« Voilà la belle shemale du bois de Boulogne. »

Pauvres amis Marseillais. Ils n’auront jamais accès à un univers voluptueux. Condamnés à une fade sexualité, mélange d’onanisme forcé et d’insipides missionnaires.
Et pourtant ils avaient leur sauveur : Brandao le caresseur de ballons, le chatouilleur d’anus. Mais ils l’ont rejeté, preuve flagrante d’un conservatisme érotique. L’ami Brandao fête son retour un ligue 1 dans le Forez. Peu de chance qu’il soit compris en cette austère région. Le PSG devrait se débarrasser du petit Kevin et accueillir Brandao l’enchanteur.

« Lorsque tu comprendras la dimension philosophique du shemale, tu seras un homme. »
« Chotat se prend pour un philosophe ! C’est vraiment un enculé de Parigot ! »
« Désolé Nicolas, je vais revenir à tes références. Iam et Regg’Lyss, ce sera plus simple. »
« Révise tes classiques. Regg’Lyss, c’est des potes de Loulou la fiotte. Inculte ! »
« Doucement, petit homme. Le fan du PSG n’est jamais inculte. »
« Il commence déjà à nous les briser Chotat. Pas d’enquêtes foireuses ? Pas de mémés à troncher ? »
« Je ne touche pas aux mémés. Je donne du plaisir aux roses fanées. Un brin de poésie dans ton existence te ferait du bien. Et mes enquêtes ne sont pas foireuses. Elles sont secrètes et je ne peux t’en dévoiler le contenu petit homme. »

Eric est aussi présent. Il est dans la cuisine en train de préparer le dîner. Il porte le maillot de l’irréprochable Jean-Jacques Eydelie. Je me suis fait plaisir avec l’acrobate Amara Simba. Nicolas la joue décontracté avec un débardeur bleu.

Le match démarre. Les supporters Marseillais brandissent des messages ridicules « l’OM est légendaire »

En ce début de match, le PSG monopolise le ballon mais n’en fait rien. Eric en profite pour nous servir des pâtes au pesto. On se boit quelques bières en silence. Nous sommes tendus.

Sur un contre Marseillais, Gignac est lancé en profondeur. J’avais oublié qu’il savait courir. Il enrhume l’œnologue et enroule une petite frappe du droit. BUT !

Nicolas se lève, arrache son marcel et me balance de la bière à la gueule tout en criant ;

« Il le connaît maintenant le beau dédé ton connard au gros pif ! On va vous en foutre trois bande de bâtards !»

Je reste calme. Zlatan n’a pas l’air stressé. Il en a vu d’autres. C’est pas onze marseillaises en chaleur qui vont lui faire peur.

Sur un corner, Z est plus rapide que NKoulou et marque. Je ne réagis pas. J’attends le second but avant de m’enflammer. Eric balance son plat de pâtes sur le mur jaune.

Pas le temps de ramasser ses pâtes mon pote Eric. Zlatan se charge d’un coup franc et envoie un missile dans les filets de Madanda. Cette fois-ci je me lève et, inspiré par mon tricot de Simba, claque un retourné acrobatique en souriant. Je retombe sur le cul. Mais j’ai impressionné la compagnie.

« Alors, les shemales du bois de Boulogne ? On les sent passer, hein ? »

Eric et Nicolas ne répondent pas. Eric est toujours en train de récupérer ses pâtes.

J’ai pas le temps de savourer. Sur un corner, Dédé plante son second but. Je reprends de la bière en pleine gueule.

Eric et Nicolas chantent des « Paris, Paris, on t’encule ! ». Bonne ambiance. Sur le terrain on se chauffe. Amalfitano déglingue Matuidi. Menez fait le fou. Je suis certain qu’il ne sait pas se battre. Chotat a de l’expérience. Il sait reconnaître les bastonneurs. Alex fait partie des mecs que je n’irai pas taquiner.

L’arbitre siffle la mi-temps. Tout le monde se détend. La pression retombe. Nicolas et Eric ont retrouvé le sourire.

« Désolé pour la bière en pleine gueule. C’est pas contre toi. »
« Pas de problème. C’est bon pour la peau. »
« Ce qui serait bon, c’est qu’une de tes petites vieilles vienne à la fin du match pour fêter l’amitié Paris-Marseille. »
« Coquin ! J’ai ce qu’il nous faut. Heureusement qu’il y a des Parisiens pour que les Marseillais fassent sortir Popol de temps en temps. »

 

Les joueurs sont de retour.

« Et dis moi, vous sortez l’arme fatale pour la deuxième mi-temps. Le petit Kevin rentre sur la pelouse. Ce serait un bon shemale le petit Kevin ? »
« Toute ton éducation sexuelle est à refaire. Cuisses trop courtes et trop musclées. Chantôme et Kaboré feraient une belle doublette vanille chocolat. Parfait pour les vieux dégueux. »
« Et d’ailleurs, tu nous fais pas un sale coup pour ce soir. Tu nous ramènes pas un trans ? »
« Non, non. Tu n’es pas encore prêt pour le trans express. »

Edouarda, ancienne chanteuse qui a fait carrière dans les cabarets de Tijuana. S’est installée sur la Côte d’Azur pour une retraite bien méritée. La reine de la simulation. La diva des performances vocales… parfaite pour deux petits Marseillais en manque de confiance. Je lui envoie un texto.

« Petite chérie. J’ai besoin de toi. Deux amis aux compétences limitées. »
« Ouhh, des petits jeunes inexpérimentés… Je vais m’amuser. Quand ? »
« 40 minutes. Bises »

Eric et Nicolas sont excités. Ils ne pensent plus au match qui a perdu en intensité. Le seul fait marquant est l’entrée de Jordan Ayew. Il a opté pour une petite foufoune bleue sur la tête. Charmant, un brin Karl Lagarfeld. (Oui, Chotat s’intéresse aussi à la mode.)
Eric et Nicolas se préparent maintenant des shots de vodka. Ils ne veulent pas décevoir Edouarda. Ils la connaissent de réputation. Je leur en ai souvent parlée.

L’arbitre siffle la fin du match. Mon téléphone vibre.

« Je suis devant la porte avec mon léopard. »

J’ouvre la porte à Edouarda. Un flot de parfums sucrés inonde mes narines. La troisième mi-temps, toujours la plus chaude, peut commencer.

4 thoughts on “OM-PSG (2-2), le débrief de Chotat

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