Rattrapage : Les fables de Just Lafontaine – épisode 6

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Ah oui, on l’avait oublié

Conseil tenu par les Portugais

Un Espagnol nommé Vicente

Faisait des Portugais telle déconfiture

Qu’ils n’osaient plus chercher aventure

Tant il leur avait mis des fessés.

Dès qu’ils les jouaient, paralysé par la peur,

Ne trouvaient pas les clés par complexe d’infériorité.

Et Vicente passait, chez la gente misérable,

Non pour un Espagnol, mais pour un Diable.

Or un jour pour une place en finale

L’Espagnol ayant perdu un peu de ses moyens,

Pendant les tirs au but, parmi les siens

L’entraineur des Portugais tint chapitre

Sur la nécessité présente.

Dès l’abord leur entraineur, personne fort prudente,

Opina qu’il fallait, et plus tôt que tard,

Faire tirer en premier le moins faiblard ;

Qu’ainsi, qu’il montrait la voie

Par son penalty réussi, à ceux aux abois ;

Que c’était le prix du bonheur.

Chacun fut de l’avis de Monsieur l’Entraineur,

Chose ne leur parut à tous plus salutaire.

La difficulté fut de désigner le tireur.

L’un dit : Je n’y vais point, j’ai trop peur ;

L’autre : Je ne saurais. Je préfère en dernier faire

Entretenir ma légende,

Quitte à ce que mon tir soit sacrifié.

C’est ainsi, à celui qui n’avait fait aucune demande

Que revint la tâche de marquer.

Ne faut-il que délibérer,

L’équipe en paroles foisonne ;

Est-il besoin d’exécuter,

L’on ne rencontre plus personne.

L’Italien et l’Allemand

Un Italien étant très fatigué,

Et ne sachant comment se qualifier

Joue si bien que l’Allemand admet

De le laisser marquer en premier.

Au bout de quelque temps l’Allemand revient.

L’Italien lui demande encore un autre but.

Son buteur, dit-il confirmait son statut.

Pour faire court, elle l’obtient.

Ce second but obtenu, l’autre lui dit gentiment

De laisser des espaces en deuxième mi-temps.

L’Italien cette fois montre les dents, et dit

Je suis prêt à sortir avec toute ma bande,

Si vous pouvez nous éliminer.

Le score était déjà bien avancé.

Ce qu’on donne aux méchants, toujours on le regrette.

Pour tirer d’eux ce que l’on leur prête,

Il faut que l’on vienne aux coups ;

Il faut marquer, faire plus dans le jeu.

Laissez-leur prendre un but chez vous,

Ils en auront bientôt mis deux.

Just La Fontaine

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