Chauvigny-OM (0-3), La Canebière académie a fini de plaisanter

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La bamboche, c’est terminé.

Aïoli les sapiens,

Parmi les conséquences du changement climatique, il en est une sur laquelle peu de scientifiques se sont penchés : la raréfaction des exploits des clubs amateurs en Coupe de France. Je m’explique : imaginons que le tirage au sort des seizièmes de finale vous impose un déplacement, disons, chez l’Association sportive forézienne Andrézieux-Bouthéon (c’est un exemple). Vous êtes encore dans le pâté après les fêtes, l’entraînement vient de reprendre et là, paf, on vous envoie le 2 janvier dans une région où le matin, l’employé municipal doit écarter à la main les loups et les sangliers pour passer la déneigeuse sur le stade municipal Jacques-Yves Brunflier (maire de la commune de 1957 à 1991). C’est ce qu’en langage technique l’on appelle : un traquenard.

Or la planète se réchauffe. Même les matchs de janvier se déroulent désormais dans un climat tempéré. Certes, certaines régions font exceptions, connaissant au contraire un renforcement des phénomènes météorologiques hostiles (tels que la tramontane du côté de Canet-en-Roussillon – c’est un autre exemple). Mais dans la plupart des cas, nous sommes bien forcés de constater que les rustres perdent une grande partie de leur avantage : enlevez son bourbier à Azincourt, et les Anglais auraient été obligés d’attendre l’invention du rugby pour casser les couilles aux Français.

Place donc aux combats courtois dans le respect des règles de la chevalerie : le plus fort écrase le plus faible, et ce dernier est tenu de l’en remercier. L’élégance et le raffinement y gagnent ce que les ours arctiques et les villes côtières y perdent.


Les Longorious Basterds

Mandanda
Saliba (Alvaro, 85e) – Caleta-Car (Balerdi, 85e) – Luan Peres (Amavi, 85e)
Kamara (Lirola, 81e) – Gerson – Guendouzi
Ünder – Payet – Luis Henrique (Harit, 67e)
Milik

Sur le plan du covid-19, l’effectif ne s’en sort pas trop mal pour l’instant, avec les seules absences de Ben Seghir, Targhalline et De La Fuente. S’y ajoute le forfait de Rongier sur blessure, tandis que Lirola est ménagé. Dieng et Gueye participent quant à eux à la Coupe d’Afrique des Nations. Sampaoli met la quasi-équipe type sur le pont, la seule originalité résidant dans le placement de Kamara comme milieutéral droit. Notons enfin la première apparition dans le groupe du jeune Amay Caprice.


Le match

L’OM n’a pas le mauvais goût d’encaisser un but précoce, mais n’a pas non plus le bon goût d’écraser tout suspense dès le début de la rencontre. Milik manque notamment de promptitude d’esprit par deux fois au moment de concrétiser deux grosses occasions au cours du premier quart d’heure où, donc, comme à chaque match de la saison nous sommes infoutus de marquer.

Quelques flottements regrettables de notre part envoient nos adversaires en bonne position, sans qu’ils ne parviennent cependant à poser trop de soucis à un Mandanda concentré. De plus, il apparaît bien vite que ces quelques pertes de balles ne consistaient qu’un un petit souci de réglage, vite résolu.

Lueur d’espoir si l’on considère que ce match a vocation à préparer la suite de notre saison, nous semblons plus disposés que d’habitude à nous porter à l’avant, quelques savoureuses passes casse-lignes étant envoyées dans attendre que chaque joueur ait touché huit fois le ballon au cours de l’action. Ünder notamment est régulièrement trouvé à droite, mais manque de précision dans ses centres. Lorsqu’il en réussit enfin, c’est pour trouver Mattéo Guendouzi dont la qualité de finition devient un running-gag assez agaçant.


Placé depuis des mois à un poste contre-nature de latéral gauche, Luan Peres effectue son premier débordement de la saison après une déviation de Luis Henrique. Cette action lui offre immédiatement de meilleures statistiques que l’ensemble des centreurs olympiens, puisque sa passe pour Milik s’avère parfaite, et est convertie par notre attaquant d’un joli ciseau (0-1, 30e).

Dix minutes plus tard, un Gerson très remuant est lancé dans la surface par Saliba. Tout en décontraction, le Brésilien se retourne, lève la tête, et prodigue à Cengiz Ünder le petit centre en retrait qui va bien (0-2, 41e).

Tous se passe bien, trop bien même, à quel point que la première interrogation qui nous vient à l’esprit à la pause concerne la manière dont nous allons réussir à tout de même passer une fin de match sous slipomètre. Mais non, la seconde période commence comme la première s’est achevée, avec un OM appliqué à marquer un autre but. Payet et Milik manquent cependant de précision, avant que Kamara ne soit tout près d’obtenir un pénalty. Après un petit quart d’heure à ce rythme, l’OM passe ensuite en mode veille, revenant à ses séquences de possessions soporifiques mais sans risque.


Nos adversaires ne peuvent rien faire d’autre que courir en vain après la balle, et finissent par être cueillis à l’usure. Gerson est une nouvelle fois lancé sur le côté de la surface par Payet, et voit le gardien venir inconsidérément à sa rencontre : une nouvelle fois, il déclenche le geste juste pour servir en retrait Harit, qui dépose le ballon dans le but déserté (0-3, 80e).

La fin de match voit l’équipe se mettre en quatre pour enfin permettre à Guendouzi de réussir un face-à-face avec le gardien, sans succès. Alors que l’on pouvait s’attendre à ce que quelques jeunes puissent être lancés dans le bain, Sampaoli nous confirme qu’il n’est vraiment pas venu pour faire la bamboche, nous offrant pour conclure un triple changement Alvaro/Balerdi/Amavi auprès duquel Pablo Correa passerait presque pour un entraîneur fantaisiste.

C’est encore nous, mais quelque part c’est plus tout à fait nous.


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Aucune fausse note pour ce six-centième match sous nos couleurs. Allez, on dit que ça va jusqu’à soulever une coupe de France en fin de saison et on pourra se quitter en ne gardant que les bons moments.

Saliba (3+/5) : Pas de farce derrière et une participation bienvenue au jeu, c’est tout ce qu’il fallait.

Alvaro (85e) : Le seul à essayer de poser une crotte de nez sur le gâteau des rois, en l’espèce une obstruction de bourrin aussi jolie qu’inutile dans le temps additionnel qui ne lui a toutefois pas valu de carton.  

Caleta-Car (3+/5) : A réponduprésent les rares fois où il a fallu sortir la main du slip pour défendre avec un peu d’intensité.

Balerdi (85e) : « Ben quoi, ça compte comme une entrée de jeune, ça, non ? Pourquoi vous venez me casser les cojones alors ? »

Luan Peres (3+/5) : Pleinement efficace dans son rôle de latéral gauche, à voir si cela était dû à la faiblesse de l’opposition ou bien s’il pourra réitérer l’attitude contre plus forte opposition dans deux semaines.

Amavi (85e) : Ce remplacement est l’équivalent footballistique d’une annonce sur le Marketplace Facebook.

Kamara (3/5) : Boubacar est donc désormais libre de signer gratuitement dans le club de son choix. En attendant ce jour funeste, il entame l’année en assurant avec sérieux le dépannage à un poste inhabituel.

Lirola (81e) : Quand il aura fini sa carrière il pourra raconter qu’il a connu le stade Beaublanc de Limoges.

Gerson (4/5) : Ses dix premières minutes anales traduisaient la cuite sévère de la Saint-Sylvestre. Pas de quoi en tenir rigueur à Gerson, qui a vite repris les clés du milieu de terrain. Surtout, ses incursions et sa justesse dans la surface adverse montrent qu’il n’est jamais aussi précieux que lorsqu’il se projette loin, ce qui lui fait un point commun avec Manuel Valls.

Guendouzi (3-/5) : Si dans les allégories du réveillon, Gerson figure la gueule de bois encaissée avec classe et décontraction, une bière à la main et du bon funk dans les oreilles, la précision de Mattéo incarnait quant à elle le platane du 1er janvier à 3h48 du matin.

Ünder (3+/5) : Un but qui vient à point nommé pour éviter le prix Marlène Schiappa de l’omniprésence vaine.

Payet (3+/5) : De tels angles de passes ce n’est même plus du football, c’est du billard artistique.

Luis Henrique (3/5) : Guère de réussite concrète mais, avec sa belle déviation pour Luan Peres, lui aussi prend sa part au succès. Aucune fausse note, on a dit.

Harit (67e, 3+/5) : Beau symbole de ce match où le boulot a été accompli sans montrer la plus infime parcelle de n’importe quoi.

Milik (3/5) : Ça peut faire mieux, je dirais même plus, ça doit. Ceci dit, un quadruplé contre l’Union sportive chauvinoise football ne nous aurait pas beaucoup plus avancés, donc on salue l’ouverture du score et on encourage Arek dans son retour à un rythme de croisière.


L’invité zoologique : Julien Cabillaud

Pané, mangé, digéré, oublié. Le cabillaud était l’invité approprié pour nous parler de ce match à vocation essentiellement nutritive.

– Les autres : Moins gênants pour nous que leurs condisciples de l’Entente sportive Cannet-Rocheville, sans démériter cependant.

– Replay de Noël : Au cas où tu l’aurais ratée, l’académie spéciale Noël d’OM-Reims te proposait un joli conte.

Coming next : Eh ben… on sait pas. Notre traditionnel match nul à Bordeaux est prévu pour vendredi, mais nos adversaires sont décimés par le coronavirus. Nous sommes donc dans l’attente de savoir si le match sera reporté, maintenu avec leur équipe réserve pour une déception encore plus grande que d’habitude, voire si nous-mêmes allons nous mettre à faire frétiller les tests à notre tour.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch, remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Chauvigny-OM (0-3), La Canebière académie a fini de plaisanter

  1. Gerson (qui fait ses trucs) et Manuel Valls – Ünder et Schiappa, c’est oui !

    Bonne Année !!

    Allez l’OM !!!

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