Et bien me revoilà. Et pour fêter ça, que de mieux qu’une bien belle purge minable? C’est le lot de pas mal de nos déplacements à Toulouse, mais il faut dire que l’on a fait fort cette année, en offrant une indigence offensive rare, des carences défensives qui rappellent la charnière Cris-Diakhaté et autres joyeusetés.Tactiquement, l’équipe a été malmenée et violentée. Pour rester poli. La défaite est ultra logique et ne souffre d’aucune contestation.

L’enjeu:

En tête du championnat, l’objectif de l’OL est de poursuivre sur une belle lancée. Et surtout de briser la mauvaise série à Toulouse où Lyon est rarement brillant et ramène souvent quelques belles claques. Il s’agit aussi de s’affirmer à l’extérieur pour être un prétendant crédible à l’Europe, au podium final et pour le titre. En effet, si Lyon ne compte, à ce moment, qu’une défaite, à domicile contre Bordeaux, les matchs à l’extérieur ne sont pas forcément formidables. En dehors d’une victoire à Rennes, en supériorité numérique (mais si, voyons, le truc qui désavantage les Parisiens quand ils sont dans cette situation. Et qui les désavantage aussi quand leurs adversaires sont dans cette situation… C’est Leonardo qui le dit.), Lyon ne possède à côté « que » quatre 1-1 (contre Lille, Lorient, Sochaux et Evian Thonon Gaillard). Bref, si on rajoute que le nul à Lille n’est pas spécialement mérité, ce n’est pas forcément glorieux.

Du côté toulousain, à six points derrière le leader, c’est surtout la volonté de revenir dans la course aux places européennes qui motive l’équipe. Ca, continuer à faire pousser la côte de Ben Yedder, mais aussi transformer à nouveau le Stadium en citadelle crédible. Un registre passablement écorné par les Toulousains lors de la 4ème journée, où ils concèdent un nul à Reims, mais surtout lors du match à domicile précédant la venue de l’OL, puisqu’ils ont la riche idée de s’incliner 4-2 face à Ajaccio. Toulouse, qui vient de signer trois défaites consécutives, veut donc arrêter sa glissade vers le ventre mou et se relancer. Ca tombe bien, après trois non matchs, ils sont frais eux…

La composition: (Oui, un jour, je saurais vous faire une belle présentation imagée…)

Lyon est largement amputé dans son équipe-type. Entre les blessés et les suspendus, on compte les absences de Lovren, Réveillère, Bastos, Briand et Lisandro. Si Vercoutre est inamovible, la défense est donc revue: Dabo prend le couloir droit, épaulant une charnière Bisevac-Umtiti. A gauche, c’est Monzon qui a le droit de se coltiner à la comparaison avec Grosso ou Cissokho. Fofana et Gonalons sont chargés de percuter le milieu de terrain adverse. Lacazette occupe le flanc gauche tandis que Malbranque est exilé à gauche. Gourcuff sera chargé de jouer les créateurs, afin de desservir au mieux Gomis, seul en pointe. Sur le banc, si Lopes, Grenier, Benzia, Koné ou Mvuemba ne sont pas des surprises, N’Jie et Ferri profitent des absences pour se glisser.

Les buts:

50e: Sissokho percute dans l’axe et sert, à hauteur de la surface de réparation, Tabanou. Ce dernier se met en position de centrer grâce à une défense peu efficace de Dabo. Au second poteau, pendant que Vercoutre réclame un ballon sorti du terrain, deux Toulousains se mettent en position quand aucun Lyonnais ne vient contester le ballon. C’est Ben Yedder qui vire son coéquipier et qui rabat le ballon dans les buts lyonnais.

87e: Gonalons, qui a glissé dans l’axe de la défense lors de la sortie de Monzon, tente de trouver N’Jie un peu esseulé sur son aile gauche. La passe est coupée par Aurier qui balance une mine derrière la défense lyonnaise. Vu qu’à part Gonalons, trop loin et pas assez rapide, personne ne court côté lyonnais, Ben Yedder a tout le temps de se préparer et de battre Vercoutre au bout du contre.

91e: N’Jie-Aurier round 2. Les deux hommes sont à la lutte et c’est le Toulousain qui a l’avantage, près de l’angle de la surface toulousaine. Les Violets enchaînent plusieurs passes pour lancer Ben Yedder. Ce dernier, à la lutte avec Umtiti, est déséquilibré, mais le ballon finit dans les pieds de Capoue, quasiment à hauteur du point de penalty. Vercoutre se fait ajuster une troisième fois.

Le débrief rapide:

Une chose évidemment facile à faire à froid. Mais clairement, le plan de jeu lyonnais a été inefficace. D’abord parce que le schéma tactique a été trop déséquilibré pour être d’une quelconque validité. Malbranque n’a pas été assez percutant sur le flanc gauche, par manque de jambes sans doute, et ses retours dans l’axe ont contribué à densifier la présence lyonnaise certes, mais aussi à tasser le jeu, à minimiser les périmètres et à finalement faciliter le pressing lyonnais. L’échec de Lyon contre Toulouse est celui de son milieu de terrain, dans la globalité. Les récupérateurs n’ont pas eu un vrai rôle à jouer, pour plusieurs raisons. D’abord parce que Toulouse n’a pas hésité à jouer vers l’avant (40% de passes vers l’avant contre 41% de passes latérales, à Lyon, en comptant les briques balancées à Gomis, c’est 37/49 le rapport entre les deux) et a su déployer quelques mouvements rapides qui ont vite passé le premier rideau défensif. Les deux derniers buts toulousains sont des modèles de ce type d’action.  Au niveau de l’animation offensive, l’échec est patent. Si le déploiement du jeu lyonnais, en passant le plus possible par du jeu au sol, se faisait à peu près correctement jusqu’à la ligne Gourcuff-Lacazette-Malbranque, les ennuis commençaient ensuite face à un bloc toulousain qui, quand il se décide à jouer, propose un challenge physique et tactique pénible au possible. Ce qui donne, pour une centaine de ballons joués par notre trio d’animateurs, beaucoup de ballons portés, mais aussi un taux de déchets conséquent pour les trois hommes (Gourcuff est à 59% de passes réussies, Lacazette 71 et Malbranque 67%. Des chiffres simplement hideux).

Au final, c’est l’ambition du jeu que Garde insuffle à son équipe qui amène l’échec (contrairement à Marseille ou Bilbao par exemple). La volonté de passer le plus possible par du jeu au sol (quitte à friser l’acharnement contrairement à la logique voulue par le terrain à Nice, par exemple), de relancer proprement, en passes vers l’avant a condamné les Lyonnais à subir le pressing toulousain. Et surtout la rapidité de déploiement des contres toulousains amenait le danger à chaque passe mal ajustée. Prenons le second but: N’Jie est quasiment seul sur le flanc gauche avec un peu de champ. Gonalons, en défenseur central, très haut puisqu’à ce moment là les Lyonnais espèrent encore ramener un1-1, le voit. Tactiquement le choix est relativement intéressant, il reste peu de temps, la solution est exploitable. La passe beaucoup moins puisqu’Aurier la coupe sans trop de problème. Il balance dans le dos de la défense, quasiment sur la ligne médiane, et Ben Yedder, sans poursuivant hors Gonalons, a tout le temps du monde pour planter son doublé. Passe mal ajustée et difficulté à résister au pressing, équipe adverse qui joue dans les espaces que l’équipe laisse naturellement, but.

Le choix de jouer avec un pivot est à mon sens une bonne idée. J’ai suffisamment défendu Gomis depuis son arrivée pour qu’on sache que j’apprécie l’apport de ce type de joueur. Le choix de Malbranque à gauche, qui finit par déstabiliser le bloc lyonnais, va aussi contribuer à isoler Gomis. En effet, le jeu lyonnais, déjà victime du pressing toulousain quelque soit le déploiement, se voit condenser dans un petit périmètre. Résultat, personne pour épauler Bafétimbi qui se retrouve à devoir exploiter les longs parpaings qui lui sont expédiés de derrière ou les rares passes qui lui parviennent dans une défense très dense.

Les Gones:

Vercoutre: 1/5. Il est loin de laisser une impression impérissable sur ce match. Plus occupé à lever le bras plutôt qu’à dégager un ballon qu’il pouvait largement jouer, je le mets dans les responsables du premier but avec ceux qui regardent les Toulousains. Sur le second but, il fait ce qu’il peut, mais me semble avoir quelques torts. Sur le troisième, il se fait très facilement effacer par Ben Yedder avant que celui-ci ne soit déséquilibré. Rajoutez à cela le ballon sauvé par Dabo sur la ligne en première mi-temps où Vercoutre s’engage là encore un peu vite pour mieux bouffer un petit ballon piqué et vous aurez le genre de match qu’il vaut mieux oublier.

Monzon: 1/5. Il a touché beaucoup de ballons et, certes, a été assez propre à la relance. Sur le premier but, il ne peut rien faire, bloquer par l’écran que fait le second joueur toulousain.  A part ça, son match n’est pas mirifique. Mais on est de toute façon dans le même débat depuis le début de la saison. Un joueur qui a les mêmes qualités et les mêmes défauts que Cissokho (en exacerbés d’ailleurs) peut-il réellement, sans changement tactique, avoir de meilleurs résultats qu’Aly?

Umtiti: 1/5. Il fait le touriste sur le premier but, baladé par Ben Yedder qui lui fait visiter la surface comme il le souhaite. Sur le troisième, il commet une faute qui aurait pu lui valoir un rouge si Capoue ne récupère pas la balle derrière (puisqu’il annihile une occasion de but manifeste, il est le dernier obstacle entre Ben Yedder et le but vide). Bref, s’il joue proprement quand il récupère le ballon, il ne fut pas à son avantage dans les moments-clés du match.

Bisevac: 1/5. Il devait être le patron, il a joué à « Où est Michel? » (la variante OL du jeu que vous devinez. Fallait fréquenter le forum d’Horsjeu pour le connaître). Sur le second but, il ne fait mine de trottiner que quand Ben Yedder a récupéré la balle, il laisse filer sans réaction, ni volonté de se replacer, la chandelle d’Aurier.

Dabo: 4/5. Lui fut à son niveau et a livré son meilleur match en latéral droit. Ou alors la nullité absolue des Lyonnais réhausse l’éclat de sa performance. Pris à défaut réellement qu’une seule fois, pour un centre qui, si Vercoutre ou Umtiti font leur boulot, n’aurait pas dû apporter de danger, il a été solide, impliqué et presque propre. Et puis il sauve son équipe quand il intervient face à un ballon parti lutiner la ligne de but lyonnaise…

Gonalons: 1/5. Il a été correct, sans être exceptionnel. Ca c’était avant la 87e minute.

Fofana: 2/5. Pas à son avantage non plus, il a semblé moins dans le registre Titanic que ses coéquipiers…

Gourcuff: 1/5. Incapable de faire le jeu, pour différentes raisons, il est quand même le seul à avoir cadré deux frappes, inoffensives. Les deux seuls tirs cadrés lyonnais, le premier à la 56e. Quasiment coupé du reste de ses partenaires une fois le ballon reçu, il s’est avéré dans l’impossibilité de distribuer le jeu, atteignant comme on l’a dit des sommets anaux de passes ratées. C’est simple, sur 37 ballons joués, il ne réussit que 16 passes. Il les accompagne de 11 passes ratées et de dix ballons perdus. Sale, très sale.

Malbranque: 1/5. J’ai déjà expliqué en long et en large sa note, donc je ne reviendrais pas dessus. On va espérer ne pas trop voir souvent Lyon jouer dans cette configuration au milieu de terrain…

Lacazette: 1/5. Aussi utile que la dentelle du tutu de danseuse étoile à un navigateur du Vendée Globe. Il perd plus dix neuf ballons sur trente trois joués. Ce qui donne une idée de sa volonté d’aller percuter seul (qu’il ait un soutien ou non, c’est d’ailleurs loin d’être le premier match où on peut lui reprocher ce défaut). Et il a été affecté du même déchet que les autres à la passe…

Gomis: 2/5. Vu le nombre de briques, il aurait pu être maçon. Vu la qualité des briques, il n’aurait guère pu construire qu’un taudis. Va essayer de faire un bon match avec ça.

Les entrants:

Grenier (pour Gourcuff, 70e): non noté. Sur 25 minutes passées sur le terrain, il a touché le ballon toutes les deux minutes trente. Pour quatre passes réussies. Parfois c’est bien de ne pas être noté.

N’Jie (pour Fofana, 71e): non noté. Son entrée a permis a Lyon de rééquilibrer son schéma tactique. Sans forcément permettre plus de jeu ni qu’il puisse être beaucoup alimenté en ballons. Et puis quand on le cherche, on finit par se prendre un contre létal, alors bon…

Benzia (pour Monzon, 82e): non noté. L’auteur de la seule occasion lyonnaise. Non cadrée évidemment…

Donc maintenant, message à caractère plus personnel. Ca a été compliqué les dernières semaines tout simplement parce que je suis à la recherche d’un chez moi définitif. Non, je ne suis pas SDF, loin de là. Simplement, j’ai tourné dans plusieurs sous locations en attendant de trouver un appartement (et dieu sait que j’aime la paperasse fournie. Je vais avoir une jungle sur la conscience…). Donc plus ou moins longues, avec ou sans Internet. La dernière ne l’avait pas. Là, je suis dans un endroit pour quelques semaines encore (si possible le temps de finaliser un dossier?), avec Internet, proche de Lyon. Donc j’ai de quoi suivre les matchs et reprendre le rythme. Maintenant, la question bête concerne les académies manquantes. Vous les voulez quand même?

8 thoughts on “La Gones Académie est de retour

  1. OK ça fait plaisir de voir le retour de la Gones académie mais… pourquoi ce match??? Alors qu’on est leader, qu’on tape l’OM au Vélodrome avec triplé de Gomis et qu’on gère en C3, on a le droit au match le plus pourri de ces dernières semaines.
    T’es sado ou c’est pour mieux endormir les stéphanoises avant dimanche?

  2. AH Torben que c’est bon de te savoir à nouveau parmi nous.
    J’attends avec impatience ton académie sur l’explosion anale des sardines à domicile.

    Personnellement j’aurais aimé lire tes acads sur les matchs passés mais bon le passé c’est le passé, par contre je t’en voudrais si tu oubliais celle de Sainté…

    D’ailleurs vient la vraie période de test pour notre belle équipe lyonnaise, sainté et le QSG à l’extérieur ça vous nous montrer réellement ce dont cette (belle) équipe est capable…

  3. Ah ça commençait à devenir foutrement inquiétant!

    Oh non pas de rattrapage ou alors le OM/OL peut être…

    Welcome back!

  4. Ah ba c’est pas trop tot.

    Laisse tomber le rattrapage on s’en fout (sauf si tu les as déjà écrite).

    PRéserve toi pour le derby, et la future taule qu’on va leurs mettre

  5. Mais OM/OL sera évidemment rattrapé. Je parlais des matchs avant celui de Toulouse. Marseille vous l’aurez à lire sans doute vendredi.

  6. Oh joie, Torben is back.

    Moi je suis pour un rattrapage de OM/OL, juste pour les annales… enfin les archives quoi.
    OL/MHSC fut un match plus qu’oubliable, je suis pas sur qu’un rattrapage s’impose.

  7. Content qu’ils t’aient laissé sortir (on sait tous que cette d’histoire d’appart n’est qu’une excuse).
    Pas la peine de faire du rattrapage, les acads c’est comme la culotte de Lucette, froid ça perd tout son intérêt.

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