Crans Montana, station touristique perchée à 1500 mètres  « à la croisée des chemins de vos vacances », se vante d’être un temple dédié au bien-être et à la relaxation. Distinction qui en Suisse prend une toute autre dimension.

Sauf que cette année, l’Algérie a décidé d’y effectuer son premier stage de préparation en vue de la Coupe du Monde. Et le 23 mai dernier, ce sont donc près de 3000 supporters des « verts » qui  se sont rendus dans un coin desservi par deux routes et un train de montagne,  envahissant les terrains d’entrainement (tant qu’à faire !) persuadés que les joueurs ne peuvent objectivement rien avoir à faire de plus utile que de répondre à des sollicitations plus ou moins farfelues.

Et dans un sens,  ils n’ont pas tout à fait tort car l’équipe nationale d’Algérie se distingue avant tout par la passion délirante de ses supporters. Le soir de la qualification, plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Alger, femmes, enfants, vieux, jeunes, beaux, moches, avec ou sans dents, anciens terroristes, chefs d’entreprise, bandits, musulmans respectueux et pères de famille humbles et bien d’autres. Tous formant une foule joyeuse et chantante dans un pays qui sort de 10 années de guerre civile et où les bombes explosent encore avec la même régularité qu’apparaissent les blessures de Baky Koné (quand même pas). Boutef respire, Antar Yahia vient d’apaiser, pour quelques temps du moins, un climat social des plus explosifs.

Cet amour déraisonné s’explique en partie par  le statut de premier représentant de la nation conféré à l’équipe nationale, qui nourrit le paradoxe phénoménal du patriotisme algérien.

La révolution en 3-5-2 (puis en 4-3-3)

En avril 1958 en pleine guerre d’Algérie, l’équipe du FLN est présentée à Tunis avant de partir pour une tournée promotion de l’indépendance en Europe de l’Est, en Asie et en Afrique. Cette équipe se composait essentiellement de joueurs du championnat de France, dont des internationaux français,  s’étant échappés de l’hexagone et de leurs clubs, entrainant les exclusions de ci et de ça et une réaction formidable de mépris contemporain de la FFF[1]. Fort heureusement de grands noms comme Just Fontaine, Kopa ou Piantoni, occupés à marquer l’histoire en Suède, soutiennent la démarche de certains de leurs anciens partenaires de sélection. Commence alors une tournée qui aura un retentissement mondial et est considérée comme un symbole de l’incroyable par le sport. Effrayés par les menaces de sanctions de la FIFA (elle-même sous la pression de l’Etat français), de nombreux pays hésitent à organiser des rencontres officielles avec cette équipe, c’est donc la plupart du temps face à des sélections  de « villes » ou de « «régions » que l’occasion est trouvée de jouer l’hymne national.

Mais au-delà de la portée politique de l’événement, « l’équipe de l’indépendance » mobilise les foules par son jeu offensif et spectaculaire. Composé de fabuleux joueurs comme Rachid Mekloufi, légende stéphanoise (Meilleur buteur de l’histoire du club, premier buteur européen, 4 titres nationaux et une coupe de France[2]) ou encore l’attaquant Abdelazziz Ben Tifour pilier de la grande époque de l’OGC Nice, les « ambassadeurs de la révolution » affichent un bilan de 81 matchs pour 53 victoires ,14 nuls et 12 défaites avec 349 buts marqués.

Les anciens se rappellent certainement d’un match mythique remporté 6-1 contre la Yougoslavie. Le match se tenant en lever de rideau, il commença avec un stade presque vide mais le festival des joueurs de la révolution entraina un bouche-à-oreille qui résonna dans tout Belgrade, la partie se finira dans un stade comble ovationnant les visiteurs[3].

L’équipe sera dissoute après les accords d’Evian mais sera plus tard honorée par les principaux acteurs du football français (Chaban-Delmas en tête[4]) et par la FIFA qui fera son mea-culpa. La nouvelle équipe d’Algérie continuera à faire bonne figure, remportant les Jeux de la méditerranée en 1975 mais le meilleur était à venir.

Assis-toi, mon fils, que je te raconte comment les Allemands c’est des salopards !

Tous les Algériens se souviennent où ils étaient lorsque l’équipe nationale fit plier la grande RFA 2 buts à 1. Et quand je dis tous les Algériens, cela relève du surnaturel.

Moi-même qui suis né en 1984,  je me rappelle parfaitement ce 16 juin 1982  où l’ensemble de mes proches s’était réuni dans un appartement à Deli Ibrahim. J’étais un peu en retard ayant reçu au dernier moment « l’ordre » d’aller récupérer mon arrière-arrière-arrière grand-père et mon petit cousin (qui fêtera ses 10 ans après-demain). Car en effet, tout le monde a vu ce match les fantômes comme la future progéniture, tant cet exploit résonne encore dans les quatre coins de l’Algérie et donc du monde.

Alors je m’assois sur le tapis tranquillement un verre de gazouz boualem noir à la main et essaye de m’accorder à l’optimisme ambiant. « Après tout, on les a battus en 64 au 5 juillet ». D’un côté nous avons donc le République Fédérale Allemande, championne d’Europe en 1980, à quelques semaines de traumatiser LA grande équipe de France, emmenée par Rummenige , Magath, Briegel et plein d’autre noms que Jan Karl connait bien mieux que moi. De l’autre y a nous ! Les Brésiliens moustachus. Une équipe dont l’ensemble des éléments affiche une superbe technique (défenseurs qui dribblent dans la surface etc..), qui dévore les espaces et maitrise la contre-attaque comme Rocca la sarbacane. Belloumi, ballon d’or africain en 1981, Zidane, Jamel, simple homonyme, Assad le fantastique ailier gauche qui a eu la mauvaise idée de faire 9 matchs au PSG et bien entendu Madjer, futur vainqueur de la CCC avec Porto en 1987, tout ce joli monde forme une attaque qui, ballon aux pieds, a le dribble lacrymogène. Les équipes rentrent sur le terrain. C’est l’Algérie donc il y a forcement un mec avec un drapeau qui réussit à s’incruster sur la pelouse et assiste tranquillement à l’échange des fanions affichant même son sourire sur la photo officielle (s’il refait le même numéro cette année c’est le tazer assuré).

Le premier quart d’heure est timide, les Fennecs craignent la rouste annoncée dans la presse par les joueurs ouest-allemands. Rummenige déclenche une reprise du droit sur un centre de Magath (« ouuuuuuh ! ») (« L’arbitre siffle dés qu’un Allemand glisse !»). Le temps passe, tout le monde comprend que quelque chose est possible. Du déchet dans les transmissions empêche les Algériens de mener à terme leurs contre-attaques, mais les espaces sont là et la qualité aussi. Mi-temps 0-0.  La seconde commence et Zidane, moins qu’un simple homonyme cette fois, place une magnifique passe de l’extérieur du droit entre deux défenseurs  et lance Belloumi dans la profondeur. Seul face au gardien ! Mais « Choumakère » sort plus vite qu’une F1 et dévie la balle. C’est alors que venu de nulle part Rabah Madjer se jette et « Yliééééééééééé ». 1-0 pour l’Algérie. L’Allemagne doute, Erbach est vraiment incroyable dans les buts. Les champions d’Europe plient mais ne rendent pas les armes. Magath déborde sur la gauche de la surface, centre fort devant le but, Rummenige se jette, 1-1. Et voilà ! C’est fini, les lois de la nature vont reprendre leurs droits. Tout à coup, sur la remise en jeu, les Algériens multiplient les passes côté gauche, Madjer déborde, passe, et Belloumi surgit…. Le but est l’exacte reconstitution de l’égalisation germanique. La crise cardiaque du grand-père étant prise en charge par des médecins malchanceux, la partie reprend, totalement débridée. Rummenige envoie une tête sur la barre et Briegel donne l’occasion à Erbach de s’offrir une acclamation d’un stade de Gijon avide d’exploits. De l’autre côté, Madjer rate le doublé d’un poil de moustache et surtout le défenseur central Merzekane part de son camp en contre-attaque, élimine trois joueurs dont le dernier d’un petit pont avant que le portier allemand décide de remettre à plus tard le coupage en deux et effectue une sortie magnifique dans les pieds. C’est la fouuulie. Fin du match. L’Algérie est le premier pays africain à battre un champion du monde. Envahissement du terrain (minimum syndical). La joie algérienne effraie quand même un peu les Espagnols. Il apparait évident que nous gagnerons la Coupe du Monde.

C’était sans compter sur le manque d’expérience d’une équipe qui considère avoir déjà réussi son tournoi et se troue contre l’Autriche, 2 à 0. Face au Chili, la première période est une démonstration 3 à 0, l’Algérie est qualifiée. Mais en oubliant qu’une première période en appelle une seconde, les Fennecs prennent deux buts et voient leur destin se jouer lors du « match de la honte » entre l’Autriche et l’Allemagne, le lendemain. Hrubesch ouvre le score au bout de 10 minutes, s’en suit 80 autres sans le moindre duel. Il ne s’agit pas de deux équipes effrayées d’être éliminées par le moindre changement au tableau d’affichage (ex : Algérie-Angola CAN 2010), mais plutôt d’une Autriche, vassale de son voisin, qui donne la première place à l’Allemagne dans un arrangement entre germanophone qui a vu le public siffler ses propres  représentants. « Non, les Allemands n’aiment pas que les Algériens suivent la même route qu’eux » dirait un guitariste lui aussi  moustachu. La FIFA, toujours courageuse dans ce type de situation, ne fit  rien excepté modifier le règlement des phases finales en faisant jouer les derniers matchs de poule en même temps.

L’Algérie reviendra en 1986 constater qu’elle avait raté le coche 4 ans plutôt et sera cette fois paisiblement éliminée au premier tour.

En 1990, le pays accueille la CAN. Et après avoir survolé le tournoi notamment lors d’une formidable prestation en poule contre le Nigéria (5-1), l’Algérie remporte son premier grand titre international contre ces-même Super Eagles qui les avaient battus en finale 10 ans plutôt. Menad, sorte de Massaro moustachu, est formidable et finit meilleur buteur. Mais l’acteur le plus marquant de l’événement restera le public (encore et toujours), terrifiant de soutien. La victoire finale se déroule devant 115 000 personnes faisant passer les virages du Vélodrome pour la tribune présidentielle du stade Louis II. Une mer de fumigènes dans un bruit assourdissant.

S’en suit 10 années d’une guerre de l’horreur où le football ne sera que le reflet de l’état et du pays.

Parcours des qualifications

En 2009, les Fennecs sont de retour en moins moustachus donc forcément moins séduisants mais de retour quand même. Après être sortis de la première phase de poule en éliminant le Sénégal, l’Algérie se retrouve dans le groupe de l’Egypte, double championne d’Afrique, avec le Rwanda et la Zambie. Les trois premiers vont en Angola, le premier prolongera sa saison en Afrique du Sud.

A priori le pays n’y croit pas et n’ambitionne que l’accès aux joutes continentales. Le 0-0 ramené de Kigali confirme la tendance même si dans le même temps la Zambie a tenu les Pharaons en échec au Caire. Viens alors le match contre le rival égyptien, à Blida, le public étant difficilement tenable dans le vieux 5 juillet. Les hommes de Moubarak sont accueillis avec des fleurs, on est tous des Arabes il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas l’amour[5]. La première mi-temps est marqué par beaucoup de déchet mais le constat est unanime: les Pharaons n’y sont pas et l’atmosphère de feu pèse sur leurs épaules.  Matmour, joueur de quartier par excellence (il y a du Ben Arfa dans ce garçon), réalise une superbe partie et inscrit le premier but d’une frappe du gauche en dehors de la surface. Le petit stade de la banlieue d’Alger explose, les Egyptiens aussi, Ghezzal et Djebbour se mettent à marquer. 3-0, wtf ! Aboutrika aura la bonne idée de réduire le score mais le mal est fait, les Fennecs y croient.

S’ensuit un duel à distance, l’Algérie tient le choc. Victoire difficile à Lusaka avant de battre cette même Zambie à domicile grâce à un magnifique but de Saïfi. Une superbe prestation contre le Rwanda (3-1) fera, une fois est coutume, perdre le sens des réalités à Ghemmour dans So Foot[6]. Vient alors la fête de la lapidation au Caire dont les joueurs et supporters algériens seront les invités d’honneur. La FIFA, toujours courageuse dans ce type de situation, respecte le principe selon lequel les êtres humains ne sont pas tous égaux (imaginez si cela avait été une sélection européenne ou pire la France[7]) et décide de suspendre le Stade du Caire pour 2 matchs…….. la fédération égyptienne ne fera pas appel. La victoire de Khartoum entrainera un délire populiste hallucinant en Egypte où la moindre demi-célébrité insulte grossièrement l’Algérie (les mères, les sœurs, apparemment Zidane ne s’est pas bien fait comprendre). Tout cela s’accompagnant de violences dans les deux pays. On s’en fout l’Afrique et le Monde entier étaient derrière nous.

Effectif voire style de jeu

Liste des 23:

GARDIENS : Fawzi Chouachi (ES Sétif), Lounes Gaouaoui (ASO Chlef), M’bohi Rais Ouheb (Slavia Sofia/BUL).

DEFENSEURS : Laifaoui Abdelkader (ES Sétif), Madjid Bougherra (Glasgow Rangers/ECO), Carl Medjani (Ajaccio), Rafik Halliche (Nacional Madeira/POR), Anthar Yahia (Bochum/ALL), Habib Bellaïd (Eintracht Francfort/ALL), Nadir Belhadj (Portsmouth/ANG), Djamel Mesbah (Lecce/ITA)

MILIEUX : Hassan Yebda (Benfica/POR), Mehdi Lacen (Santander/ESP), Yazid Mansouri (libre), Adlane Guedioura (Wolverhampton/ANG), Riad Boudebouz (Sochaux), Djamel Abdoun (Nantes), Foued Kadir (Valenciennes), Karim Ziani (Wolfsburg/ALL), Karim Matmour (Mönchengladbach/ALL)

ATTAQUANTS : Abdelkader Ghezzal (Sienne/ITA), Rafik Djebbour (AEK Athènes/GRE), Rafik Saïfi (Al-Khor/QAT)

Sur les 20 héros de Khartoum, seuls douze seront de l’aventure sud-africaine. Au-delà des discussions sur la qualité des joueurs, c’est le fort soupçon d’opportunisme planant sur certains des nouveaux qui fait débat. Ceux qui hésitaient avant de se rappeler  qu’ils avaient autant de chances d’être internationaux français que de décider de vivre en Algérie. La pression sera donc très forte sur ce groupe car quitte à prendre une volée autant que ce soit avec des amoureux du pays. Cela sonne un peu populos, c’est vrai, mais que dire des comportements type Ben Khalfallah qui ne va pas à la CAN avec son « pays » la Tunisie parce que « des choses ne lui ont pas plu»  (j’imagine qu’à Malouda aussi mais bon lui il y va quand même) ou pire encore type Camel Meriem qui, en sa qualité d’ex-futur Zidane, d’un coup milite pour un changement de règles de la FIFA. Il ne faudrait pas oublier qu’il s’agit avant tout de représenter son pays.

Malgré les différents tests effectués par le sélectionneur, il apparait que l’équipe évoluera en 4-2- 3-1. S’il revient de blessure le côté droit de la défense sera confier à Antar « Born in Khartoum» Yahia, héros national qui s’est montré capable de performances remarquables. A gauche, Belhadj, dont l’apport offensif et l’entente avec Matmour peuvent représenter un réel atout.

La charnière centrale est certainement ce qui offre le plus de certitude à cette équipe. Halliche et sa vieille figure de péplums font preuve d’une solidité certaine dans les airs et sa volonté de mettre la tête la où certains ne mettraient pas  leurs chaussures de sécurité en fait un modèle pour ses coéquipiers. Son compère, Bougherra, star de l’équipe, rendu immortel par son match contre la Côte d’Ivoire, est un futur grand. Du rendement de ces deux-là dépendra en grande partie la réussite  du séjour à l’autre bout du continent.

Au milieu, c’est la grande incertitude tant sur la tactique que sur l’identité des joueurs. Le capitaine Mansouri est de plus en plus critiqué et le rôle de demi défensif pourrait être attribué à Guedioura ou Mehdi Lacen qui dans le 4-2-3-1 pronostiqué accompagnerait un Yebda en rampe de lancement combative et technique. Contre l’Irlande,  le Ziani meneur de jeu a illustré les effets néfastes d’une saison sur le banc (Dédicace à Henry) et il semble plus efficace sur le côté droit que peut également occuper Boudebouz. Yebda peut aussi monter d’un cran et laisser Guedioura et Lacen devant la défense. A gauche, Matmour semble un titulaire indiscutable. Rapide et très doué techniquement, son état de forme (blessures persistantes) et son manque d’efficacité laissent toutefois planer le doute. En cas de besoins Belhadj peut se positionner plus haut pour laisser sa place à Mesbah.

La pointe semble promise à Ghezzal mais l’attaquant de Sienne, qui a étrangement bluffé Kolo Touré[8], n’a plus marqué depuis 10 matchs en sélection. Son jus et son activité, qui n’ont d’égaux que son déchet technique, lui attribuent toutefois la qualité de borgne au royaume des aveugles que sont Djebbour (lui c’est de naissance) et Saïfi (cécité développée au Qatar puis à Istres).

L’animation offensive des Fennecs laisse donc sceptique et ne trouvera aucune solution tactique sans un meilleur rendement des joueurs qui la composent. Le milieu de terrain, s’il ne manque pas de potentiel, n’offre pour l’instant pas plus d’assurance. La défense est ce qui peut permettre aux algériens de se laisser le temps de trouver les clés face à leurs adversaires de juin.

Mais la plus grande des inquiétudes reste dans l’existence d’une notion de groupe chère au sourcilleux d’en face. Car en cassant l’esprit de combat qui a lié les héros de Khartoum, Saadane a pris le risque de voir son équipe perdre la première de ses qualités : la solidarité et l’esprit de sacrifice qui ne nécessitaient pas le visionnage d’un montage d’une daube hollywoodienne. This-is-Algéria !

Compos possibles

Pronostic : Une victoire contre les Slovènes, et les Américains ne les verront pas venir. En cas d’élimination les Algériens feront comme tout les Africains, ils supporteront la Côte d’Ivoire.

Bonus Track « Cholé Cholé Cholé, les algériens dangers »

Pour le match décisif contre l’Egypte, le gouvernement algérien, passé à quelques gardes présidentiels près du soulèvement populaire suite aux incidents du Caire[9] , adopte la tactique dite « Scarface ». Autrement dit à l’instar des bateaux La Havane-Miami, le profil recherché pour remplir les charters Alger-Khartoum sponsorisés par l’Etat demandait une certaine expérience dans le domaine de la criminalité et une approche assez kamikaze de la gestion des conflits. Au passage la police a rentabilisé l’opération en mettant à jours ses fichiers. Résultats une joyeuse bande de « bagarreurs » tout heureux de voyager pour la première fois a pris l’avion afin de soutenir l’équipe nationale. Voici le top 3 des incidents burlesques que cette situation a engendré.

· La coutume veut qu’en véhicule le soutien à l’équipe nationale se fasse sur le rebord de la fenêtre de la voiture, drapeaux au vent. Et bien un jeune homme présent sur un des nombreux vols Alger-Khartoum, et apparemment peu au fait des règles de sécurité basiques des trajets aériens s’était mis en tête de faire un trou dans le hublot afin que tout les habitants du ciel (et ils sont nombreux à nous lire) connaissent l’étendue de la ferveur apportée à l’équipe d’Algérie. Fort heureusement l’équipage parvient à expliquer au fougueux supporter que son geste  ne servirait qu’à démontrer une nouvelle fois l’existence de la gravité.

· Vol Alger-Khartoum, temps dégagé, équipage chantant, décollage parfaitement maitrisé. Quand soudain un supporter anti-Dassier, emporté par l’ambiance virage qui régnait parmi les passagers, décide d’allumer……un fumigène. Panique à bord, l’avion se repose d’urgence. L’équipage  rajoutera du contenu dans la présentation de sécurité de début de vol (attachez vos ceintures, ne faites pas de grillades etc.……)

· Les contrôles ayant été considérablement réduits (certains accèdant à l’avion simplement avec un extrait de naissance !), la détente était de mise quand il s’agissait de se présenter devant nos chers amis de la police. Ainsi un jeune compatriote s’avança le plus naturellement du monde avec son chien dont l’apparence supposait un lien de parenté avec un tigre. Face au refus d’accès des agents de la sécurité civile, il a tenu à préciser qu’il lâcherait la bête uniquement sur des Egyptiens menaçants (alors ça va !).

Ilyas O.


[1] « La foi dans l’avenir du football dans nos chères provinces nord-africaines pénètre leurs dirigeants… Les joueurs indigènes mordent à pleines dents dans le pain du football que nous leur distribuons. »

[2] Voir cet article

[3] fifa.com

[4] Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux à cette époque, déclara au joueur Abdellah Settati venant lui présenter ses excuses pour son départ, qu’il n’avait « fait que son devoir ».[

[5] Et pourtant…

[6] sofoot.com

[7] New York Times

[8] Le Buteur.

[9] la population reprochant au président son manque d’initiative pour défendre les fennecs et leurs supporters partis profiter du sens de l’hospitalité égyptien

26 thoughts on “Les Présentations : L’Algérie

  1. C’est moi ou bien Ilyas a glissé une petite référence au « demain c’est loin » de IAM au tout début de l’article dans le 3em paragraphe? J’aime bcp…One two three…pour le Malawi…;-)

  2. @Zubarcadabra: tu ne te trompes pas « …musulmans respectueux et pères de famille humbles.. » je constate que tu connais tes classiques.

    Vraiment instructive cette présentation.

  3. Comme l a dit Moké intéressant et en plus poilant, vraiment bien.

    Et ça fait plaisir de voir la petite allusion à Demain c est loin. Aïe aïe aïe jvais être gagné par la nostalgie.

    Good job Ilyas O.

  4. « Le dribble Lacrymogène » J’adore, super article bien instructif, je suis d’accord avec toi sur l’opportunisme de certains internationaux africains nés en France, il ne devraient pas se jeter sur la selection du pays de leurs origines parce que c’est une sortie de secours, mais parce qu’ils aiment ce pays…
    Sinon Yebda a joué à Portsmouth cette année…

  5. Référence à IAM et à l’OM (Baki Koné), Ilyas serait-il supporter du club phoceen ?

    Moké est une machine à enquêtes…

  6. Excellente présentation, le récit sur le match de foot en famille est très fort en émotion. (propres souvenirs d’enfance, Maroc 86, 98)

    One, Two, Three … viva l’Algérie.

  7. @Moké: es-tu vraiment convaincu que le véritable Baki Koné ait un jour joué pour l’Olympique de Marseille…?

  8. Hristo, on aimerait bien mais elle a « défriendé » toute l’équiep de horsjeu.net, même le Francis et le Stagiaire…

    Si tu peux le faire subtilement…

  9. Alors en esperant que quelq’un me lira et surtout m’aidera cette fois ci , euh voila les liens donnés par les numéros entre crochets ne fonctionnent pas, merci d’avance

  10. Très bon.

    Merci pour l’histoire et le brillant humour.

    Les récits du « voyage d’algériens dingos en avion » vaut se pesant de « carmos* » !

    *figue de barbarie (fruit largement consommé par là-bas et expliquant peut-être beaucoup de choses en fait).

  11. @Moké: merci pour ces compliments qui vont droit au coeur du Zubmagicien Ronald. En fait Zubar a déjà était bon, oui oui. Qd il était jeune à Cean. Et tu sais, des fois les footballeurs sont comme les petits chanteurs adolescents. Lorsqu’ils atteignent la puberté, ils muent, et peuvent se transformer en casserole.

    En ce qui concerne Ronald, c’est devenue une panoplie Téfal sortant un nouveau modèle à chaque match crucial..Je garde malgré tout une grande sympathie pour un mec bien et qui s’est battu pour l’OM autant qu’il se battait avec ses pieds. Un peu comme un bon pote relou que t’aime chambrer à la machine a café, que tu trouves sympa, mais que t’invitera jamais à manger chez toi. (faut pas déconner qd meme).

    Pour en revenir à l’Algérie, j’espere un 1/4 de finale perdu dans les prolongations. Ils vont le faire croyez moi, et ils vont en agacer plus d’un par chez nous…;-)

  12. Ayant des origines algériennes, mon coeur espère une qualification en 1/8 mais pas ma raison.
    Bon dernier du groupe avec 3 défaites, c’est le résultat le plus probable à mon avis.

  13. @zubarcadabra : Tu parles comme le Père Gilbert tu sais…Tu dois aimer du beau monde n’empeche..(M)Bami l’homme de cuir, entre autres…

  14. @Moké: ah ben Modeste, rien que pour ses interviews il fallait le prolonger c’est une évidence. Et puis en le faisant plus jouer au foot, on l’aurait empêché de devenir coiffeur, et Bakari Sagna ressemblerait à Surya Bonaly, pas à Surya Bonaly avec un poulpe radioactif sur la tête.

    Enfin, on divague là..

    @Rhinit: comme dirait notre Président Batisseur Adoré JeanClaude d’Acier, « je vous trouve bien tristounet ». L’Algérie va faire un bon parcours, tout comme la Cote d’Ivoire. En tout cas je l’espère…

    Amicalement

  15. Merci pour cette super présentation ! Très drôle et instructif à la fois, bravo !

    Egalement supporter de la France, j’aimerais tant que mes congénères s’inspirent un peu de la liesse des supporters de l’Algérie. Une telle ambiance et des chants pendant tout le match, on le voit que quand la France joue hors métropole.

    Enfin, vivement la coupe du monde et vivement le match contre l’Angleterre ! Si les Fennecs le veulent, ils sont capables d’un gros coup !

  16. « Yamaha d’Alger » de Vincent Colonna (algérien, même si son nom ne le laisse pas penser), aux éditions Tristram… Humour et folie des supporters algériens.
    Yamaha (Hocine Dihimi) digne représentant du Houl algérien.

    Et bravo à Ilyas.

  17. J’avais vu pour Brassens mais pas Iam.
    Super article et comme tous :
    one, two, trhree, viva l’algérie

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