Montpellier – Bordeaux (1-0) : La Scapulaire academie livres ses notes

Bruno Bistrot l’a mauvaise

Déjà, pour commencer ce qui devrait être ma dernière académie (snif), je commence par m’excuser du retard avec lequel celle-ci est publiée. Tel le lapin blanc d’Alice au Pays des Merveilles (ouais, entre deux bières, un rot et une blague de mauvais goût, j’ai parfois des références de pédé) j’ai été pris par le temps en ce début de semaine. Et comme j’avais, en plus, déjà académisé le très anal Montpellier – Bordeaux d’il y a un mois en Moustache Cup, ben je dois vous avouer que ma motiv’ dépassait à peine celle de Cheick Diabaté dans un duel aérien.

Pourtant, les derniers résultats des Girondins – 5 victoires de rang, 2^èmes de L1 et qualifiés pour les 1/16èmes de finale de l’uropa League – plus le fait que ce soit un match de Ligue 1 et non un match amical  de Coupe à la Ligue, aurait dû m’inciter à me sortir les doigts plus tôt. Mais vu mon affection pour les adversaires héraultais, leur mentalité de racailles décérébrées, la vulgarité de leur coach – qui a pourtant été tellement plus classe quand il jouait chez nous – et la beauferie de leur président j’ai préféré continuer de me gratter l’oignon. Sinon, j’ai une autre raison – pas plus sérieuse, mais plus compréhensible- pour justifier mon retard et mon désintérêt pour le match : c’était mon anniversaire la veille de la rencontre et pour fêter mes 62 ans j’avais fait bien plus que le nécessaire. Bref, mon état pour suivre le match était proche de celui de Jabba le Hutt… et l’anal-yse va s’en ressentir.

On joue où aujourd’hui ? A Montpellier ? J’reviens j’vais chier…

Les 22 qui courent

Une fois n’est pas coutume, honneur à l’adversaire pour la présentation des compos, surtout quand – et ça m’arrache le cul pour le foot français de l’écrire – il est champion de France en titre. Concernant le onze de départ de Montpellier donc, René Girard aligne plus ou moins son 4-2-3-1 type vu qu’il avait mis les jeunes en Ligue des Champions (lol) car il était sûr, après seulement 4 journées, de finir dernier de sa poule (re lol) : Pionnier – Congré, Yanga M’Biwa (cap), Hilton, El-Kaoutari – Marveaux, Estrada – Camara, Belhanda, Cabella – Charbonnier.

Pour sa part Sir Francis compte ses petits blessés (Obraniak, Trémoulinas, Planus), continue donc sa rotation – moins de 60 heures après le match à Bruges, comment lui en vouloir ? – et remplace la quasi-totalité de ses titulaires de jeudi à Bruges. Une équipe, reconduite en 3-5-2, qu’on qualifierait, de prime abord, d’équipe B, mais qui, à bien y regarder, n’aligne que deux véritables remplaçants : Maxime Poundjé et Mathieu Chalmé. Les autres joueurs titularisés – y compris Grégory Sertic qui remplace au dernier moment Landry N’Guémo, blessé durant l’échauffement – ayant tous eu un temps de jeu conséquent cette saison et ayant prouvé, notamment à Lorient (4 à 0), qu’on pouvait gagner avec eux, je ne me fais pas trop de soucis : Carrasso (cap) – Henrique, Sané, Marange – Chalmé, Ben Khalfallah, Sertic, Saivet, Poundjé – Maurice-Belay, Gouffran.

La première mi-temps où on bouffe la feuille

Assez optimiste, vous l’aurez compris, d’autant plus que Montpellier n’a plus gagné depuis le match de Moustache Cup et que Bordeaux n’a, à l’inverse, fait que gagner depuis cette rencontre, je reste pourtant dubitatif devant l’entame de match des Marine et Blanc. Bon, rien à voir avec le non-match absolu en Moustache Cup où les deux équipes n’arrivaient à rien, mais la légère domination territoriale de la part des locaux et le niveau anale des premières ouvertures d’Henrique, Sané ou Sertic (de gros parpaings pour « Mapou ») font naître en moi une pointe d’anxiété. Plus entreprenants dans l’entrejeu grâce notamment à Cabella, dont le talent footballistique dépasse – heureusement pour lui – les goûts capillaires et la capacité d’élocution, ainsi qu’à Estrada, dont la gueule de mineur laisse deviner – en plus de la nationalité – la forte activité, les Montpelliérains sont les premiers à tester la solidité de la défense adverse. Un test que relève assez bien le bloc bordelais puisqu’à part un corner tiré directement par le gaucher Estrada et venant se fracasser sur le poteau droit de Carrasso (10^ème) aucune occasion réelle ne sera à mettre au crédit des Orange et Bleu (couleurs très moches soit dit en passant).

NMB sors de ce corps !

Réjouissance au quart d’heure de jeu, le plan tactique mis en place par J-Lo commence à se mettre vraiment en place. En s’appuyant sur une défense rigoureuse et en utilisant les décrochages de Saivet et de Maurice-Belay ainsi que la qualité de relance de Sertic pour construire une fois le ballon récupéré, Bordeaux – avec une possession de balle de seulement 40% diront les apôtres du « beau » jeu – se montre dangereux sur des attaques rapides. La première situation girondine est certes sur coup franc, avec une frappe de mulet de Ben Khalfallah qui lèche le montant de Pionnier (22^ème), mais les vraies occasions finissent par arriver.

27^ème : mouvement au sol de grande classe et à – presque – une touche de balle entre Sertic – Saivet – Maurice-Belay – encore Saivet et Gouffran ; la défense est mise hors de position mais la Gouff’ est un trop lent/e  pour se retourner et frapper ce qui permet à El-Kaoutari de revenir tacler. 33^ème : relance girondine, avancée plein axe et passe « laser » de Saivet pour mettre Maurice-Belay sur orbite, ce dernier effaçant Pionnier d’un crochet extérieur mais s’excentrant trop et voyant son plat du pied être tranquillement repoussé sur sa ligne par le retour de Yanga-M’Biwa. 45^ème : centre anodin et relance anale de la tête creuse de « Mapou » qui atterrit sur Belay, seul aux 18 mètres, dont le non talent dans la finition se fait remarquer puisqu’il envoie une praline au dessus de la barre alors que l’offrande était pourtant idéale. La mi-temps est sifflée sur le score de 0-0 et pendant que les commentateurs de BeIn Sport (Xavier Domergue et Olivier Echouafni – autre chose que Montel – Bonnevay -) font bêtement un parallèle entre la bonne première mi-temps des Girondins à la Mosson et celle au Moustoir, le Bruno n’est pas dupe et s’inquiète grandement du manque de réalisme de la bande à Francis…

La deuxième mi-temps où on regrette

Mes craintes vont malheureusement se confirmer durant la seconde mi-temps. Car si René Girard se signale trop souvent par son attitude digne d’un adolescent dans une cour de récrée, il n’en reste pas moins entraîneur de foot et a bien vu les problèmes rencontrés par son équipe durant le premier acte. Aussi, il « profite » des douleurs à la hanche (Montpellier, la ville la plus gay-friendly de France d’après « Têtu »)  de son récupérateur Joris Marveaux pour le remplacer à la 49^ème par le poète Romain Pitau et réorganise ainsi le jeu de son équipe. Grâce au jeu long de l’ancien de Nice (ville plutôt gaine-friendly), au travail en profondeur de Camara et à la grande taille d’un Charbonnier assez discret auparavant, Montpellier prend le parti d’étirer le bloc des Girondins en utilisant davantage de longs ballons et de renversements sur les côtés. Ce jeu plus spontanée met la défense girondine sur le reculoir et empêche les attaquants bordelais de presser les premières relances, ce qui a pour effet de couper l’équipe en deux, laissant beaucoup d’espace au milieu.

Avec cette nouvelle donne tactique, la tendance du match s’inverse et les occasions arrivent pour les Héraultais. C’est d’abord Camara d’une tête complètement chiée au premier poteau après un centre au cordeau de Congré idéalement décalé par Estrada (57^ème) qui manque d’ouvrir le score, avant que son compère de l’aile gauche ne s’en charge. Sur une ouverture de Pitau – isolé dans un périmètre de 10 mètres carrés au cœur du jeu – et un air marquage de Chalmé, Cabella, son pot de gel, sa coupe mulet et sa kéké attitude sont alertés à l’angle de la surface et profite(nt) d’un air bouchage d’angle de Carrasso pour marquer d’une frappe croisée du gauche. Ca fait 1-0 pour une équipe de Montpellier plus réaliste que Bordeaux… Ce qui n’était pas dur sur ce match (68^ème) ! Les ouailles du toujours très classe président Nicollin, qu’on voit hilare – et en gros plan –  après le but, manquent même le 2-0 dans la foulée sur une seconde ouverture de Pitau, pour Camara cette fois, et un sauvetage de Sané, qui se jette pour contrer la frappe de son compatriote sénégalais (70^ème). N’ayant pas pu intervenir sur ce coup, Carrasso est ensuite mis au travail par un coup franc flottant d’Estrada sur lequel le gardien du FCGB boxe des deux poings.

Les Gaulois avaient la potion magique, Cabella, Belhanda et consorts ont le gel

Le temps passe, le rythme de la fin de match est maintenant contrôlé sans soucis majeurs par les joueurs de la Paillade. Les changements effectués, trop tard, par Francis Gillot (Plasil pour Sertic et Jussiê pour Poundjé à la 73^ème, puis Bellion pour Saivet à la 82^ème) et le passage en 4-4-2 n’apportent pas grand-chose. Et c’est même pour une décision arbitrale discutable que Montpellier est privé du 2-0 à la 77^ème. Mais le ralenti ne permettant pas avec précision de dire si le ballon est sorti ou pas quand Belhanda centre en retrait pour Camara, on donnera raison au corps arbitral. M’enfin, un but de plus ou pas n’aurait pas changé le résultat. Les Girondins s’inclinent, pour la 4^ème fois de suite à la Mosson, sur le score de 1-0 et peuvent regretter leurs occasions manquées de la première mi-temps.

Alors qu’ils avaient l’occasion de passer leader de L1 en cas de victoire, du fait de la défaite de Lyon (0-3) à Toulouse 3 heures plus tard, les Bordelais voient finalement Saint-Etienne, Paris et Marseille leur (re)passer devant. Les Girondins sont maintenant 5èmes de L1 et vont pouvoir se préparer toute la semaine (merci l’élimination dès les 1/8èmes en Coupe à la Ligue) en vue de la dernière série de match de l’année 2012 et d’un mois de décembre qui les verra affronter Sochaux, Newcastle, Reims, Saint-Etienne, Nancy et Troyes. Le tout académisé par un Claude Pèze revenu de son mois de vacances à se dorer le fion aux Antilles (pour le boulot paraît-il) et que j’ai eu un grand plaisir, en binôme avec l’Ours à Collier, à remplacer. En espérant que cela ne vous ait pas trop déplu et en remerciant ceux qui m’auront apprécié.

Voilà pour le match et la séquence émotions, place aux notes !

Les 11 types 

Carrasso (Trou/5) : Coupable d’un mauvais placement sur le but de Cabella, lequel n’aurait sans doute pas frappé (ou en tous cas pas marqué) si le gardien des Girondins avait mieux bouché son angle. Pas vraiment sollicité sinon.

Henrique (3/5) : Dans un registre de pur stoppeur qui lui va si bien, Carlos a détruit comme il aime. Un bon match, ni plus ni moins. Même si on est bien content que ce ne soit pas lui qui ait la charge des relances…

Sané (4/5) : Au centre de la défense à trois, le numéro 6 des Marine et Blanc s’est comporté en patron et a été aussi intraitable dans les duels et le placement que précis dans les relances.

Marange (Sané -1/5) : Tout comme son collègue de couleur, le Médocain a répondu présent. Mais sans jamais se départir de cette impression d’in extremis. Pas bon pour le cœur des supporters les plus fragiles, mais efficace.

Chalmé (2/5) : On ne remet pas en cause sa bonne volonté dans les duels ni son application dans les gestes défensifs et les passes, mais malgré qu’il ait été le Bordelais à toucher le plus de ballon et à réussir le plus de ses passes, le natif de Bruges n’atteint pas la moyenne. La faute à une erreur de marquage sur le but et à une prestation trop fade.

Ben Khalfallah (2/5) : Un peu à l’mage de son alcoolique acolyte anonyme du couloir droit, le Franco-Tunisien ne s’est pas caché et a tenté des choses. Mais malgré une frappe de peu à côté sur coup franc et deux-trois centres qui auraient pu trouver preneur dans la surface, sa prestation a été moyennasse.

Sertic (2/5) : De l’activité, de la chalance, mais rien de bien tranchant. Peu à peu noyé au milieu du duo Estrado – Marveaux, il a fini « carbo ».

Saivet (4/5) : Excellent, déjà, à Lorient à ce poste d’axial gauche dans le 3-5-2, celui qui prend tout de la tête du haut de son mètre 73 a encore fait étal d’une belle faculté à faire la différence dans ce rôle de feu follet entre les lignes et a su déstabiliser la défense du MHSC par ses déplacements, ses dribbles et ses passes. A revoir… et vite !

Poundjé (Novice/5) : Pas de note pour sa première titularisation (son match valait 2/5 sinon). Juste l’impression d’un jeune plein d’envie et d’explosivité, pas du tout intimidé par le haut niveau et dont la performance, certes moyenne, n’a pas fait tâche au milieu des autres. Intéressant pour l’avenir.

Maurice-Belay (Vendangeur démasqué/5) : Se créer des occasions c’est bien, les mettre c’est mieux ! Ok, le milieu gauche/attaquant ne sera jamais un buteur et ses stats de 8 buts en 200 matches de L1 le prouvent… Mais on sera toujours autant frustré de le voir rater des occasions pareilles ! Match en demi-teinte sinon. Autant de bons que de mauvais choix et un apport limité dans le jeu.

Gouffran (1/5) : Indiscutablement son pire match depuis le début de la saison. L’homme aux 10 buts en 19 matches depuis août a été mis sous l’éteignoir par la paire Hilton-Yanga M’Biwa et n’a guère existé que dos au but. Dommage que ses collègues n’aient pas su le trouver durant le temps fort bordelais de la première période.

Les entrants

Plasil, Jussiê et Bellion (Transparents/5) : Leurs entrées en jeu n’ont pas apporté de variation dans la façon de jouer des Girondins et leur impact, tant sur la fraîcheur physique que sur la justesse technique (pour les deux premiers notamment), s’est fait attendre jusqu’au coup de sifflet final.

Bruno Bistrot