Aïoli les sapiens,

Alors que les théories du complot fleurissent de par le monde, et avec elles les multiples tentatives pour analyser leurs tenants et aboutissants, il existe une hypothèse qui à ma connaissance n’a pas encore été testée : et si, contre toute attente, les complotistes étaient animés d’une foi immodérée en l’espèce humaine ?

Je m’explique : des esprits tordus pourrait imaginer que la situation de l’OM s’explique uniquement par un objectif secret de Jacques-Henri Eyraud, qui consisterait à éradiquer purement et simplement toute trace des supporters marseillais traditionnels dans l’environnement du club. Tout s’emboîte : les sanctions aux groupes de supporters, bien sûr, mais aussi la communication aussi lisse qu’imbécile, les purges des Marseillais au sein des équipes administratives, et l’effort entrepris pour sensibiliser les jeunes à la division OM Records plutôt qu’au football, terrain sur lequel la clôture du stade et le spectacle affligeant finiront tôt ou tard par dégoûter même les plus enracinés des aficionados olympiens.

Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé une experte : Fanny Neussioute, sociologue à l’Université de Provence :

« Bien souvent, le principe du rasoir d’Ockham suffit à démanteler les théories du complot : pour appréhender des événements qui nous échappent, le plus logique est de privilégier l’hypothèse la plus probable. Ainsi, les Olympiens n’ourdissent sans doute pas un complot machiavélique destiné à détourner du club ses éléments les plus passionnés : il est beaucoup plus probable qu’il s’agisse simplement de gros connards.

En l’espèce, c’est à ce moment de mes recherches que je me suis rendu compte que les complotistes avaient une vision de l’humanité bien plus noble que la mienne : pour eux, il est tout simplement impossible de rassembler autant de médiocrité, d’antipathie et d’incompétence en un nombre aussi réduit d’individus ; cela ne peut pas exister. Or puisqu’il est humainement impossible de se comporter comme des abrutis pareils sans le faire exprès, c’est donc qu’ils le font exprès. Eh bien croyez-le ou non, après avoir vu les interviews d’Eyraud, le match des joueurs contre Nîmes et les conférences de presse de Villas-Boas, j’avoue que j’ai un doute. »


L’équipe

Pelé
Lirola – Alvaro – Caleta-Car – Sakai (Khaoui, 65e)
Rongier – Kamara (Gueye, 18e)
Thauvin (Germain, 65e)  – Sanson (Cuisance, 65e) – Payet (Radonjic, 65e)
Benedetto

Après une brève entrée contre le PSG, Lirola effectue ses réels débuts parmi nous, ce qui n’empêche pas Sakai de rempiler côté opposé. Blessé lors de ce même match, Mandanda laisse sa place à Pelé. Gueye remplaçant, la triplette de l’enfer Kamara-Rongier-Sanson réapparaît. Payet est titulaire sans pour autant récupérer le brassard.


Le match

Sans surprise face au dernier du championnat, l’OM prend ses aises ; une incursion nîmoise dès la 4e minute nous rappelle cependant qu’il serait bon de ne pas tarder à nous rendre le match facile, pour une fois. De plus, après un début de match parfait, Kamara se blesse à la cuisse et doit sortir avant la 20e minute. La circulation de balle est fluide, quelques combinaisons sympathiques sont produites, et Reynet doit repousser deux premiers tirs de Sanson puis Payet. Malgré notre pressing, Nîmes parvient à sortir le ballon de belle manière, mais nos défenseurs gèrent leurs rares tentatives une main dans le slip.

Les événements suivent leurs cours logique passée la demi-heure, quand la défense nîmoise finit par fondre un fusible sur un centre anodin de Lirola : un premier défenseur se troue et laisse passer le ballon pour Benedetto, dont le contrôle est contré de la main par un deuxième. Après les échecs de Payet et Benedetto dans l’exercice, c’est Thauvin qui se charge de transformer le pénalty, en tas de merde en l’occurrence : un face-à-face avec Baptiste Reynet en janvier dans un stade vide, c’est visiblement trop de pression pour notre champion du monde, qui expédie son tir à côté de la cage.


S’il y a alors de quoi se mordre une couille, la seconde ne tarde pas à suivre : Payet délivre un centre magnifique pour Benedetto, qui s’immisce entre les deux défenseurs mais ne parvient à deux mètres de but qu’à réaliser une pauvre quéquette repoussée par le gardien. Ce qui pourrait ne représenter que deux exaspérants contretemps fait s’évaporer les bonnes dispositions olympiennes. Le jeu prend le rythme d’un calendrier vaccinal français, plus aucune passe n’arrive à destination et, pire, Yohan Pelé doit produire une belle RAIE pour éviter le déshonneur juste avant la mi-temps, suite à un centre sur lequel Sakai se trouve seul à (ne pas) défendre contre deux Nîmois.

La seconde période fait émerger le même goût de tartine à la merde qui émanait déjà de notre déplacement à Dijon. Mais si pressentiment il y a, il est alors plutôt optimiste par rapport à la réalité. Alors que Nîmes se sortait déjà sans trop de mal d’un pressing correct, nous choisissons de nous mettre à presser l’un après l’autre, et sans courir. Cette attitude hautement risible conduit nos joueurs à se faire éliminer tout seuls sans que les Nîmois n’aient à tenter autre chose que quatre passes faciles. Les boulevards créés au milieu aboutissent à un centre en retrait dégagé par Caleta-Car directement sur un Nîmois (les puristes diront plutôt « dégagé d’une manière qui demande à Payet de faire un effort pour éviter à l’attaquant de récupérer la balle », ce qui revient au même). Le ballon revient dans la surface pour un tir dévié plus ou moins volontairement par Eliasson et qui surprend Pelé (0-1, 55e).

Les Olympiens régissent à ce coup du sort en se procurant un corner, repoussé après un gros duel dans la surface. Sur le second ballon, Sakai représente le dernier rempart garantissant l’inviolabilité de notre couloir, ce qui équivaut à recruter Gabriel Matzneff pour du baby-sitting. Hiroki perpétue le souvenir de ses ancêtres en pressant comme un kamikaze en deltaplane, s’éliminant tout seul pour ouvrir la voie à une contre-attaque à 4 contre 2. Caleta-Car ne peut rien contre ce surnombre habilement joué, qui s’achève par un centre trouvant Eliasson seul au deuxième poteau (0-2, 57e).

Sentiment dominant dans les foyers marseillais à l’heure de jeu.


Les commentateurs de Téléfoot estiment alors qu’un sursaut d’orgueil olympien est hautement probable, avec la même conviction que leur patron décrivant la solidité financière de sa chaîne devant la LFP. Malgré quatre changements simultanés, l’OM s’offre en réalité une demi-heure d’agonie, sans envie ni qualité. L’OM, c’est un joueur de Flubupte qui ne sait pas quoi faire quand ses dés ne tirent pas de six. L’OM, c’est un skipper du Vendée Globe confronté à des vents contraires, et qui se persuaderait que la meilleure chose à faire est de saborder son bateau.

Nîmes nous offre bien un peu d’espoir avec une relance anale que même Benedetto parvient à exploiter (1-2, 85e), mais hormis un moment de chaud à la 95e, la résignation des nôtres semble avoir fait son œuvre depuis longtemps. Les complotistes diront qu’une égalisation aurait gâché le somptueux doigt d’honneur que nos joueurs ont tenu à nous adresser. Cela appelle cependant une objection : l’égalisation aurait permis à ces têtes d’anus de fantasmer sur leurs capacités couillo-mentales, sans rien remettre en cause de leur petit confort qui les berce d’autant plus que les confinements et couvre-feux divers empêchent de salutaires mises au point à coups de barre de fer sur leurs voitures. Au moins, en encaissant une telle défaite, on peut espérer que ces abrutis seront forcés de se confronter à une espèce de prise de conscience.

Nous basculons officiellement en lapin de niveau II.


Les joueurs

Pelé (3+/5) : L’arrêt qu’il faut pour s’éviter une énorme déconvenue contre un mal classé. Du moins, c’est ce que nous aurions dû écrire dans un monde normal où les favoris reviennent du vestiaire avec un état d’esprit conquérant, au lieu d’un mental de finis à la pisse.

Lirola (3-/5) : Alors oui, après ce qu’on a vécu sur le côté droit, son apport offensif nous procure une sensation qui confine à l’émerveillement. Quelques phases défensives slipométriques nous commandent cependant d’attendre d’en voir un peu plus avant de faire vrombir l’hélicobite.

Alvaro (3-/5) : Promu capitaine après le grand remplacement (on se calme, Alvaro, je ne parle que des quatre changements de joueurs), ce qui lui a donné le privilège de se rendre devant les micros pour confirmer qu’en effet, « on fait de la merde ». On peut le saluer, de même que Villas-Boas, pour ce constat plein de lucidité, mais est-ce qu’à tout hasard, on ne pourrait pas aussi envisager l’hypothèse de travailler aux entraînements à ne plus faire de la merde, justement ? Juste pour essayer ?

Caleta-Car (1+/5) : Duje a montré en première mi-temps la fière allure d’un empereur romain, avant de plonger dans la plus lamentable décadence lorsque les hordes barbares se sont mises à déferler sur lui en seconde période.

Sakai (1/5) : Ça, en langage médical, ça s’appelle une décompensation : le corps humain parvient à mettre en place des stratégies à long terme pour fonctionner normalement malgré un désordre grave (psychose, cancer, niveau footballistique de merde), mais par contre, quand il finit par lâcher, c’est spectaculaire.

Khaoui (65e, 3/5) : Au lieu de penser à des priorités telles que son capitanat, son futur club ou son image de marque, Saïf-Eddine est entré avec l’idée saugrenue de chercher à égaliser. Mais ce doit être parce qu’il n’a pas un très bon niveau, les vrais grands joueurs sont au-dessus de ça.

Kamara (Aïe) : Son match débutait très bien, et on aura au moins eu la consolation de ne pas voir Bouba nous décevoir comme les autres.

Gueye (19e, 1+/5) : Bien en place quand l’équipe ressemblait encore à un collectif, il s’est mis lui aussi à faire n’importe quoi en seconde mi-temps : un peu comme Morgan Sanson mais en plus triste, parce que lui semblait en avoir conscience.

Rongier (1+/5) : « Pape ? Morgan ? Ça ne vous dit pas qu’on reste tous les trois ensemble pour essayer de faire du pressing collectif ? Youhou ? Vous m’entendez ? Les amis ? Bon, bah c’est pas grave, je vais rester là, alors. »

Thauvin (1-/5) : Clairement, s’il ne prolonge pas, on y perdra économiquement, sportivement et même affectivement. Mais putain, qu’est-ce qu’on y gagnera en santé mentale.

Germain (65e, 1/5) : « J’entre comme quoi, là ? Avant-centre ? False-winger-on-opposite-foot ? Trequartista-pivot-sur-route-mouillée ? Qu’est-ce que vous dites, coach ? Vous savez pas et je me démerde ? Ah bon, eh bien soit. »

Sanson (2-/5) : Soyons honnêtes,dans une équipe qui domine comme au cours de la première demi-heure, Sanson apporte cette imprévisibilité qui peut faire la différence. C’est d’ailleurs dommage pour Aston Villa qu’ils aient arrêté de regarder le match à la 30e minute pour aller rédiger leur offre de recrutement mais bon, on ne va pas s’en plaindre.

Cuisance (65e, 1/5) : Faudrait voir à essayer de réussir un truc, depuis le temps.

Payet (1+/5) :


Radonjic (65e, 1/5) : Nemanja a bien compris que l’ambiance était relativement tendue et s’est donc abstenu d’en rajouter : il a fait n’importe quoi, mais sobrement.

Benedetto (2-/5) : Un pénalty obtenu, une occasion horriblement ratée, des randonnées sur toute la largeur du terrain y compris quand il était censé appeler le ballon dans la surface, et un sursaut de combativité en fin de rencontre. Mais bon, cette analyse revient à éplucher son match comme des jurés d’assises épluchent le parcours d’un serial killer à la recherche de circonstances atténuantes, au final ça mérite quand même 20 ans de taule.

L’OM contre les mal-classés, un gag toujours efficace.


L’invité zoologique : Lamine Wombat

Le wombat est un mignon animal qui ne paie pas de mine, mais qui présente la rare particularité de disposer d’un postérieur renforcé par une plaque osseuse très solide. Cette défense lui permet non seulement de bloquer son terrier à l’approche d’un prédateur mais aussi, dans les cas extrêmes, de coincer ce dernier contre la paroi et littéralement lui broyer le crâne avec son cul. Il s’agit donc de l’invité zoologique le plus approprié pour illustrer la manière dont nos espoirs sportifs ont pris fin ce soir.

– les autres : alors pour mettre un terme à une polémique récente : sur ce match, Nîmes, c’est nettement moins nul que Dijon. Certes, l’analyse aurait pu être différente si nous avions mieux exploité leurs cadeaux défensifs.

– le classement : Pour quoi faire ?

les boutons : les petites choses ci-dessous intitulées « faire un don » et « rejoins-nous » te font de grands yeux attendrissants pour que tu viennes cliquer dessus.

– les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

Sentiment dominant dans les foyers marseillais au lendemain du match.


Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “OM-Nîmes (1-2) : la Canebière Académie cherche la sortie

  1. Ah putain je l’ai attendu ce monsieur lapin de niveau 2 ! Jusqu’au bout je me suis demandé s’il serait de la partie (« résigné au point de ne pas le sortir du chapeau, le Blaah » me dis-je…). Mais il est là et bien là. Heureusement qu’il y a cette acad, les vidéos de mecs comme Greg empêche moi pour trouver du positif dans ces matchs (traduction : nous faire marrer un bon coup devant vos exteriorisations devant tant de nullité).
    En tout cas, pour l’info, j’ai Googlisé la sociologue, le pédophile, la pièce de théâtre, le wombat… Je connaissais pas tout ça… Enfin je pensais que la sociologue était réelle, bien que je ne la connaisse pas, ayant pourtant étudié à la fac de lettres d’aix, et malgré ses propos outranciers. Le wombat aussi je connaissais mais je savais pas qu’il tuait ses prédateurs avec son cul (en lâchant des caisses à la limite mais en écrasant leur tête…)

  2. Et allez 3 points pour un concurrent anal au maintien.

    Dégoûté de n’avoir fait que match nul contre vous la semaine dernière.

  3. Ils m’ont niqué le week end !!! Prendre 2 buts de ce zgueg !!! Pénalty loupé, occasions vendengee je pense qu il y a un problème dans le groupe

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