Bordeaux – Annecy (3-1) : La Scapulaire Académie est stoïque.
La composition :
Johnsson
Mich – Gregersen – Barbet (c) – Ekomié
Ignatenko
Elin – Davitashvili – Diaz – De Lima
Vipotnik – Livolant
Encore une nouvelle défense pour Riera qui connait 27 tactiques mais pas la bonne (il tactonne il parait).
Cette fois c’est un 3,5-1-3,5-2 qui va très probablement déstabiliser le bloc Annécien.
Le match :
A noter que pour ce match les Ultramarines ont décidé de suivre la grève entamée par les joueurs il y a de ça treize journées déjà.
Alors que le match n’a toujours pas commencé (on l’aurait remarqué quand même) Diaz frappe pourtant un coup-franc en direction d’Ignatenko au second poteau mais ce n’est pas cadré (9e minute).
Ce match sent la sueur. Pas celle de l’effort non, celle de la peur. Autant sur le terrain qu’en tribune. Mus par la peur les uns ratent tout ce qu’ils entreprennent et qui nécessite de la confiance quand les autres sifflent immédiatement dès qu’ils décèlent une prise de risque mal embarquée. C’est crispant et la sensation s’auto-alimente, c’est du plaisir à l’état pur.
Tacle de Michelin pour contrer son adversaire le long de la ligne de touche. Le ballon repart vers les buts d’Annecy en longeant la ligne de touche. Vipotnik prend le dessus à la course et se présente sur le bord droit de la surface de réparation. Crochet extérieur gauche suivi d’un deuxième extérieur droit pour finir par une passe du plat du pied droit devant le but. Diaz surgit et coupe la trajectoire du ballon à bout portant (1-0, 14e minute).
Bordeaux marque en premier et précocement, mais depuis Rodez c’est un gage de … rien. On apprécie que cela ne débouche plus sur un excès de confiance, mais alors il ne libère personne et le (mauvais) charme plane toujours sur ce match.
Belle ouverture de Diaz qui joue vite un coup-franc à destination de Livolant qui se déplace toujours en 103 bridé. Il centre et c’est repoussé en corner. Jérémy le tire pour Vipotnik au second poteau. Mais alors qu’il armait une reprise du plat du pied le ballon est repoussé in extremis de la tête par un Annécien. Le ballon semble filer en touche quand un adversaire le tacle pour l’empêcher de sortir. Raté, il le remise dans les pieds d’Ignatenko. Notre Ukrainien qui a visiblement rechaussé ses pieds, ce qui n’était pas arrivé depuis son arrivée, parvient à centrer au premier poteau pour une tête sans élan de Vipotnik. Escales se saisit de la balle sans difficulté (28e minute).
Dans la minute Ntamack est trouvé dans la surface et arme une reprise contrée par Barbet. Le contre lui est favorable alors il retente sa chance face à Johnsson qui sort précipitamment et détourne en corner. Sacrée sortie. Belle abnégation de la défense et de son portier pour garder le plus maigre des avantages au moment où l’équipe peine encore à se rassurer et à se libérer… Sur le corner qui suit, Kandil trouve Ntamack au premier poteau qui égalise de la tête entre les jambes de Johnsson (1-1, 29e minute). Ah ah ah ah… La preuve par l’exemple. Cette équipe est incroyable.
Sur un centre repoussé plein axe par Ekomié, Kandil exécute une passe de volée intérieur du pied pour Larose au second poteau qui contrôle de la poitrine puis arme une reprise du coup de pied directement dans les testicules d’Ekomié (36e minute). Les deux ont les boules ça se voit.
Superbe contrôle raté de Vipotnik sur un centre de Michelin. Gaby le défenseur rate à son tour son dégagement ce qui place donc Vipotnik en position idéale pour enrouler petit filet opposé du gauche mais … il rate son tir (38e minute). Ce match est très nul. Vraiment.
Danylo Dusse élimine trois joueurs, ballon (plus ou moins) au pied (40e minute). Fallait qu’on en parle.
Appel de Vipotnik entre deux défenseurs à l’entrée de la surface. Davitashvili le sert parfaitement alors le Slovène s’emmène le ballon sur une course en diagonale et redresse son ballon du coup de pied droit pour finir dans le petit filet opposé (2-1, 45e minute). Un but de neuf, un vrai, enfin ! On entend même Eric lancer un « ferme ta gueule alors » avant de parler en Slovène. C’est la quatrième dimension alors que je n’ai toujours pas sifflé mon dealer.
Au retour des bestiaires nos animaux de foire ne sont plus les onze mêmes. Michelin s’est visiblement fait mal sur un contact juste avant la mi-temps et a laissé sa place à Malcom Bokélé.
Les premières minutes de cette seconde période ce n’est plus le même match : le ballon circule plus verticalement vers l’un puis l’autre but. Mais le match est toujours aussi nul.
Ignatenko adresse une merveille de passe longue vers la gauche à destination de Livolant. Jérémy s’avance doucement puis fixe son défenseur et sert De Lima dans la profondeur. Notre projet jeune à lui tout seul s’avance jusqu’à la ligne de touche puis effectue une passe en retrait vers Davitashvili trop court. Vipotnik recule jusqu’à l’entrée de la surface pour récupérer la balle plein axe. Il se décale légèrement et frappe fort à ras de terre du pied gauche depuis l’extérieur de la surface et trompe Escales (3-1, 57e minute) ! Le break espérons-le !!
Changement Pitu pour Davitashvili, ou l’inverse, tout le monde s’en fout. De Lima cède sa place à un ex-capitaine-leader de son équipe : Gaetan Weissbeck (62e minute).
Le temps de bailler et Riera effectue sa deuxième session de remplacement : Sissokho rentre à la place de Livolant. Dans la foulée Pitu se sort d’une prise en tenaille par un double contact puis trouve Sissokho dans le cœur du jeu. Issouf décale pour Bokélé et ce dernier lance Weissbeck sur la droite. Gaetan tergiverse à servir Vipotnik au second poteau. Il finit par adresser un herrisson (un ballon inoffensif et écrasé) déjà déclaré mort à une distance Paris-Tours de Vipotnik, quand tout à coup Junior Diaz coupe la trajectoire et a bien failli tromper son gardien (72e minute).
Très bel appel de Diaz entre les lignes, servit superbement par Barbet. Il temporise légèrement pour ajuster une belle ouverture ras de terre pour Bokélé complètement esseulé flanc droit. Malcom s’avance pour fixer et effectuer une passe en retrait plein axe où Sissokho réussi l’exploit de ne pas être dans le bon timing pour reprendre et où Weissbeck, toujours bien planqué derrière un coéquipier, ne peut rien faire… (83e minute).
Les Girondins poussent, sans conviction, mais surtout sans opposition de la part des Annéciens.
Coaching paranormal : Le fantôme d’Nsimba remplace le fantôme de Gregersen (87e minute).
Belle claquette de Johnsson sur une frappe de Barry qui partait sous la barre (88e minute).
Nsimba à droite se met sur son pied gauche pour adresser une passe enroulée pour Weissbeck qui effectuait un appel plein centre. Gaetan contrôle parfaitement de la poitrine et se retourne pour frapper en demi-volée mais Escales repousse superbement (92e minute).
Match nul, victoire 3-1.
Les notes :
Johnsson (3/5) : Auteur de deux arrêts décisifs il réalise le match qu’on attendait de lui. Peut-être qu’un jour on se rendra compte qu’il est supérieur à Straczek sur son jeu au pied mais il faudra sûrement changer de saison si ce n’est d’équipe.
Gregersen (1/5) : Alors là… il a tout raté. Intention, exécution : tout était à côté de la plaque. Faut avouer que ça me navre plus que ça m’inspire à sortir une vanne.
Barbet (2+/5) : Forcément à côté d’un collègue qui rate tout ce qu’il fait Yoan fait meilleure figure. Même constat que lors des derniers matchs : il y a toujours un Capitaine, mais personne à la barre. En même temps sans gouvernail…
Ekomié (2+/5) : Il ékomilé et c’est déjà mieux qu’un Nsimbad sans boussole. Il n’a été ni rassurant ni enthousiasmant mais il nous a semblé voir une certaine montée en puissance au fil du match.
Michelin (3/5) : A la fois posté au four et au moulin, parfois dans le pétrin, son activité et même sa hargne lui sauvent globalement les miches.
De Lima (3/5) : Il apporte de la fraicheur balle au pied. Il essaye et ne ménage pas ses efforts y compris quand il perd la balle. Il a les défauts de ses qualités, son jeu manque parfois de maturité et ça se voit dans un collectif sans solution.
Ignatenko (3+/5) : Un phare dans la nuit. Naaaaaan quand même. Il a joué simple et efficace, bien placé et a même réussi ses passes longues pour nous faire souffler ou apporter le danger. Il a joué pour nous et c’est déjà beaucoup. Je ne sais pas qui est ce joueur mais je veux bien le revoir.
Davitashvili (3-/5) : Dans un rôle plus central il n’a pas pu mettre en valeur ses qualités habituelles de feu-follet au contraire d’un De Lima. Il joue son rôle clef dans ce match en donnant la balle du 2-1 pour Vipotnik.
Diaz (3+/5) : Toujours en mode machine à laver, il est encore très précieux. Ça fait quelques matchs qu’il a délaissé le mode finition laine pour le programme à 60°. C’est logique, il s’adapte puisqu’on joue très sale autour de lui.
Livolant (2/5) : Il me fait penser à des vieux convecteurs électriques dans une grande pièce froide : Il dépense une énergie folle pour un résultats qui fait froid dans le dos.
Vipotnik (4/5) : Avec une passe décisive et deux buts c’est clairement l’homme de la décision. Ça tombe bien c’est son rôle, mais c’est bien la première fois cette saison que l’un de nos attaquant répond à ce point aux attentes. Espérons que ça ne soit pas qu’un feu de paille.
Les remplaçants :
Bokele (3/5) : Il remplace Michelin dès la mi-temps. Lui non plus n’a pas déçu dans ce poste plutôt hybride.
Pitu (2+/5) : Il semble avoir plus le profil a joué dans ce registre central que son collègue d’Europe de l’est, et à ce titre on l’a trouvé bien moins insignifiant qu’à l’ordinaire quand il joue sur un côté. En même temps difficile de faire pire.
Weissbeck (2+/5) : S’il y a une chose absolument sûre à son propos c’est qu’il n’a pas l’attitude d’un leader. Normal vu qu’il n’en a pas l’aptitude non plus. L’enchainement contrôle poitrine + demi-volée m’a presque fait bondir (à moins que ça n’était qu’un spasme d’endormissement).
Sissokho (2+/5) : Il remplace Livolant avec un meilleur rapport énergie dépensée/énergie utile.
Nsimba (2+/5) : Il joue peu de temps, juste assez pour s’apercevoir qu’il n’a toujours pas retrouvé ses jambes, mais au moins ses pieds puisqu’il s’est fendu d’une belle offrande pour Weissbeck à la dernière minute.
Pour conclure :
Albert Riera semblait furieux et frustré devant le contenu du match. Contrairement à ses propos d’après match à Bastia où il clamait avoir fait jeu égal avec son adversaire, cette fois-ci nous sommes d’accord avec lui.
Mais à quoi sert cette victoire ? Elle nous fait sortir de la zone de relégation, mais pour combien de temps ? Va-t-elle enfin permettre aux joueurs de se lâcher un peu plus et d’enfin mettre de la distance entre eux et leur crispation ainsi que leur médiocrité crispante (et ainsi de suite) ? Riera semble savoir ce qu’il fait. Ça tombe bien tous nos derniers entraineurs nous ont dit la même chose, pour les résultats que vous connaissez. Alors ce discours même si on a envie d’y croire, nous n’y adhérons plus vraiment. Les joueurs aussi visiblement puisqu’ils décident de leur propre chef de jouer long contrairement aux préceptes de leur entraineur (cf. la conférence de presse d’avant Canet en Coupe de France). Se prennent ils en main ? Peut-être. Si oui est-ce une bonne idée, en ont-ils les moyens, les épaules ? Jusqu’ici rien ne le laisse penser. Par ailleurs est-ce opportun quand on fait venir un entraineur qui exprime autant ses convictions de jeu ? Il n’y a à l’heure actuelle aucune cohérence qui se dégage d’elle même. Il y a tellement de choses à remettre en ordre… ça donne le tournis.
Alors oui à quoi sert cette victoire quand toutes les strates du club suscitent autant la sinistrose ? A prendre trois points.
Pour le reste il y a beaucoup, mais alors beaucoup de travail à réaliser dans les têtes vis à vis de problématiques de performances, de cohérence, de rigueur et de confiance.
Nous ne regardons plus vers le haut, nous n’avons pas envie de regarder vers le bas. Nous ne savons pas où nous allons. Mais nous n’avons pas trop envie d’y aller dans ces conditions.
Nous devons être patient, inutile de se projeter, restons stoïque pour ne pas avoir trop mal. Nous allons prendre les matchs les uns après les autres, parce que l’important, c’est les trois points. Et advienne que pourra.
Prochain match face à Canet en Roussillon en Coupe de France, puis le déplacement à Charléty face au Paris F.C. le samedi 25 novembre.