Bordeaux – Concarneau (1-0) : La Scapulaire Académie marc ses deux premiers points.
La doublure de ma manche gauche est un petit peu déchirée… Je n’ai plus de chatterton… Tant pis, je vais mettre un clou.
Cueillis à froid chez le voisin de l’arrière-pays basque (une académie du Capitaine Nausée ici), les Girondins en leur antre auront tôt fait d’ouvrir la marc pour mieux y débuter qu’ils n’y ont terminé.
La composition :
Straczek
Michelin – Marcelin – Barbet (c) – Nsimba
Ignatenko – Cassubie
Davitashvili – Weissbeck – Livolant
Vipotnik
Autant on comprenait Kévin et son entêtement à ne pas changer une équipe Keegagne, autant on a encore du mal à s’habituer à David et son entêtement à ne pas changer une équipe Keeprendunemégabranléechezunvoisinsenséjouerlemaintien.
Le match :
Zuriko récupère un ballon qui profite à Weissbeck. L’ex-capitaine s’avance depuis la droite et décoche un tir tendu du droit qui fuit le second poteau alors que Vipotnik est esseulé plein centre (3e minute).
Zuriko toujours bien remuant s’infiltre depuis la droite et repique vers le centre pour servir Livolant. L’ex-autre-capitaine est signalé hors-jeu (mâtin, quel siffle) mais sa frappe avait de toute façon buté sur Salles (7e minute).
Ce début de match ressemble aux premières fêtes de village sans les parents et entre chasseurs de belettes : on se motive et on se persuade qu’on est les meilleurs, totalement inconscients de notre absence de savoir-faire et de la nécessité d’un partage d’expérience. Au final on s’y casse les dents chacun dans notre coin ce qui a au moins le mérite de la discrétion. Dommage là c’est du foot.
En phase défensive le bloc Girondins joue regroupé et dessine un 4-2-4 au milieu du terrain. Les rares tentatives de pressing sont désordonnées et font l’objet de réprobations de la part de Guion. Ce serait dommage de prendre un contre de Concarneau en jouant trop haut.
Contre de Concarneau, Chadli élimine Barbet facilement et créé un 3 contre 3. Il sert Mouazan qui file plein axe. Avec Ignatenko à ses trousses Mouazan peut plus et il préfère s’effondrer à terre plutôt que de tenter sa chance… Bien naïf de la part de ce brave petit promu pas encore informé que la LFP roule pour nous : pas de pénalty (21e minute) !
Weissbeck jaillit pour récupérer un ballon et sert Zuriko devant lui. Le Géorgien tente de s’infiltrer sur la gauche mais repique au centre pour trouver Vipi dans l’angle droit de la surface. Le pas ex-capitaine doit légèrement reculer et frapper sans élan et c’est complètement raté (22e minute).
Double occasion pour Weissbeck, la première est repoussée par Salles, la seconde est hors cadre, les deux sont sans convictions (25e minute) ! Une attitude tout à fait symptomatique du reste de l’équipe qui ne semble pas si convaincue de repartir avec ce qu’elle était venue chercher. Un comble pour une équipe construite autour de l’idée du brassard et des certitudes qu’il charrie, mais qui joue un air de « Oh éh oh éh Capitaines abandonnés ».
Encore ce petit diable de Mouazan qui repique vers le centre et trouve Chadli en retrait. Le Concarnois jaillit derrière un Cassubie aussi concerné par le risque de but qu’un député Renaissance par le barrage républicain, mais heureusement Barbet est au contre (28e minute).
Vipi à l’entrée de la surface tente de contourner un défenseur pour armer mais il est couché juste à l’extérieur de la surface et obtient un coup franc sur la ligne des seize mètres. Weissbeck l’exécute et nos espoirs avec (31e minute).
Vipi est à la retombée d’un cafouillage au milieu de terrain. Il lance Zuriko sur un ballon en cloche, qui contrôle de la poitrine puis s’avance. Zan lui ralentit sa course et se démarque en retrait. Davitashvili poursuit sa course en avant et décide de tenter le tir tendu au second poteau mais rate le cadre. quant à Livolant il se jette mais est trop court. Toujours pas de vraie démonstration de chasse en groupe…
De leur côté les Concarnois jouent crânement leur chance, bien aidé en cela par la stratégie du soir de leur laisser l’initiative. Mouazan sur la gauche repique plein axe et envoie une lourde juste au-dessus de la transversale (38e minute).
Cassubie enfin protagoniste nous gratifie d’un geste technique autrefois banni de la Terre du Milieu par nos SuperNarnards (pour rappel : Bulle, Belles et Rebelles) : il se retourne avec le ballon dans les pieds et progresse avec lui vers l’avant (oui je l’ai écrit en chuchotant tellement j’ai du mal à y croire).Il trouve Vipi en appuie. Livolant croise sa course et le Slovène le sert mais il est repris par Georgen (42e minute). Et si finalement on se mettait vraiment à jouer ensemble ?
Totalement ivre d’insouciance Cassubie repart pour un nouveau rush ballon au pied plein axe à travers trois Concarnois. Il sert Nsimba sur son flanc gauche qui centre intérieur pied gauche pour la tête de Vipi au point de penalty mais c’est bien au-dessus (46e minute).
Au retour des vestiaires ils sont tous là, sauf une : l’envie. Un détail me direz-vous vu tout ce que nous avons déjà montré en première période…
Georgen passe un grand pont à Cassubie (c’était joué d’avance me direz-vous) puis sert Mouazan qui a tout le loisir de chevaucher tranquillement entre nos lignes de la gauche vers la droite pour servir Urie à l’entrée de la surface. Urie ne se fait pas dessus, fixe Michelin puis enroule un tir bien senti qui n’est repoussé que par la barre (46e minute).
Les Concarnois étaient déjà encouragés dans leurs initiatives mais ils n’en demandaient pas tant alors que les Girondins n’ont à présent rien d’autre à opposer que des approximations et l’absence totale de conviction.
Urie à droite trouve Mouazan aux six mètres. Il dépose Marcelin sur place puis croise sa frappe, mais Straczek s’interpose (54e minute).
Fez-noz sur le côté gauche, notre adversaire élimine deux Girondins avant de centrer droit dans le but mais Straczek détourne d’une claquette en corner (59e minute). Notre numéro bis récidive moins d’une minute après sur une tentative de 30 mètres.
Il n’y a pas que dans le recrutement que nous sommes en avance, la montre de Guion aussi et ce sont les deux premiers changements pour Bordeaux : Pitu et Badji remplacent Livolant et Vipotnik (61e minute).
Ça tombe bien on s’endormait totalement… Il n’y a plus aucune intensité et encore moins de maitrise. Les Girondins vont devoir procéder en contre dans leur antre face au terrible promu Concarnois !
Ignatenko auteur de sa seule passe dans les pieds vers l’avant de la saison (on anticipe) choisit de l’effectuer à destination de… Badji. Notre contrôleur aérien qui n’a pas le compas dans l’œil mais bien des compas au cul, trouve donc le moyen d’éloigner le cuir de ses pieds à dix mètres de là mais aussi de le récupérer au bout du compte pour trouver Davitashvili en retrait. Sur son contrôle pleine course pied gauche Zuriko se démarque judicieusement mais croise trop sa frappe du droit (69e minute). Dans la foulée David prend feu et effectue un nouveau double changement pour les Girondins : Davitashvili sort au profit de Sissokho et Cassubie pour Diaz.
Badji encore lui, se retrouve dans la même position à gauche et sert Issouf en retrait. Crochet intérieur pied droit mais son tir du gauche est contré et Salles n’a plus qu’à se baisser pour saisir le ballon (70e minute).
Suite à un corner, c’est un cafouillage dans la surface bordelaise mais ça finit en hérisson dans les bras de Straczek (73e minute).
Ayant déjà oublié ce qu’on pouvait ressentir avec un match des Girondins sous Guion je me décide à feuilleter un livre sur les émotions : je m’aperçois alors que l’Ennui a laissé sa place au Désespoir et que je sens poindre la Colère.
C’était sans compter sur le coaching gagnant de David : Sortie de Weissbeck et entrée de De Amorim (87e minute).
Coup franc indirect excentré sur la droite, frappé par Michelin. Ignatenko semble redresser la balle pour Badji étonnamment esseulé et face au but. Etonné d’être surpris, notre esthète caresse la balle avec la face inférieure de son crampon sous le bord intérieur de son talon. S’attendant à être fouettée sans ménagement au lieu d’être caressée de la sorte, la balle agréablement surprise décide de continuer sa course vers le but. Mais finalement Paro la chasse in-extremis (93e minute). Quel raté…
Combinaison Ignatenko, Michelin et De Amorim. Le jeune Portugais trouve Diaz lancé à l’entrée de la surface. L’espagnol est chargé par Paro et s’écroule. La LFP siffle pénalty pour Bordeaux ! Le Capitaine Barbet prend ses responsabilités et transforme en force (1-0, 97e minute) !!!
Tout le banc y compris le quatrième arbitre bien entendu vont célébrer le but dans l’angle devant les Ultramarines. Quelle délivrance !!
Les notes :
Straczek (3/5) : Pas de cagade, ni de raie. Il rend son premier clean-slip de la saison mais il s’en est fallu de peu qu’Urie l’entache.
Michelin (3+/5) : Comme la saison dernière il est l’auteur de prestation qui ne laissent pas indifférent. A ceci près qu’il s’agit enfin de football. Continue la Mich’ !
Marcelin (2/5) : Pas inspiré encore une fois, on risque de souffler avant que son intérim n’expire… Et encore, heureusement qu’il n’a pas pris le numéro cinq Marcelin sinon on était faits.
Barbet (3+/5) : Encore une fois il a dû enfiler son slip par-dessus son short pour nous délivrer du traquenard dans lequel on s’était mis tout seul. Clonez-le bordel qu’on ait enfin le meilleur effectif de la galaxie.
Nsimba (2+/5) : On le préfère quand même en Nsimba qu’en Air Simba. Espérons qu’il monte en puissance.
Ignatenko (2/5) : Fidèle à lui-même… il rend ainsi pleinement la confiance que place en lui l’entraineur depuis des mois. A ce propos David Guion semble porter à Ignatenko une sorte de fascination que l’on ne ressent que lorsque nous pensons être devant la réincarnation moderne de notre artiste préféré. C’est la seule explication. Alors si on devait comparer notre Ukrainien à un artiste complet mais qui n’a connu la reconnaissance qu’après sa mort, ce serait sans contestation possible ce cher Boris Viande. Il faut dire que l’entraineur voit en notre boucher de l’est le seul à être capable d’interpréter L’Herbe Rouge, voire L’Arrache-cœur alors que pour nous il est seulement l’auteur d’une inlassable réinterprétation fadasse de joueur de foot appelé Légume des Jours. Peut-être que lui aussi devrait partir avant qu’on ne loue son talent singulier ? Chiche.
Cassubie (2+5) : On l’a vu coup sur coup nous réinventer l’intérêt d’un milieu de terrain, mais faut avouer que ce serait mieux sur plus de dix-quinze minutes. Car en dehors de ça il n’a eu que très peu d’impact sur le jeu. Ça devrait venir comme le reste de l’équipe (sauf un).
Weissbeck (2+/5) : C’est toujours un joueur de foot de plus sur le terrain que l’an dernier. Mais lui aussi donne l’impression de ne pas être fait pour le système actuellement en place (mais aussi encore en rodage). Si par contre il a été recruté pour réaliser des exploits personnels plutôt que d’huiler les rouages du collectif il va falloir qu’il fasse montre de plus de convictions et de précision dans ses prises d’initiatives.
Davitashvili (3/5) : Il livre une bien meilleure prestation que lors du dernier match disputé dans un contexte personnel que vous connaissez. C’est clairement lui qui a été le principal danger pour nos adversaires. Quand il sera lui aussi, comme le reste de l’équipe, enfin persuadé qu’il aura intérêt à chasser en meute ça devrait faire bien plus mal. En attendant il a fait du Zuriko, et c’était plutôt bien fait.
Livolant (2+/5) : On peut dire que Guion modernise le jeu de l’équipe en privilégiant le mode autopilote comme sur les Tesla : c’est-à-dire avancer sans utiliser Livolant. On le sait il n’a pas le profil d’un Bakwa, mais il a d’autres qualités, qui ne semblent pas encore être utilisées… Faudra donc rapidement que le coach nous fasse comprendre pourquoi il le voulait si ardemment depuis des mois.
Vipotnik (2+/5) : Notre Slowvène ne semble pas pressé de concrétiser les attentes mais aussi les bonnes prédispositions entrevues comme ses appels et placements. Admar ne connaitrait pas le marché Quickvène ??
Les remplaçants :
De Amorim (3/5) : Notre nouveau Tigana-Zidane de la pré-saison a fait une entrée remarquée à un poste d’ailier droit qui ne semble pas de prime abord fait pour lui. Néanmoins il a été décisif, et il continue de faire souffler cette brise fraiche venue de notre centre de formation et ce après le départ navrant mais inéluctable d’une partie de nos Drôles. Alors rien que pour ça : merci.
Diaz (3/5) : Il a très rapidement pris contact avec la LFP pour nous permettre de marquer nos premiers « deux points » du championnat. A noter qu’il a surtout très rapidement pris contact avec… ses attaquants plutôt que ses défenseurs, ce qui est assez surprenant pour un joueur du milieu de terrain bordelais.
Sissokho (3/5) : On n’a pas très bien compris à quel poste il devait jouer et on ne serait pas étonné que le staff non plus. Ceci dit avec l’activité qu’il a, il suffit de le mettre sur le terrain et l’intensité monte d’un cran, c’est déjà ça dans cette équipe mordue par un zombie à la mi-temps. Si jamais il devait être plus souvent sur le terrain que sur la table de massage il faudrait quand même faire en sorte d’optimiser ses qualités à travers le collectif. Mais bon on verra ça plus tard.
Pitu (2+/5) : Au même poste il semble avoir été plus souvent recherché par ses partenaires que Livolant. Ah ça oui il Pitulle plus le ballon que lui mais pas pour un rendement supérieur. Encore une fois on se pose plus de question après ses prestations qu’avant.
Badji (2/5) : Dans son style totalement déroutant il s’est retrouvé à deux reprises en position de faire une passe décisive. Mais pour un point d’ancrage il a bien failli nous plomber avec son raté inratable. Faites-le jouer en talons bordel.
Pour conclure :
Après Pau nous ne voulions pas croire que la déroute n’était autre chose qu’un manque de réussite. A présent cette victoire extrêmement poussive et chanceuse nous oblige à prendre conscience que cette équipe n’est pas prête du tout ! Est-ce si étonnant ? Non évidemment. Mais c’est fâcheux. Pour rappel on rejoue un nouvel all-in qui n’a pour seul objectif que la montée. Si en plus on se rappelle qu’on a le même entraineur depuis dix-huit mois, qu’il a pu avoir a priori les joueurs qu’il souhaitait, et surtout de manière bien plus précoce que d’habitude et que d’autres clubs, au final le constat oui n’est pas surprenant mais il est bien emmerdant !
Petit jeu de réassurance :
- L’équipe manque de jus ? C’est passagé bien sûr.
- Elle manque de vécu ? Idem, les joueurs à des postes clefs ne sont plus les mêmes.
- Elle passe encore comme l’an dernier par l’expectative individuelle ? Gnnnnnnn ouais ça aussi c’est TRANSITOIRE !!! Avec des joueurs différents le système change inévitablement non ? Faut qu’ils arrivent à l’assimiler ! Ok mais on a quand même pris des joueurs confirmés pour diminuer cette problématique de temps. Mais y a-t-il seulement un projet et un système identifiés ? Si non, est-ce qu’ils vont arriver à un trouver un à temps ??
Perdu, je n’arrive absolument pas à être rassuré !
Car tout le problème est là, après dix-huit mois nous doutons du fait que Guion et son staff puissent trouver les solutions : que ce soit à travers un pragmatisme de court terme, le temps que tout s’emboite, ou la projection à moyen terme pour faire en sorte que tout s’emboite.
Ce « bloc médian », d’ailleurs bien vexant face à un promu et dans ce contexte d’attente exacerbé autour de ce premier match à domicile après la désillusion et la fête gâchée, n’a de surcroit pas été maitrisé ! Les joueurs ne l’ont pas encore assimilé ou ils ne croient pas au discours ? Aucune idée. Mais on n’a pas pris trois buts cette fois.
On se rappelle aussi que notre entraîneur a annoncé que ce serait bien d’aller aux playoffs. Ok ce n’est pas très raccord avec les ambitions et les moyens à disposition, renforçant encore un peu plus l’idée qu’il est à côté de la plaque…
Et si c’était en fait du pragmatisme tout ça ? Aucune idée encore. Mais pour ne pas se faire bouffer par la frustration on va l’imaginer quand même.
Quoiqu’il en soit il leur reste beaucoup de travail à effectuer. Disons donc que c’est trop tôt pour tirer des conclusions sur les capacités du staff à parvenir ou non à ses fins. Par contre le risque de le faire trop tard existe bel et bien ! C’est le jeu. Et vous connaissez l’adage : qui ne descendra pas sur le terrain verra.
Prochain match, encore une fois un affreux lundi : ce sera à l’extérieur face à Ajaccio.
Obtiendrons-nous plus de points que de motifs d’espoirs à travers le jeu ? Les deux ? Ou aucun des deux ? Faites vos jeux, puisque rien ne va plus !