Bordeaux – Amiens (2-0) : La Scapulaire Académie pose les deux pieds en canard.

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T’es ma locomotive Tchou Tchou baby tout doux.

C’est la chenille qui redémarre !

La Corse, en plein mois d’août, avec ses salons de jardins en veux-tu, ben tiens en voilà, c’est vraiment LE piège aux allures de vacances prolongées qu’il faut éviter quand on vient pour relancer l’espoir d’une promotion en Ligain. Si les Girondins ont évité de sombrer complètement grâce au gain d’un point pris à l’extérieur face à une équipe qui vient de sortir de l’élite, il persiste malgré tout un sentiment de frustration tant une partie du scénario semblait pouvoir nous être favorable. Pour revivre ce match de la meilleure des manières qui soit, tranquillement assis sur son canapé d’INTERIEUR, et comprendre comment on en est arrivé à ne repartir qu’avec un point, c’est ici.

La composition :

Straczek

Michelin – Gregersen – Barbet (c) – Nsimba

Ignatenko   –   Diaz             

Davitashvili      –   Weissbeck     –         Pitu

Badji

Vous connaissez la musique : « tu veux mon zizi ? Oui oui oui ! Je vais te le donner, oui oui oui ! ».

Mais surtout vous connaissez David : on ne change pas une équipe Quifaitnulàonzecontredixpendantplusdetrenteminutes.

On enregistre heureusement le retour du Roi venu du froid : Stian « Grand-pas » Gregersen.

Le match :

Bordeaux met le pied sur le ballon, mais pas vraiment sur l’accélérateur. Ça circule bien depuis l’arrière mais comme dès qu’on approche de la Rocade ça coince avant d’arriver vers la surface adverse.  

Diaz se mue autant que possible en agent de la circulation et notre ligne de trois DWP décroche assez souvent (Pitu surtout) pour tenter de donner des solutions. Il faut attendre la dixième minute pour que Pitu puis Nsimba aient enfin l’opportunité de s’empaler sur la défense Amiénoise comme des moustiques sur un pare-brise.

Nsimba très volontaire en ce début de match joue en une-deux avec Weissbeck. Gaétan tente une frappe tendue premier poteau mais ça manque de force et Gurtner est vigilant (11e minute).

Il n’en fallait pas tant pour que nos adversaires s’essayent aussi au jeu du moustique : et c’est Kakuta qui voit Gregersen de très près (13e minute). Difficile de cacher son enthousiasme en revoyant notre guerrier en pleine forme, j’espère que le Club a pensé à refaire le stock de lave-glace.

Alors oui ça tourne, chacun tire une latte ci ou là, mais ça n’envoie personne en l’air. On se fait même carrément chier. Depuis le début du match les Amiénois sont très disciplinés en défense et sont plus rudes dans les duels. Il va falloir se mettre à attaquer les ballons comme un responsable de fédération attaquerait ses propres joueuses si on ne veut pas se faire bouffer après s’être déjà fait museler.

Badji en pivot, décale Michelin à droite. La Mich envoie un centre tendu plongeant vers le premier poteau mais Weissbeck est trop court pour reprendre (20e minute). Pour rappel il ne mesure que 1m77. David nous avait pourtant prévenu, continuez à faire semblant de ne pas avoir compris…

Diaz au cœur du jeu accélère et trouve enfin de la verticalité en adressant une passe à ras de terre pour Nsimba qui décroche après s’être porté aux avant-postes. Vital trouve Pitu en profondeur sur la gauche et le Roumain remet en première intention sur Weissbeck à l’entrée de la surface. Sur son mauvais pied l’Alsacien ne tente pas de frapper directement mais réalise un contrôle qui s’avère approximatif. Le défenseur revient sur lui et contre sa frappe (29e minute).

Le ton monte sur le bord du terrain. David Guion est bien plus remuant que ses offensifs, mais plus il remue, plus il donne de consigne et moins le jeu bordelais est consistant. Ça manque de conviction comme Weissbeck, de tranchant comme Pitu, et de sérénité comme Zuriko qui s’en tire de principe avec un jaune après s’être essuyé les crampons sur Gelin (36e minute).

Encore un long centre de Nsimba pour Zuriko au deuxième poteau. Le Georgien remet pour Weissbeck qui envoie un hérisson en déséquilibre (40e minute).

Piqué au vif (si ce n’est au vier) devant l’indigence du jeu offensif de son collectif, David décide de prendre des risques inconsidérés en sortant Badji au profit de Vipi (43e minute). Même si cette décision semble faire mal à l’amour propre d’Aliou (qui étonnement semble se situer au niveau des adducteurs), le coach reste impitoyable de conviction et de courage, et on aime tellement quand il est comme ça. Bien joué David !

Grosse prise de conscience dans les vestiaires puisqu’on redémarre sur le même faux rythme. Enchainement de passes latérales puis vers l’arrière qui font progresser les Amiénois vers notre but et qui finit même par un dégagement en catastrophe en touche. Le ton est donné.

Heureusement notre Capitaine a profité de la pause pour se munir de son spray Start Pilot pour faire démarrer le moteur ! Alors que le bateau semblait bel et bien parti pour couler doucement mais sûrement le voilà parti à l’abordage, tout seul, ballon aux pieds. Il est finalement contré au moment d’armer sa frappe, mais le ballon revient dans les pieds de Vipi. Le Slovène crochète intérieur droit et frappe avec un enroulé du gauche qui finit dans le petit filet (1-0, 47e minute). Enfiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ! Quelle finition pleine de sang froid de Vipi. Quel rush plein de fougue du Capi ! Quel double exploit personnel !

Les Girondins enfin délivrés du carcan de leurs hésitations poussent pour enfoncer le clou. Michelin vol sur son côté droit et s’arrache pour déborder avant de servir Zuriko en retrait. La frappe du Georgien est repoussée par Gurtner. Le ballon revient sur Weissbeck qui envoie une demi-volée bien sèche mais elle est contrée par la cuisse d’un défenseur (49e minute).

Jeu en triangle depuis la gauche entre Pitu, Nsimba et Weissbeck. Ce dernier trouve Diaz lancé plein axe qui frappe depuis l’extérieur de la surface. Le ballon est contré et revient dans les pieds de Weissbeck dans l’angle gauche de la surface. Il tente sa chance d’un tir croisé du droit à ras de terre légèrement détourné qui finit petit filet opposé (2-0, 55e minute). Une belle construction qui aboutit grâce à une différence individuelle !

Les Amiénois plutôt sidérés après le premier but décident de prendre des risques et les lignes s’en trouvent évidemment plus étirées. Les deux équipes procèdent en contre. Les Girondins se montrent encore les plus dangereux car ils jouent en confiance. Les passes sont plus assurées et ils vont provoquer les contres favorables.

Pitu côté gauche s’infiltre pour servir Zuriko en retrait mais il est pris en tenaille entre deux défenseurs alors que Vipi est esseulé au second poteau. La passe du Roumain n’est pas au sol et Zuka ainsi gêné ne peut reprendre la balle avec force (60e minute).

Avec Kakuta dans leur rang les Amiénois ont bien raison de ne pas s’avouer vaincus. Le voilà à l’origine d’une superbe ouverture de trente mètres à ras de terre à destination de Ciss dans la profondeur. Malheureusement pour lui Gregersen lui tombe sur le paletot et c’est terminé pour lui (61e minute).

Ignatenko face au jeu et tête levée voit l’appel de Zuriko dans la profondeur. La passe est trop appuyée et Zuriko est trop court. Wow, quel coup d’œil (62e minute). Quand on vous dit que le match se débride !

Kakuta encore lui se fend d’un coup du sombrero devant Pitu, puis d’une passe laser dans l’espace pour Mafouta. L’Amiénois prend le dessus sur Barbet mais Straczek s’interpose d’une main ferme (63e minute).

Triple changement : Weissbeck pour Sissokho, Pitu pour Livolant et Gregersen pour Bokele qui revient de blessure et se plaignait de crampes (70e minute).

Centre tendu premier poteau bien coupé par Kakuta qui devance Barbet mais c’est hors cadre (73e minute).

Le rythme redescend, les Girondins s’appliquent à garder le ballon tout en restant orienté vers l’avant et le but adverse histoire d’enfoncer le clou. Corner obtenu par Livolant après un beau mouvement collectif. Nsimba le frappe, Vipi est à la réception aux six mètres et reprend de la tête mais ça finit sur le haut de la transversale (76e minute).

Joli sauvetage aux six mètres de Vipotnik devant Kakuta, suite à un corner Amiénois et un cafouillage devant le but de Straczek (83e minute).

Contrairement à il y a quelques minutes la construction bordelaise est bien moins soignée, les contres ne vont pas au bout par précipitation.

Dédoublement Amiénois à gauche qui aboutit à un centre tendu au premier poteau. Tapsoba surgit et tente une talonnade mais le ballon est détourné par le tibia de Straczek qui fermait bien l’angle (87e minute) ! Belle présence du polonais alors que les Amiénois nous avaient pris de vitesse. 

Dernier changement : Pédro Diaz cède sa place à De Amorim (90e minute).

Les notes :

Straczek (3+/5) : Straczo (à la Polonaise) comme la braise. Son jeu au pied reste un encore un peu hésitant, mais il progresse en termes de présence et réalise un match sérieux et décisif ! Il prend de la confiance et nous avec lui, pourvu que ça dure.

Michelin (4+/5) : Le joueur de ce début de saison. On n’aurait jamais cru qu’il maitrisait lui aussi le Classique de son alter ego de gauche « quand tu allais je revenais ». Tranchants dans ses montées comme ses retours, précis sur ses sorties de balle comme ses centres, il agit comme une langue sur le périnée : aussi bon devant que derrière.

Gregersen (4/5) : Le retour du Roc fait un bien fou en terme de certitudes défensives. Il gagne tous ses duels et gère la profondeur encore mieux que Rocco. Avec son retour nous avons également le plaisir de revoir ces montées balle au pied en alternance avec le Capi.

Barbet (4/5) : Plus décisif que lui tu meurs. Jusqu’ici meilleur buteur du club avec un but… il décide de foutre tous les plans foireux à la poubelle et de foncer dans le tas. On n’avait pas vu ça en France depuis la prise de Foy par les Alliés en janvier 1945 et le sprint du Premier-Lieutenant Ronald Speirs de la Easy Company à travers les lignes nazies pour faire le lien avec la Ike. Pas de Tiki Taka ici, Yo t’es ma locomotive tchou tchou baby tout doux. Et Bim, il lance le match.

Nsimba (3+/5) : Toujours disponible pour apporter le danger, il lui manque encore le coup de rein pour arriver à faire les mêmes différences que l’an dernier. Et pourtant il ne se ménage pas. On aimerait qu’il y ait la même entente entre lui et Pitu ou Livolant qu’entre Michelin et Zuriko.

Ignatenko (3/5) : Notre Boris Viande était moins dans la sauce que d’ordinaire. Toujours en difficulté dans l’utilisation du ballon (et on ne voit pas pourquoi ça changerait), l’impact de cette vérité est moins important depuis qu’on lui a adjoint un vrai footballeur et spécialiste des problématiques du milieu de terrain à ses côtés. Nous sommes encore très loin d’un duo Costa-Smertin mais s’il trouve son talisman avec Diaz alors on prend faute de mieux.

Diaz (4/5) : C’est sûr, il est en pleine campagne électorale. Le mec balance des promesses en veux-tu en voilà et nous avons toutes envie de les gober ! Comme si on était dans une municipalité post-mandat RN, chacune de ses preuves de volonté d’aller vers l’avant et de réfléchir au bien collectif nous persuade qu’il est l’Elu. A confirmer bien entendu, avec on l’espère une montée en puissance physique, mais il se positionne déjà comme un métronome, assumant ses responsabilités, il ne se cache pas et on n’avait pas vu ça depuis très longtemps.

Weissbeck (3+/5) : En première période il reste assez peu incisif alors même qu’il semble mieux sentir le jeu de l’équipe. Il n’a pas lâché et a fini par tirer son épingle du jeu en faisant la différence et en portant notre avance au score à deux buts. Il n’est pas encore le leader offensif attendu mais s’il fait ce genre de différence en solitaire il remplit au moins une des missions pour lesquelles il a été engagé.

Davitashvili (3/5) : Constant dans son irrégularité notre percutant et remuant Georgien reste néanmoins actif y compris quand le reste de l’équipe décide de roupiller en attendant que son Capitaine sonne la fin de la sieste.

Pitu (3-/5) : Il a enfin retrouvé la connexion avec ses partenaires mais il n’est pas encore éligible à la fibre. Moins transparent qu’à l’accoutumée mais toujours pas tranchant.

Badji (2/5) : On voit qu’il a très envie de faire la différence, mais le problème c’est qu’il oublie systématiquement la retenue. Il est plutôt disponible mais plus qu’approximatif dans le tempo ou la précision de ses remises. Quant à son efficacité devant le but elle donne à bon nombre d’entre nous plutôt l’envie de lui faire signer une élongation qu’une prolongation. Reviens vite pour essayer de les faire mentir.

Les remplaçants :

Vipotnik (3+/5) : Il n’a pas laissé passer l’opportunité offerte par Da… les adducteurs d’Aliou. Lui qui nous avait fait de belles promesses sur ses premières prestations le voilà enfin qui les concrétise ! Avec un but et une transversale notre Beatnik a tout pour devenir le Vipi de notre attaque.

Bokele (3+/5) : Pour un joueur sur le départ il a trouvé la bonne attitude pour ne pas se voir plus Bokele nécessaire et se mettre ainsi au diapason de Gregersen. Chapeau. Tu peux rester si tu veux. Mais je ne vois pas comment tu pourrais en avoir envie car on a déjà nos quatre titulaires.

Sissokho (3/5) : Il apporte un volume de jeu et un impact physique que Weissbeck n’aura probablement jamais. Pas de quoi cependant en faire un titulaire car il n’a pas la même maturité ni discipline. Mais alors pour redonner de l’allant et de la projection on prend.

Livolant (2+/5) : Il se bat c’est certain. Mais avec qui sinon lui-même ? Qu’il se dépêche d’en finir avec ses démons pour qu’il s’éclate un peu avec ses coéquipiers.

De Amorim (X/5) : non noté.

Pour conclure :

La première période, symptomatique des premiers matchs, était marqué du sceau de l’hésitation aux abords de la zone de décision. Tout ce qui pouvait être entrepris était pourri de tergiversations et imprécisions. Si en plus vous n’attaquez pas les ballons comment voulez-vous faire la différence ? Bref il y avait effectivement de quoi être agacé, surtout quand au retour des vestiaires les mêmes ingrédients semblaient vouloir être utilisé. Après un coup de Routourne et l’apport de sens 9 avec l’entrée de Vipi, mais surtout après LE tournant du match, à savoir la prise de responsabilité du Capitaine, tout s’est enfin remis à l’endroit.

Ce n’est certes pas un match référence (du moins on l’espère) mais gagner ce match face à un co-leader du championnat forts de trois succès en autant de rencontre a de quoi rendre le sourire sans pour autant rougir.

Alors, enfin lancés ? On aimerait oui mais on n’en sait rien du tout. Quoiqu’il en soit ce succès avec ces deux (premiers) buts « dans le jeu » peut constituer un déclic pour une équipe en proie au doute sur sa capacité à générer un jeu dominateur et efficace. Ce succès peut donc faire un bien fou. Même si ces deux buts sont le fruit d’exploits personnels (le premier sans aucun doute) ils viennent quand même récompenser une volonté de construction assumée mais maladroite jusque-là.

Ce succès va par ailleurs très certainement re-apaiser un coach particulièrement nerveux sur le bord du terrain. Il s’en est fallu de peu pour qu’il passe de flan-ravi agrippé tout seul (comprendre : sans ses joueurs) à l’indéniable charme niais et désuet des velléités de projet de jeu collectif, à Uruk-Hai prêt à brûler tous les principes de jeu en équipe sur l’autel de la simplicité de la réflexion et de l’expectative individuelle, vociférant écume aux lèvres une unique consigne intelligible par son armée de mort-vivants tenue en échec à Amon Hen sur les rives de l’Anduin :

« Trouvez le semi-homme !
TROUVEZ LE SEMI-HOMME* !! »

*Comprendre : passer le ballon au seul qui pourrait en faire quelque chose par lui-même ou sur un malentendu : Zuriko. Pas de quoi rêver du coup…

Samedi 2/09 nous enchainerons une deuxième réception à domicile en accueillant un club qui sort juste de l’ascenseur après avoir tenté de prendre quelques-uns de nos anciens peintres comme liftier (ça n’a pas fonctionné) : l’AJ Auxerre.

Lors de ce match nous aurons en plus le plaisir non dissimulé de retrouver les Ultramarines à leur place. Tout l’enjeu extra sportif étant que contrairement au 2/06 ils y resteront tous bel et bien. Un succès sur et en dehors du terrain pourrait lancer cette saison pour de bon, et faire en sorte que tous nos nouveaux prennent bien leur Marc dans l’antre de notre Club de cœur et avec toutes ses composantes. Et si tout va bien nous n’aurons plus besoin de refaire cette vanne pourrie et passée ! D’avance, merci (et désolé).

En attendant, mettez-vous Horsjeu et venez discuter sur Twitter : @IanWalterFoote et @NauseeSavajicl.

Si vous parlez à l’un, l’autre vous répondra sans doute et c’est sûrement mieux ainsi.

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