Ahoj ! Nouvelle rubrique sur Horsjeu.net, celle qui vous fera découvrir les matchs d’un peu partout de cette planète. Oui, toi, là, qui va voir un match dans le trou du cul du monde, ton article pourra peut-être intéresser l’éditeur, ce bel homme. Moi je me balade à Prague, et vous pouvez retrouver la présentation des différents clubs de la ville ici. Là, un match du Sparta, mais aussi des Bohemians 1905. Mais vous préférez peut-être voyager jusqu’au Mexique avec Rigoberto Pirès.

 Logo du Viktoria Žižkov 

Contexte

Dimanche 28 Octobre,  10h15 (!). Le Viktoria Zizkov, outsider à la montée et avec la deuxième place dans le viseur après la défaite des Bohemians 1905 le samedi, reçoit le FK Varnsdorf, un club se trouvant dans le ventre mou. Géographiquement, la ville de Varnsdorf se trouve elle au nord de la République Tchèque, près de la frontière allemande, mais aussi de la polonaise. Le club, auparavant nommé Slovan Varnsdorf (appellation toujours utilisée par leurs fans), a accédé à la deuxième division en 2010 malgré leur sixième place, à la faveur de la relégation administrative des Bohemians Praha, et du refus des 4 équipes le devançant de monter à la place du club de la capitale. Oui, c’est le foot le vrai que je vais voir, ma curiosité n’a aucune limite.

Résumé

Lorsque mon réveil  sonne ce dimanche matin à 9h30, je ne comprends pas tout à fait ce qu’il se passe. Comment avais-je pu être assez stupide pour oublier de le désactiver ? Après l’avoir arrêté, je me prépare à refermer mes yeux pour retrouver le sommeil, avec qui ma relation est compliquée dernièrement. Mais mon cerveau, dans un élan de lucidité me rappele à mon devoir : le match du Viktoria qui commence dans 45 minutes. Je dois donc justifier à mon sommeil pourquoi je le quitte de si bonne heure, ce qui ne se fait pas sans accrochage. Réussissant finalement à m’extirper du lit, je prends les quelques habits qui me passe sous la main, trouve un chewing-gum et sors de chez moi pour me diriger vers l’arrêt de tram en titubant.  Le froid, sympa, m’aide à rester éveillé tandis que j’attends le tramway.

Alors que je monte dedans, mon téléphone vibre. C’est mon camarade danois avec qui je dois aller voir le match qui vérifie si je suis bien debout. Vu sa voix, il était prêt à retourner vite fait dans son lit si je n’avais pas décroché. Après 7 minutes de trajet, le petit stade apparaît dans la ville, surplombé par les immeubles de Zizkov et la tour de télévision de Prague. J’espérais que le troisième larron de notre aventure soit déjà là, mais ce n’est pas le cas. Je l’appelle, et ce feignant (c’est un fan de Kaiserlaustern en même temps) me dit qu’il a décidé de changer d’avis, et qu’il est très bien au chaud dans sa couette. De mon plus bel anglais, je lui demande de ramener vite fait sa tête d’allemand par solidarité avec ceux qui n’ont dormi que trois heures pour aller voir ce putain de match, tandis que lui était rentré comme un papy dès 1h du matin. Je lui précise en plus que le terrain est enneigé et que c’est très joli. L’enfoiré me dit qu’il va réfléchir.

Le foot tchèque illustré

Le danois me rappelle quant à lui pour me dire qu’il sera là dans 10 minutes. Le match commençant dans cinq minutes, je passe au guichet, et choisit de prendre une place dans la tribune couverte, la plus chère évidemment. Le mec de la sécurité ne semble pas comprendre pourquoi je me présente à lui, et me palpe la veste sûrement pour que je ne paraisse pas trop con en croix face à lui. Je passe ensuite à la buvette pour m’acheter une fabuleuse saucisse qui me procure un plaisir inestimable, même si je ne manque pas de me brûler le palais. Le match commence et je regarde le début de la partie debout  accoudé à une rambarde. L’allemand m’envoie un sms pour me dire qu’il arrive alors que le danois franchit l’entrée.  « Coffe » me signifie-t-il, et « Coffe » nous allons. Le temps qu’il engloutisse la saucisse et l’allemand nous rejoint,  nous pouvons aller nous asseoir.

Une fois installés, l’observation commence. Il doit y avoir un peu plus de 1000 spectateurs, mais 1000 fidèles qui se lèvent le dimanche pour aller voir le Viktoria. Petite précision : les Tchèques ne sont pas très religieux. Fin de la parenthèse, le Kop du Viktoria doit être composé d’environ une quarantaine de péquenots (plus un moustachu à part qui crie tout seul dans son coin, tout en agitant un de ces trucs en bois qui font du bruit), tandis qu’il semble être une vingtaine de supporters adverses à avoir fait le déplacement. Mais d’ailleurs c’est qui l’équipe adverse, nous demandons nous. Et bien c’est le FK Varnsdorf d’après notre ticket. Soit une équipe qui joue avec un affreux maillot jaune  recouverts de pubs. Nous avons donc du jaune et du bleu, le rouge du Viktoria, le terrain blanc, le ballon orange, l’arbitre en noir, et les gardiens en vert. Violent. Le soleil pointe son nez derrière les nuages, mais pas vraiment assez pour nous réchauffer.

Je commence à me concentrer sur le match, mais mon attention se porte soudainement vers un mec qui regarde le match depuis sa terrasse. Pendant que je le montre à l’allemand, corner pour les visiteurs, et but. Oui, nous avons donc raté le but. J’essuie donc des reproches, et ne quitte plus le terrain des yeux (sauf pour quelques regards vers un mec en short, un mec qui crie devant moi et un mec qui lui répond dix mètres plus loin, le moustachu, puis vers deux jeunes filles qui se trouvent près du moustachu). Le Viktoria fait le jeu, mais les transmissions du ballon sont bien compliquées avec la neige. Les quelques occasions sont donc repoussées, et c’est le FK Varnsdorf qui réalise le hold-up sur un autre CPA. A noter que chaque CPA est l’occasion pour les supporters de balancer des boules de neige sur les joueurs. Folklore, je t’aime. Zizkov tente encore de réagir mais ça ne veut toujours pas. Des femmes passent dans les tribunes avec des bières et des galettes de pomme de terre chaude. Ca fera 3 galettes, et la mi-temps.

C’est tout ce que j’ai pu trouver en tapant « Zena Viktoria Zizkov ». Désolé.

Tout le monde, mais  vraiment tout le monde dans le stade se dirige vers les buvettes. Après avoir fait un petit arrêt à la boutique du club, et vu des pulls pas mal, direction la boisson, et je décide de prendre une bière afin de vivre l’expérience au maximum. Retour dans les tribunes, c’est pas la bière qui me réchauffe. Par contre, on continue à bien rigoler, lors des glissades des joueurs, des passes ralenties par la neige et donc récupérées par les adversaires, ou avec les mimiques de visage d’un joueur qui se retrouve avec de la neige dans le cul après un tacle glissé. D’ailleurs, même ses coéquipiers se foutent de sa gueule. Niveau jeu, ça ne s’améliore pas, et c’est toujours le Viktoria qui pousse vainement. Le temps s’égrène, le retour devient de moins en moins probable. N’est pas Lorient qui veut, hein Tristan ? Le match se termine donc sur le score de 0-2. On a l’impression que les vainqueurs ont gagné la coupe du monde. Ils vont voir leurs supporters, mains dans la main, et célèbrent la victoire. Certains se jettent dans la neige, ça donne l’impression que joueurs et dans sont venus dans le même bus, c’est sympa à voir, je suis content pour eux. Nous quittons le stade. Eux rentrent à pieds, moi je reprends le tram dans le sens inverse. Retour à la maison. Tête dans le cul. Bouillon en guise de déjeuner. Plaisir.

Les notes

Le stade (4/5) : Oui bon vous allez croire que j’aime tous les stades mais son apparition soudaine en pleine zone urbaine est décidément trop charmante. Du champêtre au cœur de la ville (3 trams le lient au centre en moins de dix minutes), que demander de plus ?

Le guichetier (4/5) : Y’a des boulots plus dur que le sien certes, mais ça ne m’étonnerait pas qu’il soit bénévole, comme le reste du « staff » du stade.

Le prix (5/5) : 60KC (2,40eu) si vous ne voulez pas de toit, 90KC (3,60eu) si vous préférez être à l’abri. Les spectateurs des autres tribunes étaient debout à cause de la neige sur les sièges. Vu mon état, je préférais être assis.

L’ambiance (3/5) : Les supporters de Varnsdorf ont plus chanté que ceux du Viktoria (excepté le moustachu). Mais avoir le droit à des vannes en tchèque sur les joueurs par ses voisins, c’est génial, même si on ne les comprend pas.

Possibilité de faire le streaker (4/5) : Il y avait grave moyen vu la sécurité et le fait que juste une barrière sépare le stade de la tribune.

Le match (2/5) : La neige, le niveau des équipes… c’était pas folichon. Mais c’était amusant.

Du beau football

Joueurs à recruter chez nous (1/5) : Ah ben non personne.

La bière dans le stade (2/5) : Toujours une pinte pour 30KC, mais si je commence à boire de la bière le dimanche à 11h du matin, ça va pas le faire pour ma bedaine.

La bouffe dans le stade (5/5) : Des saucisses et de la pomme de terre en guise de petit-déjeuner dans l’état qui est le mien, maxi-plaisir.

La pause-pipi (NN) : N’a pas eu le temps d’arriver.

La gent féminine dans le stade (2/5) : De biens trop rares spécimens, qui avaient pourtant de quoi attirer l’œil indiscret.

Possibilité de faire la fête après le match (1/5) : Il faut savoir s’arrêter parfois quand même !

La diffusion du match sur internet (1/5): WTF??!!

Plaisir après ce foot inconnu (4/5) : Un match dans une autre dimension, c’est une expérience unique.

Voilà, c’est tout pour ce Rendez-vous en foot inconnu! Si vous voulez me suggérer des améliorations (genre faire plus attention à la concordance des temps dans le récit) pour cette rubrique ou si vous voulez que je note d’autres choses dans le stade, dites-le-moi en commentaire. Si vous êtes à Prague et voulez prendre une bière avec moi, contactez-moi par mail tristanbourrepif@gmail.com. Merci, et à bientôt sur Horsjeu.net !

Anàl Kiss,

Tristanec Bourrepifèc

9 thoughts on “Rendez-vous en terrains connus: Viktoria Zizkov-FK Varnsdorf

  1. décidément, je kiffe cette rubrique… c’est beau la vie d’erasmus dans les endroits où le foot existe vraiment… Faut pas t’arrêter, même si les matches et les équipes sont tout pourris, c’est juste trop bon!

  2. Merci! Je compte voir le plus de matchs possible,par contre la trêve commence dans 3 semaines ici et dure jusqu’en février… Anyway, je suis là pour les deux semestres. ^^

  3. Et merde, il y a encore des fautes…
    Désolé, il faut lire notamment « joueurs et *fans sont venus dans le même bus » dans le dernier paragraphe du résumé.

  4. Pendant l’hiver, tu pourra te tourner vers les joutes de hockey, curling ou autres plaisirs hivernaux.

    Sympa à lire ! Les restes du monde vaincront.

  5. Va pour quelques matchs de Hockey mais le curling c’est carrément trop underground!

  6. Je confirme le stade est vraiment super ! Un de mes preferes. Les jours ou le stade est plein c’est carrement genial

  7. Joli ! J’aime ce football. Et alors un grand merci pour la lien vers le match, quel régal.

  8. Rubrique bien simpa, tous mes encouragements!

    Par contre, je comprend pas trop l’interet de leur video. C’est laid, cadré par un miope et du pixel en veux tu en vois là. Au moins on entend l’ambiance dans le stade. c’est toujours ca

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