OM-Nantes (2-0) : La Canebière Académie tient le coup

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No palourde, no party.

Au terme d’une semaine une nouvelle fois riche en émotions (voir ici),le toujours sage Jean-Louis Gasset a pris soin de nous prévenir dans la conférence de presse d’avant match : « On était dans l’euphorie. Demain, on sera fatigué. L’effectif varie mais ce sont les mêmes joueurs qui sont plus sollicités. Le supplément d’âme donne de l’énergie. Avec un public comme ça, on ne peut que se surpasser. Il ne faut pas qu’il pense que le match est facile. On a besoin d’eux. »

Son adjoint aurait même renchéri : « Oué, ce que Loulou veut dire, c’est qu’il faut pas croire qu’on va vous donner du caviar à quatre buts par match jusqu’à la fin de la saison, donc ça sert à rien de nous encourager si c’est pour nous dire d’aller niquer nos mères au prochain match merdique qu’on fera. » Une précision louable de la part de Ghislian Printant, donc, même si je pense que tout le monde avait compris.


Les Longorious Basterds 

Lopez
Meïté – Mbemba – Balerdi – Garcia (Merlin, 58e)
Gueye (Kondogbia, 58e) – Harit – Veretout
Sarr (Luis Henrique, 89e) – Ndiaye (Onana, 58e) – Aubameyang (Moumbagna, 82e)

Les latéraux habituels sont ménagés, de même que Kondogbia. Pour le reste, l’équipe se présente sous son format désormais classique.


Le match

Passée une première alerte relativement slipométrique, l’OM installe tranquillement sa domination, qui consiste dans un premier temps à voir Harit se faire descendre dès qu’il tente d’accélérer. Au terme de ce premier quart d’heure sans occasion nette de notre part, Sarr se voit servi à droite de la surface. Totalement arrêté, Ismaïla annonce tranquillement à son vis-à-vis qu’il va le pourrir et, de fait, envoie successivement un démarrage, un lumbago au défenseur, et un centre tendu au premier poteau. L’intervention d’Alban Lafon est un hommage à son homonyme animateur télévisuel Patrice Laffont, présentateur notamment des Chiffres et des Lettres à l’époque où Jean-Louis Gasset était un beau et fringant jeune homme (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Jean-Louis Gasset est toujours beau et fringant et a de surcroît gagné en sagesse). Bref, à la différence du gardien nantais, Aubameyang, lui n’attend pas une demi-heure pour annoncer que le compte est bon : le voici qui surgit pour chiper la balle avant que le portier ne s’en saisisse, et de la glisser au fond (1-0, 17e).

Hormis ce but, les rapports de force ne changent guère, entre domination olympienne modérée et contre-attaques jaunes rares mais menaçantes. Après une volée contrée de Gueye, la balle traverse ainsi le terrain à toute vitesse pour parvenir à Simon. Au duel avec Mbemba, l’attaquant canari s’effondre devant l’autorité du Congolais : le ralenti montre que le geste défensif de Chancel s’avère d’une grande valeur, à un détail près, celui de ne toucher le ballon à aucun moment de l’action. Mais hormis cette broutille, c’est assurément un geste de grande valeur, et la loi XL-III du football est formelle : quand le geste défensif est de grande valeur, yapapéno.

Très esthétique également est la montée balle au pied de Mbemba, qui panique la défense avant de servir Sarr, pour un tir malheureusement trop précipité. Le dernier mot de la première période revient enfin à Lopez, qui claque une frappe plus que menaçante à la suite d’un corner.

Quelques trop longues séquences de possession nantaise laissent à craindre que les craintes de Papy Gasset soient fondées : trois jours après le match épique contre Villarreal, l’OM commence à tirer sévèrement la langue.


Dès la reprise, il faut ainsi que Mbemba déploie toute l’énergie du désespoir pour priver un Nantais, trouvé seul sur un centre en retrait, d’une égalisation toute faite. Ici encore, les Nantais font preuve d’une mauvaise foi extraordinaire à réclamer une vague main de notre défenseur, au lieu de s’incliner devant l’héroïsme du geste, comme tout un chacun doté d’un minimum d’objectivité.

‘z’avez qu’à lire la presse sportive de ce matin : tout le monde en Europe applaudit ce contre décisif, il n’y a que les Nantais à faire les pisse-froids en réclamant un pénalty ou je sais pas trop quoi. Vous voulez que je vous dise ? Ça m’agace, ces mauvais joueurs.


Si Veretout est trouvé peu après en bonne position de tir, la production olympienne s’avère plus que laborieuse, si bien que notre entraîneur n’attend pas l’heure de jeu pour effectuer un triple changement. Merlin, Kondogbia et Onana entre, ce dernier à la place de Ndiaye, pour une densification du milieu aux confins de la rétractation gonadique. Geoffrey doit d’ailleurs très rapidement se mettre en évidence pour gommer avec brio une relance calamiteuse de Lopez. Malgré ces renforts défensifs, Nantes occupe désormais notre camp à temps plein, l’abattage de notre défense ne suffisant pas à nous épargner quelques sueurs acides.

Même les offensifs mettent la main à la pâte, à l’image de Sarr qui doit mettre à profit ses capacités de vitesse pour effectuer un retour-dragster dans le dos d’un Nantais. Les Nantais s’échinent à réclamer une faute, en vain pour qui connaît l’inflexibilité totale de M. Letexier dont, pour notre part, nous avons toujours vanté ici la finesse de la diplomatie, l’infaillibilité du jugement, la beauté grecque du profil et l’énormité du sexe. Bref, pendant que l’arttaquyant essaie de se déterrer de la pelouse où l’a enfoncé Ismaïla, la contre-attaque s’enclenche par des passes redoublées entre Veretout et Kondogbia. Le jeu de baballe finit par lasser Geoffrey, qui se dit que, puisqu’on dispose en ce moment un attaquant en mode Didier Drogba, autant ne pas se faire chier et lui envoyer la balle. Et d’expédier ainsi une grosse tartine depuis le milieu de terrain, dont l’esthétique très « eh mes couilles, tiens », ne doit pas masquer la parfaite précision. Alban Lafon préfère quant à lui rendre hommage à son homonyme Jacob de Lafon, en se fendant d’une authentique sortie de chiotte. Jean-Bite casse la faïence d’un contre favorable et dépose l’offrande finale malgré la présence de deux défenseurs sur la ligne (2-0, 79e).


Au cas où Gennaro Gattuso s’intéresserait encore au sort de l’OM (après tout pourquoi pas, on a bien vu Vitinha dans les tribunes hier), il se sera sans doute demandé à quoi tient cette réussite ahurissante dont il a été privé en son temps, cette conjonction d’un buteur en pleine bourre, d’un gardien adverse sous THC et d’un arbitre bienveillant (mais néanmoins totalement juste et impartial).  Ce à quoi Jean-Louis Gasset répondrait que « la réussite vient avec la confiance », Ghislain Printant ajoutant « bé oué, avé l’autre tâche là, c’est pas en foirant toute les actions après deux passes au milieu de terrain qu’on pouvait voir si on avait de la chance ou pas, hé », pour ceux qui éventuellement n’auraient pas compris.


Les joueurs

Lopez (2+/5) : Ses tentatives pour saisir le ballon sur sortie aérienne ne sont pas sans évoquer celles du coyote pour attraper Bip-Bip. La plupart des gardiens portent des gants Uhlsport ou Adidas, lui il joue en ACME.

Meïté (3+/5) : Mi-troisième central mi-latéral droit, Bamo s’est surtout attaché à contenir le remuant Moses Simon. On a eu les mêmes problèmes pour faire entrer notre cheval dans le van hier après le concours, sauf qu’une jument, elle, on peut l’amadouer avec un seau d’orge et lui coller des longes au cul.

Mbemba (4-/5) : Dispose du plus grand atout dont puisse jouir un défenseur central : l’impunité.

Balerdi (4/5) : Comme pour M. Letexier, je mets au défi quiconque deprouver que l’un d’entre nous a pu un jour exprimer la moindre réserve quant à ses immenses qualités.

Garcia (3/5) : Le jeu penchant totalement côté opposé, Pénélope Garcia s’est contenté de faire tapisserie.

Merlin (58e, 3/5) : N’a pas paru très troublé par le sort de ses anciens coéquipiers. De toute façon même les joueurs nantais n’ont pas l’air d’en avoir grand-chose à faire non plus.

Gueye (3/5) : Ce qui est énervant, c’est qu’on va devoir recommencer à s’attacher, et qu’on sera tout tristes cet été quand il aura bien profité de son retour en grâce pour quitter le club avec un gros doigt en guise d’indemnité de transfert.

Kondogbia (58e, 4/5) : Enlarge your volume de jeu.

Veretout (3/5) : Quasiment plus de carburant dans le moteur, mais même en rampant avec une langue de 10 kilomètres Jordan reste plus efficace que tous nos milieux de terrain réunis sous Gattuso.

Harit (3/5) : Une énorme activité qui ne débouche sur rien de décisif. Le fait qu’il ne puisse pas courir trois foulées balle au pied sans se faire plaquer au sol par un adversaire n’aide certes pas à l’épanouissement.

Sarr (4/5) : Le médecin chargé du protocole commotion était malheureusement en congés, profitant de l’absence de Samuel Gigot pour écluser les 126 jours de RTT qu’il avait accumulées. Le staff médical a donc traité les deux chocs violents subis par Sarr selon le protocole en vigueur à la LFP : en n’en ayant rien à foutre. Sur le plan sanitaire on sait pas, mais sur le plan sportif Ismaïla n’a pas paru s’en trouver plus mal en tout cas.

Luis Henrique (89e) : Petite promenade printanière.

Ndiaye (2/5) : Mériterait peut-être un petit temps de repos. C’est que ça fatigue, de ressusciter au football.

Onana (58e, 3/5) : Entré pour apporter du matériau, pas pour faire des bellures.

Aubameyang (4/5) : D’abord nul en même temps que l’équipe, Jean-Bite est devenu buteur d’une équipe en regain de confiance, et maintenant devient le buteur qui porte à bout de bras l’équipe même quand elle broute du carburateur. On ne sait pas où cela va s’arrêter. Faudrait d’ailleurs pas que ça s’arrête.

Moumbagna (82e) : De la bonne volonté, mais aussi un ou deux mauvais choix tout vilains. Evidemment, dans le contexte actuel, c’est plus aisé de progresser sereinement à son rythme.


L’invité zoologique : Florian Mulet

Pouvait-il exister un invité plus approprié pour notre adversaire du soir, lui dont la seule notoriété qui lui subsiste réside dans le fait d’être aux mains d’un allongeur de muges.

  • Les autres : Bah ouais, ok, y avait péno, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Vous inquiétez pas, les pénaltys ça se retrouve, c’est pas comme le jeu à la nantaise.
  • Le classement : Nous n’avons plus que trois points de retard sur la quatrième place, ce qui est déjà inespérée. Tout porte cependant à croire que l’embellie au classement ne soit qu’un trompe l’œil, compte tenu de notre état de fatigue et du calendrier autrement plus relevé qui nous attend. Il n’appartient qu’au mage Gasset et à son équipe transfigurée de continuer à nous surprendre.
  • Coming next : Il convient jeudi d’assurer la qualification à Villarreal sans trop laisser de plumes, avant de négocier le dernier virage avant la trêve, le déplacement à Rennes. S’ensuivront deux semaines de trêve, précieux temps de récupération avant une reprise proprement dantesque.
  • Le replay :si vous avez raté l’épisode précédent, l’académie de cette semaine vous donnait des nouvelles d’Erzulie et du Géomètre.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky. Anthony Ch. remporte un concours zoologique orphelin de Nicolas Palourde.  


Bises massilianales,
Blaah

1 thought on “OM-Nantes (2-0) : La Canebière Académie tient le coup

  1. Je crois que le copier coller pour Ounahi est volontaire. Tant qu’il ne fera pas d’efforts de son côté…

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