Marseille – Monaco analyse et bilan

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Graphique de corrélation entre perte de permis et erreurs défensives

Abandonnés dans leur sac mortuaire sponsorisé sur la pelouse de Bernabeu, les joueurs de l’OM retrouvaient le Vélodrome et un adversaire fétiche. Huitième journée, veille de trêve internationale : l’occasion d’un bilan.

Deschamps et la tartine beurrée…ou de l’emmerdement maximal

Recrutement conséquent, schéma de jeu alléchant, aura messianique, Didier Deschamps s’est retrouvé à la tête d’un projet sportif de premier ordre. Pourtant, les sifflets entendus au Vélodrome face à Monaco laissent à penser que la tartine de « trois pommes » est partie pour se casser la gueule face beurrée au sol.

Ainsi, Deschamps annonçait un schéma tactique en 433, très à la mode en Europe, dont Cheyrou et Lucho devaient être les cerveaux moteurs tandis que Ben Arfa et Koné se disputeraient le couloir droit, Niang et le remplaçant de Valbuena, la place à gauche. La charnière centrale de bouchers, Diawara- Heinze, devait garantir la sérénité défensive indispensable à la mise en place de l’animation offensive. Certes, mais Valbuena n’est pas parti, donc Niang n’a pas de remplaçant (Ménez ?) La charnière a fait illusion un mois, avant de s’effondrer en septembre (10 buts concédés sur le mois), tandis que les blessures de Lucho et Koné, la « mal formation » de Ben Arfa, l’entêtement de Valbuena, empêchaient de progresser offensivement. Résultat, une équipe tactiquement en chantier, et dont les doutes, jusqu’alors tenus à l’écart par les performances de Cheyrou et Niang, gangrènent désormais l’ensemble. Face à Monaco, l’OM a commencé avec 3 meneurs de jeu se marchant sur les pieds (Cheyrou-Lucho-Ben Arfa), chacun semblant convoiter la place du voisin…tant et si bien que même M’Bia, pourtant « sentinelle » défensive, s’est mis à enchaîner les ouvertures. Dans ce contexte, les latéraux n’ont eu que peu d’espace pour monter, comme en témoigne le couloir gauche parfois obstrué par Taïwo, Cheyrou et Niang.

En face, Monaco s’inscrit dans cette longue lignée d’équipes de Ligue 1 ayant obtenu des résultats sur la seule médiocrité de l’adversaire. Halilodzic entraîna deux d’entre elles. Sérieux, discipline, et, sur un malentendu ou, mieux, un ou deux joueurs de talent, la victoire est au bout. Nene en guise de talent, la jeunesse pour le reste, l’OM en médiocre : 0-2 à la mi temps. Les 2 buts viennent d’un mauvais placement défensif, Heinze, monté sur moignons, est condamné à faire faute au départ de son attaquant sous peine de s’en remettre aux interventions virilo-débiles de Diawara. Ou des limites de bâtir sa défense à partir d’un cul de jatte juché sur une tondeuse à gazon…

Si la première mi temps a montré une équipe olympienne perdue tactiquement et dans laquelle certains joueurs commencent à marquer le pas (Niang), la deuxième confirme le problème en y ajoutant une donnée : l’OM n’a pas de banc. Curieusement, le recrutement olympien constituait le premier signe fort du projet de Deschamps. Doubler tous les postes pour faire face à toutes les compétitions. Force et de constater qu’après la blessure de Koné, l’entraîneur marseillais s’est vu contraint de passer en 442, avec un succès très relatif. En effet, les performances à droite de Ben Arfa ou encore de Valbuena, l’absence de doublure à Niang, l’imbroglio Morientes-Brandao, illustrent les difficultés tactiques rencontrées par le capitaine de 93. Cheyrou et Lucho doivent former une paire de relayeur parfaite, soutenue par une sentinelle défensive, et au service d’un trio d’attaquants composé de deux ailiers et d’une pointe. Si Niang et Koné sont des joueurs de couloir, Ben Arfa et Valbuena ne le sont pas, et d’aucuns se demandent d’ailleurs ce qu’ils sont et à quoi ils peuvent servir. Leur seconde période fut, et c’est ce qu’ils savent faire de mieux, enthousiaste mais brouillonne, multiplication de raids rarement dangereux puisque toujours solitaires. Quoiqu’il en soit, il faut faire avec ces joueurs en sachant qu’ils ne s’intègrent pas tactiquement et que l’inconstance reste leur caractéristique principale. Quant à Abriel et Cissé, le premier pâtit d’un déficit de puissance et d’un niveau très Ligue 1, là où le second ne doit sa licence professionnelle qu’à l’incompétence de la Ligue.

Il avait fallu 6 mois de nuls et de victoires étriquées à Houiller pour faire de l’OL le « grand Lyon », machine à 3-0. Deschamps rêvait sans doute pareil scénario, mais les blessures et un tirage LdC défavorable contrarient sérieusement ses plans. En effet, avec les sifflets du Vélodrome, des titulaires aux formes approximatives, des remplaçants peu sollicités et tactiquement inutiles, l’OM enregistre sa troisième défaite de rang…et la trêve internationale tombe à point pour interrompre l’inéluctable chute du projectile de boulange et de matière grasse.

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