Toulouse FC – Olympique de Marseille (0-2): La Viola Académie n’est pas trop prime time

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Après trois défaites d’affilée, le TFC reçoit le deuxième du championnat : l’OM. Avec un stade très ciel et blanc, des supporters de plus en plus opposés à leur direction et une triste dix-neuvième place en championnat, les Violets se doivent de réagir. Et Kombouaré, faire oublier ses escapades nocturnes sur M6 durant la trêve internationale…


Onze hommes en violet

Comme souvent depuis le début de saison, le coach toulousain doit faire sa composition avec une sacré liste d’absences…

Derrière, Shoji est devenu un habitué de cette liste : rechute à l’entraînement, on se revoit en 2020, Gen ! Diakité et Diarra l’accompagnent. Par contre, retour du géant uruguayen, Agustin Rogel. Blessé à Brest lors de la première journée, il revient dans le groupe et est déjà catapulté titulaire. Il a apparemment impressionné à l’entrainement… Bon, ce n’est pas par défaut alors. À noter que c’est la huitième charnière différente en treize journées jouées à quatre derrière… À gauche, bon… À droite, Moreira retrouve une place de titulaire au profit d’Amian. Choix fort, Kombouaré semblait avoir fixé Amian sur le flanc droit de sa défense. À surveiller aussi.

Au milieu, coup dur avec la suspension de Vainqueur. Même s’il paraissait être dans le dur sur les derniers matchs, son profil est assez rare dans l’effectif toulousain cette année (non Sidibé n’est pas une solution envisageable) et compenser son absence va être un vrai défi. C’est Boisgard qui va le remplacer numériquement, à voir ensuite comment il s’organise avec Sangaré. Makengo et Koné reste au chaud sur le banc : fini le 4-3-3, on revient au 4-4-2, et c’est tant mieux.

Devant, pas de surprise: Saïd est encore un peu court, on repart avec les mêmes Dossevi-Koulouris-Sanogo-Gradel. Feu les enfants !


Le mâche

Début du match sous une grosse ambiance, les Indians ont vu les choses en grand pour contrer l’invasion marseillaise dans le virage opposé. Les fameux supporters toulousains de l’OM sont de sortie… Ici aussi on agite les drapeaux dans l’arène, par contre on frappe les tambours pour Gradel.

Devenu une habitude, le TFC engage avec un long ballon et tout le monde se lance à sa poursuite. Ç’a l’avantage de réveiller tout le monde au moins. Mais c’est l’OM qui se montre dangereux en premier : Sanson déborde côté droit, son centre est proprement coupé par Rogel au premier poteau. Sur le corner qui suit, le jeune Perrin coupe de la tête au premier poteau et oblige Reynet a un arrêt réflexe de handballeur. Deuxième minute de jeu et le portier violet sort déjà de sa manche la carte “arrêt miracle”. Ça promet. 

L’entame est phocéenne. Le Tef a du mal à sortir de sa moitié de terrain, les corners s’enchaînent. On voit enfin le jour sur une passe mal assurée par Sakai, Boisgard en une touche envoie Yaya en profondeur. Sa conduite de balle n’est pas exemplaire mais il arme tout de même une frappe aux seize mètres, déviée de la main dans sa surface par Perrin… Bon, on ne dit rien. Tout à fait involontaire et imprévisible, l’action en pâtit un peu quand même… On comprend pas grand chose à ces nouvelles règles sur les mains. Passons, de toute façon on est nul sur péno.

C’est le quart d’heure de jeu, et nos Violets reprennent un peu le contrôle d’un match qui tarde à se lancer. Rogel prend les choses en main et d’une relance peu académique trouve Sylla sur le côté. Le latéral guinéen adresse son premier bon ballon du match à Koulouris, dont la frappe ratée finit hors cadre. Le match s’animerait-il ? Espérons le. Contre-attaque marseillaise, bien mené par Sanson sur l’aile droite, il trouve Benedetto à l’entrée de la surface qui remet à une touche sur Rongier en retrait. Sa frappe soudaine est repoussée par Reynet. 

Le bloc toulousain est assez haut mais ne presse qu’à partir de la ligne médiane. Le bloc est aussi assez compact : seulement une vingtaine de mètres sépare Isimat-Mirin de Sanogo. C’est un vrai choix tactique. Pour exploser plus vite en contre. Heureusement, les Marseillais jouent peu dans le dos de notre charnière, pas la plus mobile que l’on ait connu cette saison.

Bon, la demi heure de jeu approche et on commence sérieusement à s’ennuyer. Mandanda s’amuse à tester Rogel sur un ballon très haut. Le central sud-américain est archi-seul à la retombée, Reynet lui dit de laisser passer mais il prend ce défi très à cœur. D’une tête molle plein axe, il permet au bloc adverse de remonter d’une traite. L’action se poursuit et débouche sur une frappe de Benedetto aux seize mètres, qui frôle le montant droit du but toulousain… Reynet, aussi traumatisé que nous par cette tête, traverse le terrain sur l’arrêt de jeu suivant pour mettre ça au clair.

L’OM ne propose plus grand chose et joue sur nos erreurs : Koulouris perd un ballon dans le camp adverse (faute ?), Lopez lance le contre. Son centre est magnifiquement sorti par Moreira. Bon choix Moreira en fait, un élément déterminant dans ce match… Le tournant du match : déboulé de Dossevi dans les trente mètres phocéens, dégagé en catastrophe par Kamara vers Sarr. Moreira, monté en pointe, tente une récupération haute qui finit en attentat : il vient déposer ses 18 sur le genou de Sarr… Le Marseillais est foudroyé, jaune direct puis appel de la VAR. Monsieur Letexier, plutôt favorable aux Toulousains ces derniers temps, change d’avis : rouge. Juste avant la mi-temps, sur un tacle non maîtrisé, à quatre-vingt mètres de notre but… Sérieusement Steven, pourquoi ? L’OM peut souffler, Sarr n’a rien et le match semble s’offrir à eux.

Kombouaré est encore obligé de coacher avant la mi-temps : bizarrement c’est Koulouris qui fait les frais de ce tacle, Amian rentre combler le vide. Choix original, on y reviendra… Tout le monde semble attendre la mi-temps, sauf peut-être Dossevi qui, en pivot, sert Yaya aux vingt mètres : frappe trop molle. On s’arrête là, aux coachs de jouer maintenant !


Première mi-temps soporifique : peu de jeu, peu de mouvement. Un milieu peu en vue, une animation offensive en berne, de la fébrilité défensive… Mais c’est le cas des deux côtés en fait. Moreira, attaché aux valeurs d’accueil et de partage du Sud-Ouest, s’est donc sacrifié pour relancer un match bien triste et ouvrir une voie royale aux visiteurs. 


Les hommes de Kombouaré reprennent le match en 4-4-1, Amian arrière droit en lieu et place de Moreira et Sanogo bien seul devant. Un peu comme à Montpellier en fait, on pensait que l’expérience avait vacciné Antoine mais apparemment non… Choix contesté en tribune mais le terrain donne raison au Kanak dans les premiers instants du second acte : après une belle chandelle de Sylla, Gradel et Dossevi perforent le milieu marseillais sur un magnifique une-deux. Yaya en appui remet sur le capitaine toulousain à l’entrée de la surface : tribune. Dommage, mais belle action.

Sanogo tente de presser haut, les Toulousains se replient sur leur but, ça va vite être irrespirable si on n’essaye pas de sortir un peu, de tenir la balle. Sur un contre, Sakai cisaille Sanogo aux trente mètres. Poliment, le virage Brice Taton soumet à l’arbitre l’idée de sortir un nouveau rouge. Un peu gros les gars… Par contre, Yaya doit sortir du terrain. On se retrouve donc à neuf pour jouer un coup franc plein axe, avec pas grand monde pour monter… Gradel attend que Yaya revienne mais l’arbitre ne veut pas. Séance surréaliste où le capitaine toulousain va trouver une magnifique touche pour permettre à son coéquipier de revenir sur la pelouse… Ça discute, c’est l’incompréhension. Sakai et Rongier en profitent pour jouer vite la remise en jeu et partir quasi seul au but… Faute, coup-franc, Reynet s’interpose encore et gros ouf de soulagement. 

Marseille se fait de plus en plus insistant mais n’arrive pas à casser la dernière ligne de défense violette. À l’heure de jeu, Isimat-Mirin commet une légère faute à l’entrée de sa surface et offre un coup franc rêvé pour Payet. Kombouaré est fou furieux, l’arbitre n’ayant pas sifflé une faute sur Gradel un peu plus tôt. Jaune pour le coach toulousain. Les coachs aussi peuvent prendre des jaunes ? Casa l’impassible ne nous avait pas habitué à ça. De mémoire, le dernier à avoir pris un jaune c’était Debève mais en après match… Payet envoie le coup franc en tribune, tout le monde est content.

Encore une vingtaine de minutes à tenir et toujours pas de changement côté TFC. Le banc marseillais s’anime lui mais le danger vient bien de chez nous : après une superbe récupération devant sa surface, Amian lance le contre. Il trouve Sanogo, qui la glisse à Gradel. Maxalin fume Sarr et la remet à Yaya. Strootman fait valser tout ça. Rouge ? Non, toujours pas. On demande hein, sur un malentendu… Le Stadium s’embrase alors : Gradel, sur coup de pied arrêté, aux seize mètres, fait-on mieux en Europe ? On ne croit pas. Malheureusement sa frappe finit dans le mur, mais Sylla tente un tir “avé maria” du droit (cette phrase…) qui atterrit miraculeusement sur Sanogo. Yaya ne peut se retourner, glisse à Dossevi qui adresse un amour de centre pour Sangaré aux six mètres. Mandanda nous sort alors un arrêt réflexe d’un autre monde… La balle traîne et Kamara envoie tout ça en touche. C’est passé si près… Et on va tellement le regretter.

Marseille se remet à pousser, mais ça reste assez statique devant la surface de Reynet. Jusqu’à la soixante-seizième minute… Sur un cafouillage, Payet hérite un peu par hasard du ballon et délivre une magnifique passe verticale, dans le dos de notre défense. Benedetto surgit, évite Reynet et pousse au fond. 0-1. Sur un coup de génie de Payet, Marseille trouve enfin la solution. Dur pour des Violets qui n’ont pas démérité à dix, bien au contraire.

Ce but assomme le TFC. Et ça ne va pas s’arranger. Dans la quasi-continuité, Isimat-Mirin sort proprement un ballon de sa défense malgré la pression de Marseillais revigorés par l’ouverture du score. Il trouve Gradel à l’opposé qui glisse en retrait à Sylla. Vous le voyez venir hein ? Nous aussi… Sylla panique et dégage pied droit, à l’emporte pièce. Germain contre ce ballon, Radonjic, tout juste entré, récupère et file vers le but. Face à face avec Rogel : un coup à droite, un coup à gauche, l’Uruguayen est parti s’acheter un hot-dog et 0-2. Combo magnifique entre Sylla qui s’arrête de jouer après sa perte de balle et Rogel qui recule jusque sur les genoux des ultra Marseillais… En deux minutes, le match est plié. 

C’est à ce moment là que Kombouaré se rappelle qu’il a le droit de faire des changements en seconde période aussi. Il envoie donc au combat, coup sur coup, Saïd et Leya Iseka à la place de… Dossevi et Gradel. Ah bon ? Quelqu’un pour lui rappeler qu’il y a toujours Yaya sur la pelouse ? Mais quel intérêt à 0-2… Saïd, souvent absent cette saison, n’aurait-il pas pu attendre un peu plus avant de retrouver les terrains ? Ou un peu moins… 

La fin du match est un mix entre largesses défensives et chants anti-Soucasse. Au moins, ça défoule. Même si ce soir, ce tacle bête de Moreira et les choix tactiques de Kombouaré qui en ont découlé, sont plus à blâmer que notre piteuse direction. Pour une fois. Allez Kelvin, t’embête plus à défendre mon pauvre, c’est fini. Baptiste sort une dernière parade et au lit…


L’important, ce n’est pas que les 3 points

Encore un match frustrant… Ce rouge a sorti l’OM d’un match bien compliqué. Pas vraiment mis en danger jusque-là, les Toulousains se sabordent à nouveau… Comme face à Rennes ou Lyon, il y a un sentiment d’inachevé qui prédomine à la fin du match. Pour des raisons différentes mais la conclusion est la même : on avait clairement les moyens de prendre un point.

Les choix d’avant match de Kombouaré semblent plutôt judicieux : Boisgard, souvent boudé, a répondu présent. Rogel, loin d’être impérial, n’est au moins pas directement coupable sur les buts encaissés. Bon la titularisation de Moreira par contre… Fait de jeu, bêtise… Peut-on lui en vouloir ? En tout cas, il ne semble à aucun moment vouloir faire mal, il ne maîtrise pas son geste : rouge mérité.

Les choix durant le match sont eux beaucoup plus discutables : pourquoi sortir Koulouris et non pas Yaya après l’expulsion ? Il est plutôt évident qu’à dix nous allions jouer plus bas, en contre et dans ce genre de situation, l’utilité de Sanogo est quasi-nulle. Esseulé en pointe, loin de la surface adverse, que peut-il produire ? Pas grand chose. Mais ça semble suffire à Antoine. Ensuite, pourquoi tarder autant avant d’envoyer du sang frais durant la seconde période ? On a tenu une demi-heure à dix, avec un Sanogo qui ne pouvait pas vraiment presser la défense adverse. Pourquoi ne pas envoyer Saïd, Leya Iseka, Koné, Makengo ou même Goncalves en impact player ? À l’heure de jeu puis à un quart d’heure de la fin par exemple. Les changements à 0-2… Dossevi ? Gradel ? Sérieusement ? On ne s’acharne pas sur Yaya, on l’aime bien et on lui trouve des qualités dans la surface adverse mais là, il devait sortir. Perdu sur le terrain et hors timing sur chaque ballon haut, ce fut un calvaire pour lui.

L’une des seules satisfactions de ce match est surement la paire Boisgard-Sangaré. Pas forcément à leur aise en première période, comme tout le stade d’ailleurs, ils sont ensuite montés en puissance. Verticalité et dynamisme, Boisgard s’épanouit enfin et Sangaré renaît : à confirmer.

Bon et Sylla, on en parle ? De sa nouvelle “passe dé”, on en parle ? De sa balle poussée en corner sans opposition, on en parle ? De son contrôle en tribune sur l’un de ses rares débordements, on en parle ? De sa concurrence balancée titulaire dans l’axe de la défense mais à aucun moment envisagées à son poste, on en parle ? Non, nous n’avons plus la force, la suite…


On tranche, on juge, on condamne… Avec amour et neutralité

Baptiste Reynet 3/5 : Retour du grand Baptiste. Des gros arrêts, de bonnes sorties… Mais ne peut rien faire sur les deux buts : le seum.

Steven Moreira 1/5 : Pas ça Steven, pas maintenant pas après le peu que tu as fait…

Nicolas Isimat-Mirin 2/5 : Serein dans ses interventions, propre dans sa relance, il a semblé plus impliqué que ces dernières semaines. Il reste tout de même le patron d’une défense qui a pris l’eau en fin de match… 

Augustin Rogel 1/5 : En manque total de repère, fébrile et très limité techniquement, il réussit presque l’exploit de rendre Sylla rassurant. On va le laisser se remettre en route mais sa complémentarité avec Isimat-Mirin et son niveau nous laisse sceptique…

Issiaga Sylla 4/5 : Comme le nombre de buts qu’il a offert à l’équipe adverse depuis le début de la saison (Metz, Bordeaux, Montpellier et donc ce soir Marseille). Ce qui fait de lui le meilleur passeur du club. Et largement.

Quentin Boisgard 3/5 : Enfin titulaire sous Kombouaré, l’ancien Palois a sorti un match complet. Perdu dans les milieux à trois de Casanova, son envie et son abattage ont fait du bien ce soir. À renouveler. 

Ibra Sangaré 3/5 : Retour du grand Ibra. Présence devant sa défense et vision dans la relance, à confirmer mais ça fait plaisir à voir.

Matthieu Dossevi 2/5 : Quelques accélérations, deux-trois centres intéressants… Pas grand chose à se mettre sous la dent. Presque plus en vue en seconde période, à dix contre onze. Remplacé par Wesley Saïd (80e minute) : pourquoi ? Pourquoi si tard ? Pourquoi le faire quand même rentrer à 0-2 et risquer une rechute ? Mystère…

Maxalin Gradel 2/5 : Serré de près par la défense marseillaise, il a tenté de se montrer mais trop esseulé et trop loin du but adverse pour être réellement dangereux. Remplacé par Aaron Leya Iseka (83e minute), qui serait bien resté au chaud sur le banc et on le comprend.

Yaya Sanogo 1/5 : Quelques ballons intéressants en début de match, on a surtout eu mal pour lui durant toute la seconde période.. Et à le voir traîner sa grande carcasse, on peut affirmer que même lui s’est demandé ce qu’il faisait encore sur la pelouse au coup de sifflet final…

Efthymios Koulouris ?/5 : Encore un match bien compliqué pour le Grec… Quasiment rien jusqu’à sa sortie suite à l’exclusion de Moreira… Dur. Remplacé par Kelvin Amian (3/5 – 45e minute), qui s’est montré offensivement sur les peu d’opportunités qu’il a eu en restant solide défensivement. Laissons le titulaire et occupons nous du reste. 

Antoine le passif 1/5 : Encore très incisif devant un micro, il n’a pas brillé ce soir par ses choix tactiques durant le match. Surement déstabilisé par l’ambiance trop marseillaise du Stadium…


Allez on file, on se retrouve dimanche prochain à la Beaujoire!

1 thought on “Toulouse FC – Olympique de Marseille (0-2): La Viola Académie n’est pas trop prime time

  1. Les Toulousains ont tenu tête aux Marseillais en première période, mais ils ont finalement craqué à la 76e minute de jeu. Du coup, je pense qu’Antoine Kombouaré devrait renforcer son équipe lors du prochain mercato. Dans le cas contraire, le TFC (Toulouse Football Club) pourrait être relégué en Ligue 2 la saison prochaine.

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