Rennes-OM (2-0) : La Canebière Académie rentre dans le rang

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C’était beau. C’est déjà loin.

C’est finalement avec l’arrivée de deux papys en survêtement que l’OM vient de connaître sa meilleure période punk. Slogan « No future » tagué au marqueur sur les maillots, crêtes et épingles à nourrice, l’OM a passé trois semaines à sillonner les bas-fonds de la Ligue 1 en faisant des doigts et en cassant des cannettes. Nous avons ri, chanté, hurlé et pissé partout sans penser à demain.

Comme beaucoup de rébellions, l‘embellie olympienne s’est essoufflée, a gagné en calvitie et en embonpoint, a trouvé un poste de chef de produit chez Lidl et a perdu toute illusion quant à sa capacité à taquiner le bourgeois, à l’image de ces Anglais qui appelaient à guillotiner Thatcher et ont finalement vu celle-ci y passer à l’âge où ils étaient devenus trop incontinents pour pisser correctement sur sa tombe. C’est que, de la fatigue au renoncement, il n’y a qu’un petit pas, et nos joueurs semblent déjà bien près de le franchir.

– Oué, pour ceux qui parlent pas anglais, je traduis : ce que Loulou veut vous dire en affichant ça dans le vestiaire c’est que vous tirez comme des viers mais qu’on s’en bat les couilles, faut continuer à travailler.
– Merci M. Printant, on avait compris.

Les Longorious Basterds 

Lopez
Clauss– Mbemba– Meïté – Merlin
Kondogbia (Veretout, 68e) – Gueye (Luis Henrique, 84e)
Sarr – Ndiaye (Moumbagna, 68e) – Harit (Ounahi, 84e)
Aubameyang

Blessé, Balerdi est ménagé. Non retenu pour disputer la ligue Europa, Gueye est donc réputé frais et gagne une place de titulaire.


Le match

Bien qu’animé, le début de match reste très propret, les deux équipes ne se menaçant guère qu’à coups de centres imprécis et frappes lointaines. Ce rythme convient très bien à l’OM, dont la réaction à la première accélération rennaise est de lever un sourcil agacé en gémissant « maiiiis-euh ». Alors que la plupart des attaquants choisissaient jusqu’ici soit de perdre la balle soit de centrer au pif, Terrier se met en tête de s’arracher pour résister successivement à Clauss, Kondogbia et Sarr, avant de transmettre la balle sur son aile droite. Là où Jean-Louis Gasset a oublié de se méfier, aussi, c’est que dans ce club, déclarer publiquement « les joueurs sont fatigués » revient à activer dans leur tête un panneau lumineux 4×3 où clignote le mot « EXCUSE ». Le fatigué Kondogbia se dispense ainsi de suivre la course de Terrier qui, lui, a poursuivi son effort et se retrouve ainsi tout seul au point de pénalty pour recevoir la passe de son collègue et enchaîner contrôle-frappe (1-0, ; 21e).

On ne peut certes pas parler de démission des olympiens : ils essaient bien d’attaquer, mais en donnant l’impression qu’ils s’activent davantage pour faire plaisir que dans une réelle intention d’égaliser. La seule action réellement tranchante est le fait d’un déboulé individuel d’Aubameyang, malheureusement paré par un Mandanda à qui il aura fallu trente ans de carrière et un déménagement en Bretagne pour se rendre compte que les attaquants savent aussi tirer au premier poteau.


Si l’OM ne hausse pas le rythme en seconde période, les Rennais versent à leur tour dans le pépère. La confiance revient alors, moins dans un hypothétique sursaut des nôtres que dans la légendaire capacité des Bretons à flinguer leurs matchs tout seuls. Notre meilleure occasion survient ainsi à vingt minutes de la fin, sur un bon pressing de Gueye relayé par Moumbagna. Pape obtient un coup-franc, que Jean-Bite dépose comme un filou sur le poteau de Mandanda. La balle revient sur Moumbagna, que l’instinct de buteur pousse à queuter sa reprise alors que Faris se trouvait seul.

Le manque de réalisme nous est fatal, puisque cinq minutes plus tard Trufffert est lancé dans le dos de Meïté. L’attaquant s’effondre et se voit récompensé par un pénalty, que valide la vidéo : Bamo a en effet haleté dans le dos du joueur, et il est bien entendu formellement interdit de faire trébucher un joueur en haletant dans son dos. Bourigeaud convertit de la manière la plus efficace : en attendant que Lopez se lasse tomber comme une merde d’un côté pour déposer le ballon de l’autre. Un geste que le Rennais travaille assidûment à l’entraînement, on s’en doute (2-0, 78e).

Hormis un bon service de Clauss catapulté à côté par Harit, plus rien de notable ne se produit. Première de la série de confrontations dantesques qui nous attendent, cette rencontre confirme que, fatigue ou pas fatigue, si l’OM ne parvient pas à se faire violence pour montrer plus d’impact face à ses rivaux, ce ne sont certainement pas ses certitudes dans le jeu qui suffiront à sauver la saison.


Les joueurs

Lopez (2/5) : A au moins sauvé la dignité de Benjamin Bourigeaud en évitant de lui arrêter un deuxième pénalty dans la saison.

Clauss (3-/5) : A conservé du punk le côté « pogo »: c’est désordonné et ça ressemble à rien, mais au moins ya de l’énergie.

Mbemba (3/5) : Pas embêté pour deux sous défensivement, mais embourgeoisé au point de ne plus esquisser la moindre sortie pour aller faire du destroy dans le camp adverse.

Meïté (2/5) : Au moins il saura pour la prochaine fois qu’on ne halète pas dans le dos d’un attaquant.

Merlin (2/5) : Mais qu’est-ce que tu es venu faire ici, en fait ? Tu n’étais pas bien à Nantes ? Ah ouais, non, oublie ce que je viens de dire.

Kondogbia (1/5) : Et à Diego Simeone, tu lui disais que tu étais fatigué aussi ?

Veretout (68e, 2/5) : Une entrée bien propre bien polie, on s’essuie les pieds, on dit bonjour et on repart sans rien avoir dérangé.

Gueye (2+/5) : Ya plus qu’à recopier ça au propre et ce sera passable.

Luis Henrique (84e) : Il a fait l’effort de se lever ce matin, en plus son père a bien voulu emmener quatre minots du club dans la Megane, vaï, il mérite bien d’entrer et de s’amuser cinq minutes.

Sarr (1+/5) : Il n’a pas eu l’air heureux de revoir Rennes. A mon avis ce doit être les binious et les instruments celtiques qui lui ont provoqué un stress-post-traumatique. Si on va en finale de Ligue Europa à Dublin il garde le casque tout le séjour, je veux rien savoir.

Ndiaye (1/5) : Son pic d’activité a été tellement bref que je me demande s’il ne s’agissait pas juste d’une terreur nocturne.

Moumbagna (68e, 1+/5) : Pour l’instant, c’est un Vitinha en moins cher. Et avec une meilleure peau.

Harit (2/5) : Environ le huitième match d’affilée dont l’on peut dire « c’est loin d’être horrible mais c’est toujours pas ça ». Il faudrait peut-être en déduire qu’Amine plafonne sévèrement et qu’on ne peut guère s’attendre à ce que « ce soit ça » un jour.

Ounahi (84e) : Etant contemporain de Tucu Correa, Hasbine Ounahi n’aura même pas la consolation d’entrer dans l’histoire comme joueur le plus oubliable de l’OM sur cette période.

Aubameyang (3/5) : On ne peut pas toujours se reposer sur les fulgurances de Jean-Bite, non plus.


L’invité zoologique : Steve Raiemanta

Capable aussi bien d’envolées majestueuses que d’amerrissages lamentables dans un gros « splatch », la raie manta est bien l’invité approprié pour évoquer nos adversaires inconstants.

  • Les autres : Toujours d’humeur à donner des points gratuits, mais il aurait au moins fallu qu’on se fasse violence pour aller les chercher.
  • Le classement :pour ceux qui croient que notre récente bonne période était due à de réels progrès et non au fait de n’avoir affronté que des viers marins, considérons qu’il existe encore un enjeu pour cette fin de saison : l’Europe est à quatre points.
  • Coming next : Avant tout : la trêve. Cela évitera au moins aux joueurs et à l’entraîneur de répondre ouimélafatigue au moment de la prochaine branlée. Retour dans quinze jours avec : PSG, Lille, Benfica, Nice.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky. Didier Soon remporte le concours zoologique.
Rappel : l’album Skanking Khayyam est sorti sur votre plate-forme d’écoute préférée. Pour les esthètes, Erau Dub Sound nous a même concocté ce magnifique vinyle. Faites-vous donc du bien en cliquant ici : Erau dub sound – Skanking-khayyam (bfan.link)


Bises massilianales,
Blaah

1 thought on “Rennes-OM (2-0) : La Canebière Académie rentre dans le rang

  1. Sacré programme de Pâques… bizarrement, les cloches seront de sortie et il y aura des baffes qui vont se perdre…

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