Lyon – Bordeaux (1-1) : La Gones Académie livre ses notes

Autour du match

Pour ce dernier match de la saison à Gerland, L’OL pouvait encore croire à ses minces chances de titre, battre son record de victoire à domicile en une édition ou même voir Corentin Tolisso égaler Cheick Diabaté en termes de buts en 2014/2015. Mais en ce 16 mai, les gones ont préféré célébrer cette deuxième place et la ligue des champions retrouvée, qui plus est, sans ce tour préliminaire que l’on ne passe jamais, nous rappelant les heures sordides de notre sexualité. La fête était donc bien au rendez-vous avec pour commencer un tifo BG87 histoire pour le kop de s’auto-congratuler d’avoir si bien supporté le club cette saison. Mais nous autres pauvres spectateurs lambda n’avons pas été en reste puisque la fête fut encore plus belle au coup de sifflet final avec à la clé un tour d’honneur durant lequel nous avons pu tous admirer les enfants des joueurs (ce n’est pas sale), d’Hubert Fournier (Clinton N’jie n’en fait pas partie pour ceux qui en doutaient) et ceux de Samuel Umtiti (non je rigole, faut pas pousser). Un discours émouvant du capitaine Max plus tard, Fekir lançait un chant au tambour à la plus grande joie des supporters… et de lui-même, un sacré gamin ce Nabil. La fête à Gerland s’est ensuite prolongée par un feu d’artifice grandiose et un clip nous rappelant les grandes heures du club : John Carew, Fred, Aly Cissokho et Jean II Makoun entre autres défilaient à l’écran, suscitant l’euphorie dans les tribunes.

Nous profitons finalement de cet avant-match, simplement pour offrir nos condoléances à la famille de l’automobiliste immatriculé 42 bloqué à la sortie de Gerland.

Passons à présent aux choses sérieuses…

 

 

Compo

Hubert Fourniola nous réserve quelques surprises pour ce match : Grenier est un mauvais numéro 10 ? Qu’à cela ne tienne, Hubert y met Steed Malbranque. Un tacticien de génie, on vous dit. Sinon, on avait annoncé Benzia dans le groupe mais il ne fallait pas s’attendre à autre chose qu’une petite virée sur les sièges Recaro de Gerland, histoire de s’habituer pour la saison prochaine. En défense, le coach préfère Tolisso le dépanneur à Dabo, au grand désespoir des amateurs de ballet contemporain.

 

Le match

Le 0-5 de l’aller en tête, nos Lyonnais abordent ce match avec confiance, au moins autant que les supporters qui se permettent de chambrer les adversaires du soir (gentiment bien sûr) malgré les avertissements du speaker. C’est donc tranquillement mais sûrement que les Bordelais mettent la pression sur le but d’Anthony Lopes. Et là c’est le drame. Corner de Saivet, cafouillage dans la surface. Crivelli. Côté lyonnais on ne comprend pas, le stade se tait comme un seul homme. Côté bordelais on ne comprend pas non plus, « vous avez bien dit Crivelli ? ». Et pour cause, l’OL vient d’offrir aux Bordelais son premier but en pro. Un dépucelage en moins de 3 minutes, guère étonnant. D’ailleurs si on pouvait leur offrir Gourcuff aussi… Le speaker, lui, jubile.

« Les supporters lyonnais après le but de Crivelli »On se dit alors que l’on va revivre le calvaire de la semaine dernière, que Saivet et Rolan vont y aller de leur but, que… Nabil Fékiiiiiir ! Rembobinage : Ferri adresse un long ballon que la moitié du stade voit déjà entre les grands compas (coucou CJP) de Sané et pourtant Fekir, (ou devrais-je dire Lionel Messi ?), tient bon et dompte le catcheur bordelais à l’épaule pour achever Carrasso d’un plat du pied. Facile. Le public est en feu, Sané laminé et Grégoire Margotton rêve secrètement d’un 5-5.

Les Gones reprennent ensuite le dessus et le match s’emballe : Malbranque obtient deux situations de frappe et, fidèle à lui-même, lâche deux frappes de poussin. Steed se sent en forme mais son excès de zèle lui est fatal : à la lutte avec Sané dans la surface, il choit (ouais du verbe choir) de son déambulateur. Benoit Millot n’accordera pas de penalty. Bordeaux essaie de réagir et de faire mal au dépositaire du jeu lyonnais… Clément Grenier, qui n’est pas numéro 10, rappelons-le, c’est important. Rolan y va de bon cœur sur l’Ardéchois et on craint évidemment que monsieur 1-coup-franc- sur-500 ne se blesse. L’idée du fin stratège Willy Sagnol semble payer puisque suite à cela, Bordeaux se procure 2 occasions qui permettent à Antony de rappeler que le CRS intérimaire gardien de but de Saint-Etienne n’est pas le meilleur gardien de Ligue 1. D’ailleurs, histoire de ne pas faire de jaloux, l’UNFP a décerné le prix à Steve Mandanda, et toc !

Jusque-là c’est donc assez agréable, mais il manque quand même un truc, un peu comme quand tu compares ta meuf et Salma Hayek. Mais rassure toi, on va à Rennes la semaine prochaine. Après la pause, le match s’apaise. Crivelli, qui n’était pas encore chaud en début de match, a enfin retrouvé son jeu habituel et ne transforme pas l’offrande de Mariano. Anthony Lopes en profite aussi pour rappeler que Leonardo Jardim n’est pas le meilleur maçon de Ligue 1. Côté Lyonnais, on réagit par l’intermédiaire de Lacazette qui se sent pousser des ailes et tente une percée puis un audacieux extérieur du pied gauche… à côté. On a trouvé son point faible, diront les fameux « haters » de la pub adidas. Suite à quoi, Steed Malbranque est finalement retrouvé par les surveillants de sa maison de retraite et doit laisser sa place au supersub Mohammed Xavi Yattara Hernandez, spécialiste du caviar et de la passe décisive.

Quelques instants plus tard, Chantôme, voyant l’OL monter d’un cran, décide d’utiliser la même tactique que Rolan en première période et procède à un lynchage plus discret mais non moins efficace de Clément Grenier, au grand dam des spectatrices lyonnaises. Finalement, Clem’ quitte le terrain (ces dames le stade) et laisse place à son homologue zombie revenant, version noire : Gueida Fofana. L’ovation est immense, même Gourcuff applaudit, avant de se raviser afin d’éviter toute luxation du poignet et Gueida peut enfin savourer l’odeur du gazon de Gerland pour la première fois depuis le 16 mars 2014. Ce filou d’Hubert Fournier le gardait sur le banc mais cette fois, il est bien entré en jeu. Yassine Benzia commence à y croire.

« Fofana en a marre de jouer en CFA »

Le match descend tranquillement en intensité, l’occasion pour Corentin Tolisso de s’assurer qu’il ne tirera plus jamais un coup-franc, on n’était pas sûrs, un malentendu arrive très vite. Vient alors l’incident tant controversé: la main de Lindsay Rose. Ceux qui doutaient de l’identité du défenseur droit de l’OL pendant le match (pas de carton !!) ont été rassurés, Lindsay était bien là, sa main aussi et il fallait bien ça pour donner un peu de piment à cette fin de match. En l’occurrence, le piment était dans la gorge de Willy Sagnol qui, après la rencontre, n’a pu s’empêcher de se plaindre de l’arbitrage, de Jean-Michel Aulas et sûrement en coulisses des Illuminati qui ont privé son équipe du titre qu’elle méritait cette saison, ainsi que de l’Europa League, et de la Ligue des Champions. « I am really sorry for this terrible arbitrage » aurait prononcé Frédéric Thiriez avant de se rappeler que Willy Sagnol parlait allemand.

 

Les Gones

Lopes : 4/5 Hormis un cafouillage sur lequel il aurait pu intervenir, Antho a été décisif. Meilleur gardien de Ligue 1 ? Ce serait une insulte à son talent.

Bedimo : 2/5 Ce genre de performance ne va pas l’aider à redevenir le Camerounais numéro 1 à Lyon. Ou alors c’est parce que N’jie aura été vendu 40 millions à Tottenham.

Umtiti : 3/5 Samuel fêtait ce 16 mai sa 100^ème apparition à l’OL. Tel ton plan cul, ça avait commencé par des incompréhensions et des foirages. Tel ton plan cul, au bout de 100 fois, c’est devenu fiable et efficace.

Rose : 4/5 Lindsay nous a fait une fleur aujourd’hui : pas de carton rouge ni de pénalty provoqué. Cependant, ça ne veut pas dire « pas de main en pleine surface ». +1 pour la discrétion. A part ça, des incursions en territoire hostiles et des débordements côté droit digne de Raphael Varane.

Tolisso : 2/5 Il aurait pu se construire une image de bête noire de Bordeaux après avoir marqué lors des deux dernières confrontations contre les Girondins mais apparemment Fournier avait aligné Zeffane sur le terrain, trop timide.

Gonalons : 4/5 La sentinelle lyonnaise a encore parfaitement fait le taf. Vivement qu’il puisse faire son travail de l’ombre au Stade des Lumières…

Grenier : 3/5 On vous le répète, il n’était pas numéro 10 ce soir ! Ca ne l’a pas empêché d’être peu inspiré. Mais il a quand même le mérite de réaliser les plus grosses ventes de maillots chez ces dames. Le Marchisio de l’OL.

Ferri : 3/5 Prestation similaire à celle de Grenier, +1 pour la passe décisive pour Nabil Fekir, une leçon du genre. Jordan Ferry.

Malbranque : 2/5 Au milieu, c’était le duel de vieux entre Steed Malbranque et Benjamin Button Jaroslav Plasil. La preuve pour le Gone que les joueurs de foot ne sont pas toujours, comme le bon vin, meilleurs avec l’âge.

Lacazette : 3/5 On l’annonce au PSG… Et ce soir Lacazette a été discret… Trop pour ses coéquipiers qui ne l’ont pas souvent trouvé sauf sur sa grosse occasion. Besoin d’un GPS ?

Fekir : 5/5 Nabil Fekir avait des allures de Lionel Messi, comme ils disent dans les journaux, quand il est allé marquer ce but tout seul. La charge du puissant Sané, encaissée oklm, fort comme Popeye. Lamine, depuis, trouve difficilement le sommeil et ne comprend pas : Sané pas possible !

Yattara : 2/5 Momo « La passe-dé » n’a pas su débloquer la situation après son entrée en jeu. Sa réputation n’est cependant pas ternie pour un sou. Le caviar est un produit de luxe.

Fofana : 5/5 comme le nombre de fois qu’a résonné le chant en son honneur dans les tribunes. Gueida retrouvait la Ligue 1, 14 mois après, et semblait pourtant plus en jambes que Steed Malbranque. A méditer…

Mvuemba : non-noté, a eu le mérite d’entrer en jeu. Petite pensée pour Yassine Benzia et Fares Bahlouli.

 

Lexie Najas & Paul Igarque