OM-Lazio (2-2), La Canebière académie est sur un fil
Plantez-vous ou réussissez, mais faites qu’on sache enfin à quoi s’en tenir, merde quoi.

Aïoli les sapiens,
Le plus agaçant, dans tout cela, c’est de voir notre OM prétendre à la séduction, au jeu, à la maîtrise de son destin, pour finalement se contenter d’une série de matchs nuls et de victoires étriquées dignes du même football de comptables que nous avons subi ces dernières années.
Au moins avec Villas-Boas, les données étaient limpides : on est là pour se faire chier et pour engranger des points, à la fin on fait A39=SUM(A1:A38) et si le total n’est pas aussi haut qu’attendu on crame tout. Maintenant, le sentiment intervient, c’est plus compliqué. Clairement, à force de pas gagner, Monsieur Lapin est en train de faire des burn dans son clapier en attendant qu’on le libère. Mais en même temps, cet OM nous fait ses yeux de chaton mignon, ou en l’occurrence ce chaton foutu dans un sac les pattes liées et jeté à la Durance, mais qui parvient toujours à ne pas couler.
On gagne pas, mais on ne perd pas davantage : le tout est de savoir ce qui est en train de s’accumuler. De la confiance et de la solidité, qui n’attendent qu’un déclic pour se convertir en série de victoires ? Ou une bonne grosse vieille bulle de lose, qui enfle et finira par éclater si les joueurs finissent par se décourager ?
Les Longorious Basterds
Lopez
Saliba – Balerdi – Luan Peres
Rongier– Kamara (Harit, 54e) –Guendouzi
Ünder – Payet – Lirola (Gueye, 85e)
Milik
La grosse équipe est de sortie, la seule interrogation résidant dans l’occupant du couloir gauche après plusieurs prestations mitigées des uns et des autres. C’est finalement Lirola qui est choisi, pour des raisons principalement défensives. L’ensemble évolue cependant plusieurs fois au cours de la rencontre.
Le match
Aussi bien dans l’intensité que dans le niveau technique, l’OM se montre au niveau d’une grande soirée européenne. La Lazio affichant quant à elle un visage aussi timoré qu’au match aller, ses rares ambitions consistant essentiellement à nous faire foirer nos fameuses relances courtes. Nos adversaires se font complaisamment défoncer pendant la première période, même si nous peinons toujours à concrétiser notre domination par des actions réellement dangereuses. Au quart d’heure de jeu, notre principale occasion réside dans un centre de Lirola repris de la tête par Milik, pour une parade du gardien.
Le latéral droit romain se blesse peu avant la demi-heure. Lirola n’a donc plus lieu de se placer en vis-à-vis pour s’opposer à ses montées, et permute donc illico avec Ünder. Occupé jusqu’ici à désosser en faux-pied le côté gauche adverse, Cengiz ne perd pas ses repères et adresse un centre tendu, que lequel Milik devance son défenseur au premier poteau. Acerbi le retient avec toute la discrétion et l’élégance requises dans le Manuel des fautes de putes à l’usage des défenseurs italiens. Cependant, si la faute échappe à l’arbitre, elle s’étale sous tous les angles sur les écrans vidéo : le pénalty qui s’impose est finalement accoré, et transformé de manière imparable par Arkadiusz (1-0, 33e).
Ces quarante-cinq premières minutes s’achèvent ainsi sur une démonstration olympienne. Le problème est qu’il faut en compter cinq de plus avant la mi-temps, ce dont nos joueurs n’ont visiblement pas tenu compte. Bien décalé par Ünder à l’entrée de la surface, Payet manque ainsi un tir qu’il réussit habituellement une main dans le slip. Pire, l’équipe sombre dans le n’importe quoi défensif et permet aux Romains de visiter notre camp en nombre pour la première fois du match. D’un corner laziale résulte un monstrueux cafouillage, aboutissant à un tir piteusement dévié par Saliba dans les pieds de Felipe Anderson. Celui-ci fusille Lopez et, après que la VAR a éliminé toute hypothèse de hors-jeu, peut revenir aux vestiaires avec la satisfaction de nous avoir prodigué un fist en bonne et due forme(1-1, 45e+5).
Pour faire bonne mesure, Saliba se troue dès la reprise sur une anodine passe en retrait, un instant immortalisé par ces mots impérissables de Ciro Immobile : « Ah ? Bon, bah merci, hein. » (1-2, 49e). Ce nouveau coup du sort déclenche les grandes manœuvres tactiques chez les deux entraîneurs. Radical, Sampaoli sort Kamara pour faire entrer Harit, qui se place en milieu gauche. Rongier devient milieu à plein temps aux côtés de Guendouzi, Lirola revenant au poste de latéral droit derrière Ünder.
Un centre d’Ünder manqué par Milik a beau finir sur le poteau, dans l’ensemble notre réorganisation est loin de nous procurer les effets escomptés. Harit a enfilé des moufles à la place des chaussures, Payet est de moins en moins trouvé, et nos centres évitent soigneusement de toucher un coéquipier. Toujours aussi peu joueurs, les Romains tentent de nous prendre en contre-attaque mais se font habilement attraper en position de hors-jeu. La seule réelle menace consiste ainsi en un tir cadré consécutif à une mauvaise relance de Luan Peres.
Si devant la télévision nous commençons à préparer huile d’olive, ail et fines herbes afin de nous mâcher les couilles en persillades, on doit en revanche reconnaître à notre équipe de ne jamais sombrer dans la résignation. En témoigne ce pressing de Payet qui récupère le ballon à l’entrée de la surface immédiatement après avoir perdu la balle, et lance Guendouzi dont le centre à ras de terre trouve une nouvelle fois le poteau. Le temps de crier « mon vier maintenant » et l’OM a déjà récupéré la balle. Rongier cherche une solution dans la surface, récupère une nouvelle fois le ballon renvoyé par la défense, se promène balle au pied devant des défenseurs en panique avant de trouver une nouvelle ouverture : sur la trajectoire de la passe, Lirola s’efface au bénéfice de Guendouzi, toujours aux avant-postes et bien décidé à niquer des mamans de fascistes. Le centre de Mattéo trouve Milik, contré. Le ballon roule doucement à côté du but mais, quelques centimètres avant qu’il ne sorte, Payet se jette pour conclure dans un angle impossible (2-2, 82e).
Revigoré, l’OM essore des Romains qui ne pensent plus qu’à gagner du temps. Payet passe en mode berserk et adresse une merveille de frappe lointaine qui retombe sur le haut de la travsversale. Juste après, bénéficiant d’un amour de pressing de Gueye, Dimitri décale Milik, notre n°9, l’avant-centre qui gagne des matchs à lui tout seul, notre facteur X. Ou plutôt notre facteur zob, en ce moment, puisqu’Arkadiusz rate l’occasion de convertir l’offrande comme le premier Clinton Njie venu. La pression ne se dément pas pendant le temps additionnel, mais reste pénalisée par cette fatwa condamnant à la lapidation tout joueur qui réaliserait un centre correct. Pour enrager encore davantage, Dimitri craque quelques secondes avant la fin et récolte un carton jaune qui le privera du déplacement crucial à Istambul.
Pour une équipe jeune et qui ne dispose même pas de six mois de vécu commun, cette campagne européenne est loin d’être la plus dégueulasse de l’histoire. Si, comme on l’imagine, les joueurs se couchent avec le même sentiment de frustration que celui qui nous anime, on espère que cette absence de récompense de leurs efforts leur donnera davantage envie de redoubler de travail, plutôt que de finir par tout envoyer promener.
Les joueurs
Lopez (3+/5) : Les passes qu’on lui adresse sous la pression sont un bizutage permanent, un peu comme le nouveau soigneur du zoo que ces collègues envoient nettoyer le bassin des tigres costumé en poulet de Bresse.
Saliba (1/5) : D’après ce qu’ont rapporté plusieurs journaux cette semaine, William entend prouver qu’il a le niveau pour être défenseur titulaire à Arsenal. OK, William mais maintenant que c’est fait, est-ce que tu pourras revenir au niveau d’un défenseur normal s’il te plaît ?
Caleta-Car (3+/5) : Mauvaise nouvelle pour les attaquants qui n’ont pas su profiter de la période où Duje avant le moral d’une serpillière dépressive : maintenant, c’est trop tard pour vous.
Luan Peres (3/5) : Un beau match à la Obélix de Luan Peres, qui est allé mettre quelques taquets aux Romains au milieu de terrain puisque ceux-ci n’osaient pas venir à lui. Une relance dans l’axe monumentale vient légèrement tacher l’ensemble, ainsi que nos slips.
Rongier (3+/5) : D’abord placé comme milieutéral, le Rongieur a commencé par écœurer tout le côté gauche adverse. Un peu moins adroit comme vrai milieu, même si c’est lui qui récupère le ballon de l’égalisation. En position de tir, une persévérance dans l’échec qui n’a d’égale que celle de Wile. E. Coyote.
Kamara (3+/5) : J’ai bien conscience du fait que la comparaison qui vient ne va pas aider Horsjeu à gagner des lecteurs, mais Sampaoli qui sacrifie Bouba pour raisons tactiques, c’est Mitterrand qui remplace Rocard par Edith Cresson.
Harit (54e, 2/5) : Il n’y a rien à faire, aucun des joueurs n’arrive à se faire haïr. Pourtant, dieu sait qu’Amine avait le profil nécessaire pour faire office de défouloir idéal, à plus forte raison en se montrant absolument nul à chier pendant la majeure partie de son apparition. Mais que voulez-vous, même lui a fini par réussir quelques trucs bien dans le dernier quart d’heure.
Guendouzi (4-/5) : Ma femme est pareille, quand elle est énervée elle a les cheveux qui gonflent. Passablement agacé par le déroulement de la rencontre, Mattéo est passé en mode gorgone, avec les serpents sur la tête et le regard qui glace, la totale. Ce qui annonçait soit un coup d’éclat soit un carton rouge s’est heureusement achevé par la première option.
Ünder (4-/5) : Si Erdogan voulait vraiment exalter le sentiment national, il jetterait à la benne cette couille molle de Soliman le Magnifique et bâtirait sa propagande sur un vrai conquérant, comme Cengiz Ünder. Reste un dernier détail à régler : malgré son ardeur et son habileté au combat, Cengiz n’a pour l’instant conquis que Clermont-Ferrand, ce qui lui fait accuser un léger déficit par rapport à son illustre prédécesseur.
Payet (4-/5) : Règle d’or du football : toujours crier « putain de bordel de merde d’enculé de sa race » juste après un tir sur le poteau. Sinon la frustration s’accumule et ressort au plus mauvais moment, à portée des oreilles de l’arbitre par exemple.
Lirola (3/5) : Au gré des évolutions tactiques, il se retrouve finalement arrière droit et amené à combiner avec Ünder. Les hôpitaux psychiatriques commencent à augmenter leurs capacités pour faire face à l’afflux massif de latéraux gauches de Ligue 1, si cette tendance se confirme.
Gueye (85e) : Une belle récupération qui aurait dû s’avérer décisive avec un Milk au meilleur de sa forme.
Milik (2+/5) : On rejoindra les tifosi romains sur le fait qu’Arkadiusz présente ce que l’on appelle un physique idéal. Nos arrière-pensées diffèrent cependant : moi, je suis juste content de ne pas avoir un mec qui fait des yeux de cocker battu quand il rate, ça inspire davantage de confiance quant au fait que la réussite finira par revenir.
L’invité zoologique : Thomas Strakoshon
Le cochon est bien l’invité approprié pour évoquer ce match contre cette équipe à la réussite de porcs, qui s’engraisse grâce aux déchets qu’on lui donne.
– Les autres : Ils doivent pas être plus avancés que nous sur le fait de savoir s’il faut se réjouir ou enrager de ce double match nul.
– Le classement : Deux victoires et la qualification pour le tour de barrage est nôtre. Ou sinon on peut faire comme le PSG et se poser la question : est-ce que finalement on ne se ferait pas moins chier à être reversé dans la coupe inférieure et essayer de la gagner ?
– Coming next : Trois jours de récupération ça préservait encore un peu trop la santé des joueurs : on passe donc désormais à un délai de deux jours et demi avant de recevoir Metz pour le rôti du dimanche.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah.
match frustrant c’est clair mais l’équipe joue, on n’a pas pu en dire autant ces dernières années
sinon, au classement des poteaux et transversales on est combien ?
Comme cet édition de la coupe EL est dure avec nous. On est pourtant si ambitieux. La roue tourne va finir par tourner ! « Parce qu’on le vaut bien »pourrait dire notre superbe gorgone ! Bravo Blaah, tjs au niveau.
J’ai raté ce match pour cause de migraine et de couche tôt.. Encore.
Merci beaucoup, cela fait vraiment du bien de vous lire !
Allez l’OM !!!!
Droit au but !!
Toujours un plaisir de vous lire, quelle plume.
Un lecteur fidèle