Rendez-vous en terrains connus: Départ imminent pour Mlada Boleslav-FK Pribram

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On the road Fanni again

Ahoj ! Je suis de retour pour vous conter le football tchèque. Après Prague, dont vous pouvez retrouver la présentation des différents clubs de la ville ici, et  des matchs du Sparta,  des Bohemians 1905, et du Viktoria Zikov, j’ai décidé d’explorer la tchéquie plus en profondeur avec Mlada Boleslav. Mais vous préférez peut-être voyager jusqu’au Mexique avec Rigoberto Pirès, au Kosovo avec Tristan Trasca, ou même en Macédoine. N’hésitez pas à aller voir du football underground et nous en faire part!

Mlada boleslav.png1. FK P?íbram.png

Contexte

Enfin ! Après trois mois d’interruption, le championnat tchèque reprend. L’occasion de retourner au stade, pour mon plus grand plaisir. Vous me direz que j’aurais pu me bouger pour Sparta-Chelsea. C’est vrai que j’ai pensé à céder aux sirènes chantant le nom ronflant. Mais quand j’ai demandé le tarif, ces putes m’ont sorti une somme astronomique, genre prix de l’Europe de l’ouest. Pas question de raquer pour ces conneries, ici c’est le reste du monde, le foot underground, le putain de terrain inconnu. J’ai donc rongé mon frein, et examiné le calendrier pour savoir quand allais-je pouvoir regoûter aux joies du délicieux football tchèque. Je découvre alors que seul le Sparta joue à domicile pour la reprise post-hivernale. C’est chiant, je les ai déjà vu, et j’irai les revoir pour des gros matchs. Je regarde donc les autres affiches de la journée, et déplie ma carte de la Tchéquie. Deux solutions plausibles s’offrent alors à moi : Liberec le samedi ou Mlada Boleslav le dimanche. Pas moyen de rentrer de Liberec après le match, et le choix se fait de lui-même. Nique sa mère Chelsea, Gambrinus Liga me voilà !

Résumé

Premièrement, le recrutement de camarades. Il se soldera par un échec total. Se lever un putain de dimanche pour aller voir un match à la con dans le froid, seul un couillon bénévole comme moi y voit de la poésie. Je tente pourtant, promeut la ville, le voyage, le train. On me rit au nez, on me traite de taré, de malade. Je ne nie pas, continue à affirmer que j’irai là-bas coûte que coûte pendant tout le samedi, que ce soit en vidant une bière ou en s’enfilant un shot d’absinthe. A un seul moment, le doute s’installe en moi. Alors que je déguste un kebab aux alentours de 5h du matin, je me rends compte qu’il neige sans discontinuité depuis 48h sur la république Tchèque. On s’est pris 40 cm dans la gueule, les locaux font du putain de ski de fond dans les parcs de Prague. Alors que je me lamente, on m’assène un nouveau « De toute façon, j’suis sûr que t’iras pas ». Piqué au vif, je me jure d’y aller.

Midi, pas besoin de réveil, je me lève, motivation à mon comble. Bon, je ne suis pas fringant non plus, faut pas déconner, j’ai même quelques relents d’alcool plutôt sales. Je jette un regard sur le site internet du Mlada qui annonce la bonne tenue du match, me douche, et direction la gare. Un ticket, un sandwich, et je prends place dans le compartiment. Le soleil perce, c’est le bonheur. Puis, alors qu’on s’approche de la destination, les nuages se ramènent en masse. Parce qu’il va peut-être falloir que j’explique un truc, Mlada Boleslav, c’est ce qu’on va appeler le Sochaux local, AKA la ville qui vit autour de son  usine de voiture. Skoda est partout, pas moyen de parler Peugeot ou Volkswagen. La ville a bien un château au bord d’une rivière, comme toute bonne ville tchèque, mais ce n’est vraiment pas important. Bref, il faudrait en arriver au foot maintenant, et ça tombe bien, à 15h pile je prends place en tribune…

Ceci est la vue depuis la tribune VIP dans laquelle je ne me trouvais pas

Le stade du Mlada est mignon, un petit U honnête de 5000 places environ. A ma surprise, le terrain n’est pas enneigé, mais la pelouse est sacrément dégradée. Les joueurs font leur entrée, la partie peut commencer. Pas mal de chauves en mode grande brute de l’est de part et d’autre du pré, un mec qui a l’air assez vieux au milieu, pas de visage juvénile, ça va jouer dur! L’équipe locale domine rapidement les débats, se créant de bonnes occasions, mais est incapable de concrétiser, se heurtant notamment au gardien de but adverse. En tribunes, l’ambiance est un peu froide, rapport à la température. Le stade est tout de même plutôt rempli. Le Kop est composé d’une cinquantaine de personnes, et les fans du… du… FC Pribram ont l’air d’être aussi nombreux. Chacun donne de la voix à tour de rôle, c’est un peu étrange, même si globalement les gars de Boleslav font plus de bruits. Niveau jeu, ça passe souvent par de longs ballons, et le jeu au sol est compliqué par l’état du gazon. Je remarque que le vieux s’appelle Jarolim… Til-tilt dans la tête, je me souviens que David Jarolim a effectivement signé après sa pige pourrie à ETG. Je viens de trouver le nom le plus connu de mon après-midi.

Bref, les deux goals sont mis à contribution, ainsi que l’arbitre sur quelques interventions comme on les aime. Avantage des petits stades, on entend bien les joueurs crier lorsqu’ils sont touchés. Ça charrie donc pas mal dans les tribunes lorsqu’on estime qu’un joueur de Pribram en rajoute. J’en profite pour observer la population locale. Je me rends compte, que je suis entouré exclusivement de petits vieux, dont certains ont ramenés leur coussin pour ne pas se cailler le cul. Pas mal de gens sont debout en haut de la tribune. Aucun énergumène n’est hélas à relever. On se balance des vannes, mais rien de plus, et à la mi-temps, c’est le grand rush vers les stands. Arrivé devant le menu, je me sens con, pas assez d’argent pour la Kolbasa, la grosse saucisse. Je me contente d’un Palek v rolikh, le hot-dog à la tchèque, laborieusement commandé, comme à chaque interaction en tchèque. Je retourne à ma place, le brouillard fait son apparition, le froid s’accentue, il n’y a aucune animation pendant la mi-temps. Et pourtant, je suis très content d’être là.

J’espère tout de même du spectacle ou de l’analité pour la seconde mi-temps. Pribram donne le premier assaut, et l’un de ses derniers. Le Mlada reprend le contrôle du match et cherche la faille, touche la barre, multiplie les coups de pieds arrêtés, et finit par marquer sur corner à vingt minutes de la fin. Un but un peu confus, contre son camp il me semble, impression vérifiée une fois rentré à la maison. Il y aura d’autres situations, mais presque toutes mal jouées. Le ballon ne sort plus des limites du terrain, le Mlada ne peut pas opérer son dernier changement, alors que le mec attend depuis cinq minutes. Finalement si, il remplace Jarolim qui est bien applaudi. Dégagement du gardien, coup de sifflet final. Tout le monde se barre, faut rentrer se réchauffer, chez soi, à la taverne, chez les putes. Je ne déroge pas à la règle et court attraper mon train. Une adorable micheline vient me chercher, et après un changement et 1h30 de voyage tchèque, je suis de retour à Home Sweet Prague.

Extrait du calendrier Skoda’s Babe 2006. Une bonne raison d’apprécier Mlada Boleslav

Les notes

Le stade (3/5) : Un stade L2/national, qui n’a pas à rougir. C’est sympa, on est proche de la pelouse et des joueurs.

La guichetière (4/5) : Son petit air embarrassé lorsqu’elle a vu que je n’étais pas tchèque (ne comprenant pas ce qu’elle me disait) était fort adorable. Elle m’a donné un ticket au pif, histoire d’abréger la scène

Le prix (5/5) : Oui, au pif, vu que c’est 80 couronnes pour toutes les places, exceptées les VIP. D’ailleurs, je me dis que j’aurais dû flamber, ça aurait été sympa le buffet à la mi-temps. Sinon, le voyage m’aura coûté 375 couronnes (15 euros) tout compris, des billets à la buvette. Nique sa mère Chelsea !

L’ambiance (2/5) : Ce n’était pas une grosse affiche, les applaudissements étaient timides, le Kop n’était pas très impressionnant. Je ne m’attendais à rien de plus de toute façon. A noter, les 5 supporters du FC Pribram qui faisaient de la provocation gentilette aux guichets et qui se voyaient poliment ignorés par les locaux.

Possibilité de faire le streaker (5/5) : L’idée m’a traversé l’esprit à un moment tant cela aurait été facile d’entrer sur le terrain. Mais bon, finir au commissariat tchèque, un peu la flemme quoi…

Le match (3/5) : Pas mal de déchet, pas vraiment de belles actions, peu de construction, mais une bonne flopée d’occasions malgré tout pour tenir le stade éveillé. Pour info, le Mlada est à la 5e place et devra cravacher pour aller en Ligue Europa (signant ici leur 4e victoire consécutive), tandis que Pribram est bon dernier et devra se sortir les doigts pour se maintenir. Voilà pour le classement.

Joueurs à recruter chez nous (2/5) : Jarolim a du ballon et parle français, mais ETG a déjà essayé et ça n’a pas marché. Sinon j’ai bien apprécié Magera côté Mlada, qui a été au duel à chaque ballon aérien et toujours dans les bon coups, hélas sans être récompensé. Bon, il a 30 ans, des stats moyennes, et une expérience à Swindon Town avec Di Canio par contre. Et très bon match du gardien de Pribram, Hruska, mais avec le classement de son équipe, le doute est permis.

Magera VS Hruska

La bière dans le stade (1/5) : Je n’en avais pas envie. Au printemps, cela aurait certainement été différent.

La bouffe dans le stade (3/5) : De la saucisse ou de la saucisse ? Mon Palek v rolikh n’était pas exceptionnel, je le saurai pour la prochaine fois.

La pause-pipi (4/5) : Elle a eu lieu avant le début du match, ce qui est fort pratique.

La gent féminine dans le stade (2/5) : A ma droite des vieilles, à ma gauche des gamines. Puis quelques agréables apparitions, bien vite cachées par les vénérables locaux.

Possibilité de faire la fête après le match (1/5) : Oui bon là, je voulais surtout rentrer à Prague le plus vite possible, mais pour les acharnés, doit bien y avoir quelques endroits sympas à Mlada Boleslav.

Plaisir après ce foot inconnu (4/5) : J’avoue, j’adore les trains, que ce soit de les prendre ou de les voir. Si la partie football n’a rien eu de mémorable, tout ce qui a été voyage a été vraiment très agréable, et je n’ai aucun regret quant à cette expédition. Voyagez, profitez putain !

Bonus « Vous croyez tout de même pas qu’on avait oublié ? » (5/5) : J’admets que mon désir de voir le Mlada jouer était conditionné par leur Histoire sur la scène européenne, et cette scène mythique de journalisme.

Voilà, c’est tout pour ce Rendez-vous en foot inconnu! Si vous voulez me suggérer des améliorations pour cette rubrique ou si vous voulez que je note d’autres choses dans le stade, dites-le-moi en commentaire. Si vous avez envie de football à Prague, contactez-moi par mail tristanbourrepif@gmail.com. Merci, et à bientôt sur Horsjeu.net !

Anàl Kiss,

Tristanec Bourrepifèc

9 thoughts on “Rendez-vous en terrains connus: Départ imminent pour Mlada Boleslav-FK Pribram

  1. Tes récits font tjrs plaisir Tristanec ! Je vais essayer d’apporter ma petite pierre dans les Balkans en 2013.

  2. Très bon récit! Mais à ta place, j’aurais tout de même pris une petite bolée slave.

  3. Rah putain, j’ai encore oublié de corriger des trucs.

    @ Tristan: merci! Je vais pas pouvoir aller jusqu’en Roumanie et ce qu’il y a plus au sud, donc j’attends tes histoires avec impatience!

    @ Aywazz: Haha! Bien vu, mais quoiqu’il en soit, j’ai décidé raisonnablement de ne pas boire ce dimanche.

  4. Je te confirme qu’il n’y a pas d’endroit sympa pour sortir à Mlada Boleslav. L’unique bar à cocktail ferme à minuit, sinon y a un Herna. Le musée skoda vaut le détour!Génial les chroniques en tout cas.

  5. Très bon cette chronique. En plus, j’ai pu lire celle de Rigobert au Mexique alors que j’étais passé à côté. Double plaisir donc.

  6. @ tous: merci pour vos encouragements sur la chronique. Je me suis fait un petit programme, j’espère pouvoir m’y tenir.

    @ JeanMichel Cariste: C’est noté! Mlada, c’est Skoda et puis c’est vraiment tout.

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