Leicester – Leeds (1 – 3) : La Hipster académie fraie avec un saumon

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Pour accompagner la lecture de cette académie, Candy vous propose un Savagnin. Le Savagnin va avec tout, ce qui inclut le saumon

Assez fortuitement, cette académie est une forme d’hommage (distant, n’est-ce pas) à Gwen Tangremmer.

Au premier jour, ils n’étaient rien de plus qu’un mélange gluant de jus de couilles fermenté et résidus d’ovaires graveleux. Puis, par on ne sait quelle magie, tout cela fini par ressembler à une armée de petits saumons. Quand il sont marmots, au milieu de leur frayère, ils se tapent un peu sur la gueule, mais c’est juste qu’ils sont gamins. A cet âge-là, on ne sait pas trop ce que l’on fait. On a des nageoires, c’est rigolo à bouger, c’est encore plus drôle de voir la tête d’un autre saumon après lui en avoir mis un grand coup dans la gueule.

Le deuxième jour, les petits saumons sont assez grands pour se lancer dans la grande aventure de descendre la rivière. Le petit saumon à lunette, que nous appellerons Alceste par commodité (non, il ne s’appelle pas Jacques-Henry, nous avons parlé d’un saumon à lunette, pas d’un cobra à lunettes qui se dresse à coup de pipeau dans la gueule), passe son temps à se faire daroniser par un authentique saumon écossais fumé au bois de hêtre appelé Liam Cooper. On rigole bien, on se laisse porter par le courant. C’est le bon temps, on se laisse vivre, mais rien de sérieux ne se passe…

Le troisième jour, les saumons sont toujours globalement insoucieux et impécunieux, mais ils jouent en Championship. Liam Cooper, qui a découvert que le goût fumé au bois de hêtre était fort bien accompagné par un malt 15 ans d’âge, distribuait toujours autant de mandales. Alceste avait cessé d’être son souffre douleur, il était parti on ne sait où. Connaissant sa proportion à la bagarre, un jour, plutôt que le laisser finir les cocktails abandonnés par les consommateurs sur la plage, on l’avait mis défenseur central. Ça se bagarrait, il aimait ça. Bon, la balle on évitait de trop lui donner, les quelques fois qu’il la voyait… Ce n’était pas qu’on la perdait à chaque fois, mais bon… Lui passer la balle, c’était faire le bonheur des blanchisseurs du village.

Le quatrième jour, les hormones des saumons commencent à chatouiller les ouïes de ce banc. Certains saumons révèlent des tendances anales, d’autres sont plus zoophiles. Toutes et tous sont obsédées. En même temps, pour la plupart des saumons étudient ou qui tentent de le faire, c’est un peu tendu financièrement. Évidemment, tailler une pipe à Gérald Darmanin tout en dénonçant les profs qui cachent des saumons basanés dans leurs amphis aide à commencer dans la carrière : participer aux partouzes et avaler des kilomètres de queues est une compétences appréciée de nombreux recruteurs, surtout si vous êtes un bon collabo de l’ordre éthique. Si l’on a quelques millions en banque et qu’on a eu sa tronche régulièrement à la télé, on n’est plus un violeur, on est un séducteur, hein ?

En même temps, quelle autre scène de Apichatpong Weerasethakul aurait pu regarder celle-ci en disant : je n’ai été tournée que pour figurer un jour sur horsjeu.net (mâtin, quel site !)

Le cinquième jour, on a enfin des nouvelles d’Alceste : il a été écrabouillé entre 30 pages de journal « le Figaro », et il est tatoué de la tête au pied. On peut lire sur sa chair à encore à vif des messages cryptiques, du genre : « 77% des entreprises du S&P500 ont établi des filiales au grand duché, attirés par son dynamisme économique », ou bien encore « Au Bangladesh, les usines textiles aspergées au retardateur de flamme en continu pour limiter les risques d’incendies », ou bien encore pour finir avec les exemples « Elon Musk a tweeté A.N.A.L, les investisseurs se sont précipités pour racheter un site de football satirique ». Interviewé, il a déclaré préférer les baffes de Liam Cooper finalement.

Le sixième jour a lieu la grande cérémonie d’adoration au Gulf Stream. Parce que si le Gulf Stream n’existait pas, les saumons devraient développer une couche de graisse épaisse, et plus aucun d’entre eux ne pourrait jouer pour Marcelo Bielsa. Seuls les daurades et les colins le pourraient. C’est pourtant le but ultime de chaque saumon. Eux n’ont pas d’emprunt à rembourser, et s’acheter une gentilhommière ne fait pas partie de leur plan. Ils veulent juste s’amuser avec un ballon, et on s’amuse d’autant mieux que le jeu est sérieusement cadré, par quelqu’un comme Marcelo Bielsa.

Le septième jour, les saumon remontent la rivière. Évidemment, c’est à contre courant. C’est bien plus difficile, c’est fatiguant. Mais maintenant, Liam Cooper joue entre 50 et 100 ballons par matchs, certains sous pression, et certaines passes sont même appuyées pour accompagner la course du latéral. Bon, évidemment, tout ceci reste vrai tant qu’on ne prend pas un gros barrage dans la gueule, qui crée des MWh d’électricité chaque minute… Mais, c’est l’avantage des gens qui se sont endurcis à taper sur les autres, de temps en temps le gros barrage, ils les cassent en deux. Tant pis pour les MWh… Et tant mieux pour la gloire le Liam Cooper.

>>>>>##### La composition #####<<<<<

L’équipe qui a joué la majeure partie du temps à Nouveau-château a été reconduite pour ce match : les bonnes performances de Struijk en charnière permettent à Ayling de retrouver son préfixe « later- » préféré, tandis que la qualité de 1 contre 1 de Dallas, et sa relative aptitude balle au pied, pousse Klich sur le banc, et permet à notre (nord-)Macédonien préféré de relever une semaine de plus le challenge « tenir 90 minutes sans disjoncter du bulbe ». La blessure de Rodrigo à la vingtième confortera ce choix, puisque nous commençons à être léger en milieux axiaux valides.

Meslier
Latéryling Struijk Cooper Alioski
Phillips
Raphinha Rodrigo Dallas Harrisson
Bammie

>>>>>##### Le Match #####<<<<<

Dans l’espace hostile du King Power Stadium, les différentes espèces, euh…, équipes jouent leur survie sur le gravier euh… la pelouse, luttant pour la domination des ressources. Le pressing de sélection se fait assez fort sur nos alevins. Ainsi, on voit Ayling dégager la balle n’importe comment après un petit coup de pression, puis notre milieu retrouve le mauvais côté « porte de saloon ouverte à tous les attaquants ». Heureusement, aujourd’hui l’un des montants de la porte c’est Pascal qui est assez efficace de la tête pour écarter une bonne partie des menaces.

Le stade de fretin est à peine atteint que nos petits poissons se font surprendre par une contre-attaque, un une-deux à l’entrée de la surface, Luke est encore tout emmêlé dans son sac vitellin, et laisse un angle de frappe digne du champ de Mars à Barnes dont la frappe premier poteau n’est pas non plus arrêtée par Meslier. Mais, alors qu’on a même pas eu le temps de jeter un coup d’oeil aux stats qui nous annoncent quel pourcentage de match on a perdu après avoir laisser l’adversaire ouvrir le score (de mémoire, on est proche de 99.9999% ) (nous ne nous laissons pas polluer l’esprit par des commentateurs sportifs, aussi scousers qu’ils soient. Non en vrai il s’agissait de rattraper notre retard de découverte de petit groupes Hipster, en l’occurrence les Sweet Hollywaians), Luke chope la balle et remonte tout le terrain, bien décidé à ne pas s’en laisser conter par ces frayeurs en eaux saumâtres. Il trouve Bammie qui remet à Dallas dont l’appel et la finition sont parfaites, 1-1, l’équilibre des forces est rétabli.

Nos petits poissons se rappellent alors l’odeur de la victoire, et la hument à pleines ouïes pendant les vingt minutes qui suivent sans pour autant concrétiser l’énorme temps fort à cause d’un Schmeichel difficile à battre. Mais la smoltification a fait son effet, les pioupiou sauront s’en ressouvenir en deuxième mi-temps.

La deuxième mi-temps donc, on se fait presser, on perd des ballons côté droit, ce qui est dommage parce qu’avec Luke et Raphinha on a quand même un duo convainquant balle au pied. Heureusement, il semblerait que le travail vidéo ait été très mal fait chez les renards: ils s’obstinent soit à tirer très mal leurs coups de pied arrêtés soit à les jouer au sol. On ne va pas s’en plaindre, même si cette stratégie nous a semblé curieuse. Peut-être est-ce après tout qu’on est devenu bon sur cette phase, ou l’effet dissuasif combiné de Pascal et de Liam qu’ils sont nuls aussi (on se fait quand même un énorme frayeur sur corner, mais une, juste une, c’est presque raisonnable).

On n’a pas énormément de temps forts mais, se souvenant de l’odeur du but adverse, nos joueurs à contre-courant (oui, tout le thème sur le saumon vient de cette réflexion) remontent la rivière euh le terrain, Bammie ayant enfin atteint la maturité sexuelle ajoute à sa robe des reflets rouges pour planter la balle au fond une première fois d’un geste de classe. Un peu plus tard, Dallas, dont le coup d’épaule s’est musclé après deux ans dans la mer quatre-vingts minutes dans le grand bain dégage son vis-à-vis le long de la ligne de touche puis le ballon pour Bammie qui, pas égoïste, passe à Harrison qui peut marquer dans le but quasi-vide, Schmeichel et le défenseur étant occupés à mordre les nageoires de Patrick.

>>>>>##### Les Notes #####<<<<<

> I sincerely don’t feel capable of answering this question because I don’t compare all the options available to him so he would know better.
>
> a répondu Marcelo Bielsa à un journaliste, qui dans un autre monde aurait été Umberto Ecco, et qui aurait demandé : Comment voyager avec un saumon ?

Meslier (saumon atlantique/5) Etre sous le parapluie de l’alliance atlantique est l’assurance d’être du coté des plus forts. Que normalement on est bien protégé. Bon, ça ne peut pas dire que les missiles sont tous interceptés. Surtout quand on a des défaillances dans le système de missiles anti-missiles (hein, Luke, le but, c’était à toi de bloquer le tir en vrai s’il partait premier poteau, hein ?)

Latérayling (Saumon Chinnook/5) Quand Luke prend la balle et remonte vers le but adverse, c’est assez sportif d’essayer de l’arrêter. Surtout quand il se sentait merdeux de l’action précédente où nous avions concédé un but. Sinon, relativement neutre.

Struijk (Oannaniche/5) Son nom vernaculaire veut dire, d’après les spécialistes : celui qui se trouve partout. Un des seuls saumons d’eau douce, qui préfère rester dans les rivière, sans dédaigner aller jouer en 6 si cela se propose. Quelques passes bien claquées, et probablement un de nos centraux les plus compétents en 1 contre 1.

Cooper (Cù Chulainn/5) Héros (irlandais) connu pour son saut de saumon. Sur ce match, il nous sort de pas mal de situations chaudes en coupant bien quelques passes, et, au début de la seconde mi-temps où leurs défenseurs excentrés arrivaient jusque dans nos trente mètres balle au pied sans être agressé, s’est élevé contre ce bordel en faisant un gros plaquage des familles sur Fofana, parce que ça commençait à bien faire.

Alioski (saumon chien/5) Notre chien fou préféré. Même si l’arbitre n’a pas été chien avec Alioski en particulier (trois taquets sur la même action, dont deux qui taquinent les chevilles adverses, sans jaune). Nous finirons pas prendre notre jaune pour une semelle vers la 75′, ce qui n’est pas si mal…

Phillips (Saumon de la sagesse/5) En bon sanglier, il a mangé les 7 glands tombés de l’arbre de la sagesse (nous avons compris "Marcelo Bielsa"), et est devenu le saumon le plus gros et le plus sage du monde, plus sage que les humains. De nombreuses courses au milieu de terrain pour déclencher nos pressings, dont celui qui amène le 2-1.

Raphihna (saumon d’aile/5) D’une importance capitale en aérodynamisme : s’il est correctement dessiné, l’avion plane tout seul. On a moins d’énergie à dépenser, on consomme moins de slips sur les corners, puisqu’on avance tout le temps sans trop d’effort. Enfin, ceci, c’est quand le saumon dessiné, cette fois, l’aérodynamisme de notre ailier brésilien n’était pas parfait.

Rodrigo (saumon à dents de sabre/5) Avec une belle robe et une belle aire de répartition dans le début du match, mais s’est rapidement éteint au début de la 20′ sur blessure musculaire.

Dallas (saumon masou/5) Un des seuls saumons capable de survivre aux fraies. Du coup, il va niquer des daronnes en position d’avant centre en offrant un appel parfait à Bammie pour le premier but, et va mettre des gros coups d’épaule pour nous dégager la voie vers le troisième but.

Harrisson (saumon kokani noir/5) On l’a cru disparu pendant une bonne partie du match, mais il a finalement été redécouvent à la fin de la seconde mi-temps. Ce commentaire est un peu injuste pour la magnifique lourde qu’il met en première mi-temps, mais bon, Schmeichel en face l’a arrêté une mail dans le slip. Souvent en position de latéral gauche pour filer un coup de main pour fermer cette partie du terrain.

Bamford (saumon royal /5) C’est le mec de notre effectif qui a la gueule la plus compatible avec la famille royale anglaise, qui a aussi l’accent en anglais le plus distingué. Il plante son but et en assiste deux autres. Dont le dernier qu’il offre gracieusement à Harrisson alors qu’il aurait pu planter lui-même. Si ce n’est pas de la majesté…

Klich (AquAvantage/5) saumon génétiquement modifié qui n’a eu son autorisation de mise sur le terrain qu’à la 20° minute. A été dépassé quelques fois par les montées des défenseurs excentrés des tigres, qu’il oubliait de suivre avec l’assiduité nécessaire dans cette tache. Mais a été précieux dans le jeu en remise dans les petits espaces

Costa (Gravelax/5) A été préparé pendant des semaines en fermentant enterré. Cette confiance négative a rejailli sur le terrain, avec des passes p’aneth. (un bon ration de trois ballons joué pour trois ballons perdus, avons nous noté…)

A la prochaine fois, pour que nous vous contions le match d’Everton.

2 thoughts on “Leicester – Leeds (1 – 3) : La Hipster académie fraie avec un saumon

  1. Encore une acad d’une écriture de qualité supérieure ! Et entre le titre et le chapô de cet acad, on voit clairement que Candy, Mandy et Sandy savent agui… accrocher le lecteur.
    J’ai dû googler (je vais me faire frapper, je le sens) « Apichatpong Weerasethakul » (à vos souhaits) pour voir de qui il s’agissait. Sa filmographie a l’air intéressante.
    Par contre, pour l’hommage à Gwen Tagrenmer, je ne vois pas trop hormis cette acad :
    https://horsjeu.net/fil-info/guingamp-lorient-2-2-paysan-breton-academie/

    Et plus particulièrement cette image :
    https://64.media.tumblr.com/tumblr_lselnhdEV31qghr5ro1_500.jpg

    Au plaisir de vous lire,
    LBA

    PS : Putain, je suis au boulot et ça m’oblige à cliquer sur des liens de Gwen… ><,

  2. Ça en fait des races de saumon.

    Si Bielsa revient à Marseille, vous académiserez la Canebière académie avec Blaah ou c’est pas possib’..?

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