Kevin Kohler (PSG) répond au questionnaire proustball

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Ce n’est pas seulement de la promotion, mais il y en a quand même un peu

C’est la 3e saison du questionnaire proustball, le questionnaire comme celui de proust, mais qui tourne autour du ballon rond. Après Etienne Didot revenant sur sa belle carrière, c’est le prometteur Kevin Kohler qui s’est allongé sur le canaproust pour nous faire partager son quotidien, ses joies et ses espoirs.

Kevin Kohler, 23 ans, évolue dans un grand club parisien de Ligue 1 dont il souhaite préserver l’anonymat pour d’évidentes raisons juridiques. Ancien footballeur amateur de l’AS Moulins, il a rejoint la capitale en 2011. Ses deux premières saisons au club ont été racontées dans les Cahiers du Football.
Il vient de publier Micmac football club, un roman tiré de ses chroniques : davantage qu’une simple compilation, une réflexion sur le football et son environnement (dirigeants, joueurs, supporteurs, journalistes). Vous pouvez trouver des renseignements sur ce bouquin sur cette page Facebook ou le suivre sur Twitter @KevinKohlerPSG

Merci service autobio, passons au questionnaire proprement dit :

 

1. Le principal trait de votre caractère dans votre travail ?
La disponibilité, aussi bien durant un match qu’avec les journalistes.

2. La qualité que vous préférez chez un journaliste sportif ?
Son aptitude à bien me noter.

 bis. Et celle que vous souhaitez voir chez une journaliste sportive ?
La disponibilité.

3. Votre principal défaut dans l’exercice de votre métier ?
Je suis polyvalent. On m’utilise à plusieurs postes, si bien que je cumule les CDD, voire les missions d’intérim, sans jamais bénéficier d’un CDI. Cela me fait un point commun avec vos lecteurs.

4. Votre rêve de bonheur footballistique ?
Un stade avec des gens qui aiment le football et moi, au centre du terrain, distribuant le jeu comme une croupière surdiplômée. Peu m’importe que ce soit un prestigieux casino ou bien un tripot clandestin que même les mouches évitent. L’important est d’avoir le ballon. De décider de tout.

5. Quel serait votre plus grand malheur de journaliste sportif ?
Me lever un matin et m’apercevoir que je ne suis pas footballeur.

6. Etes vous supporter et si oui, quel serait votre plus grand malheur de supporter ?
Je supporte l’AS Moulins, le club phare de l’Allier. Nous aimerions un jour remonter en National puis accéder en Ligue 2. Le plus fascinant dans le supportérisme, c’est de parler de son club en disant « nous ». Comme s’il s’agissait d’une femme que l’on connaîtrait par cœur !
Je supporte aussi le PSG, mais cet amour me coûte de plus en plus cher. Sans doute que mon plus grand malheur serait qu’on arrête de m’offrir des places pour le Parc.

7. Le pays où vous désireriez évoluer ?
L’Italie, un championnat dévalué mais une terre de football, où passion rime avec fruit de la passion.

8. Peut-on supporter plus d’un club ?
Outre Paris et Moulins, il m’arrive de vibrer pour Yzeure, Clermont-Foot et Saint-Etienne. C’est compatible. Un jour, un ancien coéquipier m’avait dit : « On peut coucher avec plusieurs femmes mais on n’aime qu’un seul club. » J’avais trouvé ça très vrai (hormis le fait qu’il couchait avec plusieurs femmes).

9. Le plongeur/simulateur que vous aimez quand même ?
Tom Daley.

10. Vos journalistes sportifs favoris en prose ?
Kévin Bouchard de Footmercato.fr a un don unique pour broder des paragraphes entiers avec une seule information, souvent inventée, ou mal traduite d’un site anglais. Son talent descriptif – je me souviens d’un long article sur la présentation officielle de Beckham à Paris où il parla durant 10 lignes de la voiture de l’anglais ; un chef d’œuvre ! – le rapproche d’Alain Robbe-Grillet et de Flaubert. Et quand il entame son papier transfert par un « selon nos sources », il traduit aussi bien que Houellebecq l’absurdité de cette société où chacun se voile la face pour tenter d’exister.

11. Vos poètes préférés ? Dans le foot bien sûr.
Francis Lalanne ! Plus sérieusement, je me souviens que l’arbitre Tony Chapron nous avait récité ce poème durant un match contre Saint-Etienne :
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
Mais moins que vos tacles
C’est un rouge, monsieur Zouma

12. Vos héros de fiction footballistique favoris ?
La question est délicate : je n’ai lu aucun roman sur le foot avec un personnage marquant ; pour les films, n’en parlons pas. Attendez, mon nègre me souffle quelque chose… Quoi ? « Kevin Kohler » ? Ha ! Ha ! Le con !

13. Votre (joueur) artiste favori ?
Si vous venez dans ma chambre d’enfant, à Moulins, vous trouverez trois posters (véridique) : Nestor Subiat, époque St-Etienne, Zidane, époque Ballon d’or, et une publicité où plusieurs Bleus et Roger Lemerre posent devant une Citroën (j’ai toujours aimé l’humour absurde). De tous, Zidane se détache naturellement.

14. Vos héros et héroïnes footballistiques actuels ?
Zlatan ! Ou Zlatan, comme je le surnomme en privé. Il m’a apporté tellement de choses ! Vous savez que c’est grâce à moi s’il sort avec Laure Boulleau ?

15. L’erreur d’arbitrage qui vous a fait sourire ?
Je ne critique jamais les arbitres. Cette clause figurait dans mon contrat lorsque je tenais un blog sur les Cahiers du Football.

16. Vos noms favoris de joueurs (juste les noms) ?
Mahouvé, Darbelet, Darbion, Boutoille, Grättzoulébrah (Milieu défensif iranien de Sepahan Ispahan, Sam de son prénom).

17. Ce que vous détestez par-dessus tout dans le foot ?
L’hypocrisie. Si seulement vous saviez ce que les gens de ce milieu vous cachent… Jusqu’où ils sont prêts à aller pour se vendre et réussir… (les réponses se trouvent dans mon roman).

18. Le cas de dopage qui vous fascine / intéresse le plus ?
L’épopée de Calais en 2000 ! Les mecs se piquaient avec des fourches ! A la campagne, on ne trouve pas de seringues ! A côté, Cannavaro, c’est un amateur ! Sacré Lozano ! Quand je pense qu’il m’a tout raconté lors d’une soirée bien arrosée en me faisant promettre de… Et merde.

19. La réforme que vous admirez le plus dans le foot ?
Sans aucun doute l’apparition du false 9 rotatif en phase de possession inversée. Et dire que Guardiola a piqué cette idée à un mec bourré ! Tiens, c’était pas Lozano, d’ailleurs ?

20. Où et comment aimeriez-vous exercer votre métier pour la dernière fois ?
Lors du jubilé de Daniel Lauclair. C’est un rêve de gosse.

21. État présent de votre esprit professionnel ?
Concentré, j’attends un coup de fil du Napoli.

22. Votre statistique préférée ?
« 100 % des utilisateurs de cet agrandisseur de pénis ont été satisfaits ! Essayez-le en cliquant sur ce lien ! » Comme quoi, faut jamais croire les statistiques.

23. Faute qui vous inspire le plus d’indulgence ?
Les tacles par derrière en fin de match quand il faut préserver le score. Entre briser la carrière d’un adversaire et tenir un 0-0, je pense que tout le monde choisit le même camp.

24. Votre devise et votre devise de club préférées ?
Le dollar. Et « Ein Volk ein Reich ein Guardiola», celle du Bayern Munich.

25. Si votre équipe était un média, quel poste occuperiez-vous ?
Pigiste à BeIn Sport. Mes sujets de fond sauteraient au dernier moment pour laisser place à une interview multi-rediffusée de Cristiano Ronaldo.

26. Quel est votre stade préféré ?
Le stade Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand. J’en garde un bon souvenir : en 2003, j’étais là pour suivre l’Equipe de France Espoirs de Raymond Domenech, battue par le Portugal. Dans les 16 « grands espoirs » de l’époque figuraient notamment Itandje, Drouin, Laurenti, Mathis, Bamogo et Mexès. Que des mecs qui n’ont jamais percé en pro !

27. Votre occupation préférée en dehors du foot ?
La lecture. En ce moment je lis Karoo, de Steve Tesich, l’histoire d’un spin-docteur d’Hollywood (il reprend les montages des films avant qu’ils ne sortent pour les rendre meilleurs) qui décide de faire d’une jeune femme une star. Elle n’a aucun talent mais elle bénéficie d’un incroyable concours de circonstances pour émerger. Je me reconnais totalement en elle.

28. Votre CSC préféré ?
Lionel Létizi en 97 contre la Russie.

29. Si vous n’étiez pas journaliste, dans quel corps officieriez-vous ?
Si j’avais le choix, celui de Scarlett Johansson.

30. A qui souhaitez-vous que ce questionnaire soit posé ?
Alain Roche. Pas parce que ses réponses m’intéressent. Juste pour avoir de ses nouvelles.
QUESTIONS BONUS

31. L’Euro 2016, c’est votre objectif professionnel maintenant ou vous croyez encore en vos chances pour le Brésil 2014 ?
Le Brésil 2014 est l’objectif de Djibril Cissé, de Romain Hamouma et de 95% des footballeurs interviewés. C’est donc forcément le mien, même si j’ai peur qu’une suite prévue pour juillet n’arrive un peu tôt. Noël est une période plus propice pour sortir un bouquin.

32. Jean-Louis Gasset est-il finalement le meilleur entraîneur que vous avez eu jusqu’à ce jour ?
Non, c’est José Da Silva, mon formateur à l’AS Moulins quand j’étais gamin. Il m’a appris des tas des trucs, des trucs qu’on n’enseigne pas dans les centres de formation « classiques ». N’empêche que 20 ans ferme pour ça, c’est sévère !

33. Vos initiales ça fait KK. Vous en voulez à vos parents ou ça montre que vous étiez prédestiné à jouer au football ?
J’aurais pu avoir SS ! Ca aurait été mal vu (on aurait fait le rapprochement avec Stéphane Sanseverino)

34. Plutôt Jan Koller, Jürgen Kohler ou Marc Keller ? Autre réponse possible.
Stéphane Kohler.

35.Pour ou contre le catogan de Jérôme Latta ?
Ce catogan, c’est la conséquence d’un pari : Jérôme ne l’enlèvera que le jour où on l’invitera au CFC. Il ne l’avouera jamais, mais il a toujours voulu présenter une chronique « décalée » en plateau.

36.  Bon, sinon, c’est qui le nègre derrière votre livre ?
C’est marrant, c’est justement ainsi que Léonardo surnommait Kombouaré ! J’ignorais qu’Antoine écrivait.

37. Quand on voit son ancien club de l’AS Moulin faire un meilleur parcours que le PSG en Coupe de France, c’est compliqué de faire semblant d’être content pour eux ?
L’objectif du PSG cette saison, ce ne sont pas les coupes, ni le championnat. C’est le fair-play financier.

38. Qu’est-ce que l’on trouve dans votre livre que l’on ne trouve pas dans les autres bio de footballeur ? Oui, c’est le moment de se vendre.
Il faut pas considérer Micmac Football Club comme ma biographie. C’est davantage un portrait du football, de ses pratiques, de ses joies et de ses peines, qui montre combien ce milieu a pu changer en quinze ans. Si vous êtes curieux de découvrir le quotidien d’un vestiaire pro et de ses acteurs, qui gouverne réellement un club, le fonctionnement des médias ou la vie d’un gars normal à qui l’on donne subitement 30.000 euros par mois, alors il vous intéressera sûrement !

39. Seriez-vous prêt à faire la promo chez Pascal Praud et voulez-vous que Luke Seafer vous passe son  numéro ?
Pascal a mes coordonnées. Ca fait six mois qu’il m’appelle tous les jours pour me demander des places pour le Parc.

40. Est-ce qu’il y a quand même une émission où vous refuserez l’invitation pour votre promo ? Et si oui laquelle, et pourquoi ?
Il est de mon devoir d’alerter le grand public sur ce que vivent réellement les footballeurs. En arrivant à Paris, j’avais une vision très clichée de mes coéquipiers. A force de les fréquenter, j’ai fini par les comprendre. Ils ne sont pas cyniques, individualistes, violents et imbéciles. Pas plus que la société dans laquelle nous évoluons, en tout cas.

41. Est-ce vraiment Kevin qui répond à ce questionnaire ? Etes vous son agent ou Alain Roche ?
Il est temps de vous révéler l’imposture : derrière Kevin Kohler, se trouve Marion Aydalot. Alors, vous avez aimé mon questionnaire mes petits loulouchous :) :) ?

Merci au petit Kévin pour sa disponibilité et souhaitons-lui une bonne continuation.

8 thoughts on “Kevin Kohler (PSG) répond au questionnaire proustball

  1. Avec toutes ces histoires de femmes, de devises et de blagues, je vais aller le lire son bouquin…

    Belle reprise du Proustballe.

  2. Je crois qu’après avoir lu ça on peut mourir tranquille. Le plus tard possible hein ! Ah quel pied ! Ah quel pied ! Putain que c’est bon.
    Fermer tout les mecs, on a trouvé le proustballe ultime

  3. Je me souviens d’un Turc qui n’avait pas osé faire la réponse 23 contre la Croatie à l’Euro 1996. Il en avait pris sévèrement pour son grade.

  4. tiens ça fait longtemps qu’on a plus de news de maryon aydelot, elle vit toujours ?

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