C’est la porte ouverte aux branles-bourse (vous l’avez?).

 

Le contexte

Il va être compliqué d’être objectif, exhaustif, sérieux et faire une académie classique. Il est peu probable que vous imaginiez le degré de colère et de mépris qui hante mon esprit envers ces joueurs. Il me sera impossible de faire semblant. Soyons néanmoins professionnel et rappelons certains évidences lors de cette sortie de compétition.

A l’aube de cette journée de merde, tout ce petit monde de privilégiés pouvait se qualifier, même la Corée du Sud en cas de victoire, quelle bande de chiens, contre l’Allemagne par deux buts d’écart et une victoire du Mexique contre la Suède.

Le Mexique était le pays en meilleure position, la Suède devait gagner quand même en espérant un problème de ces merdes de footballeurs allemands. Les Allemands pouvait même perdre si le Mexique gagnait, tout en perdant d’un but de moins que les Suédois. Bref, les plus grands mathématiciens étaient réunis pour arriver à la conclusion suivante : le mieux est que chacun chercher à gagner, on fera les comptes après. Je me mords le gland pour croire ce que je vais écrire. Je sais pourtant que je vais l’écrire, je connais la fin de l’histoire, ils meurent tous ces bâtards de lâches. On a donc fait les comptes après. La Suède a gagné contre le Mexique. On le sait, mon frère l’a dit dans son académie coréenne : les latinos sont des feignasses nourries au Pulco citron et dès qu’ils peuvent se les croiser au bord de la piscine, il n’y plus personne. Voilà, pas besoin d’être un génie en géopolitique pour le savoir, en revanche il faut savoir le dire avec diplomatie. Alors dites-moi, si la Suède gagne, que doit faire par exemple la sélection allemande ?? hum ?? Elle doit gagner aussi. Et contre qui ??? Devinez ? La seule équipe du groupe à avoir perdu ses deux premiers matchs, la fierté de l’Asie, la redoutable Corée du Sud, demi-finaliste dopé de sa coupe du monde en 2002. La Corée du putain de Sud. La putain de Corée du putain du Sud. Contre la Sélection allemande, quadruple championne du monde, championne du monde en titre, vainqueur de la Coupe des Confédérations, invaincue en qualification, 10 victoires en 10 matchs, détentrice de 80 % des records de la compétition, tout cela détaillée dans la présentation de l’équipe.

D’un côté, la Corée du Sud, de l’autre côté l’Allemagne. D’un côté, une sous nation du football, oui oui oui, mes confrères spécialisés de Lucarne Opposée pourront toujours dire que c’est du mépris et de l’ignorance, désolé les petits loups mais la Corée du Sud n’est pas une nation majeure du football, peut-être contre le Sultanat de Bruneï mais faudrait pas trop me rebattre les oreilles avec la qualité intrasaké de cette équipe, elle n’est pas à la table des grandes nations du football, merde. De l’autre côté, l’Allemagne qui doit se racheter de son entrée calamiteuse, qui doit gagner pour se qualifier et se rassurer, qui doit montrer au monde que la quatrième étoile n’est pas filante, loin dans les souvenirs. Merde. Putain de merde. Et ce qui est arrivé, arriva, le tenant du titre, rempli d’une suffisance, je me retiens de ne pas dire toute germanique, et d’une arrogance qui ont été les seules caractéristiques de ces joueurs. Il n’est pas possible de parler d’un groupe ou d’une équipe.


L’équipe

Qu’est-ce qui a pu se passer dans le cerveau de Joachim Löw ? Pourquoi remettre des joueurs qui ont perdu le premier match et qui n’étaient pas titulaires lors du deuxième ? Pourquoi s’entêter à mettre des boulets à cette équipe ? A quel moment exactement, il ne s’est pas rendu compte du putain de mur de Berlin qu’il allait se prendre ?

Impatiente, empruntée, maladroite, précipitée, individualiste, stérile, résignée, lourde, déconcentrée, désaccordée, vaniteuse, tout simplement mauvaise et mal préparée à cette configuration, la pourtant si belle NationalMannschaft n’avait plus que son maillot pour essuyer des larmes de tristesse et de colère. Un tel gâchis pour cette belle génération dont les principales têtes de gondole vont sans doute en partie disparaître. Pour de bonnes raisons si les instances ouvrent enfin les yeux sur le niveau catastrophique de Müller depuis la victoire en coupe du monde, pour de mauvaises raisons, si une partie du public et des médias s’acharnent encore sur un Özil pas si absent que cela, malgré les avis définitifs sur ce superbe joueur. L’ambiance n’est pas à la bienveillance pour les immigrés, le traitement de certains bleus est assez symétrique.

Troisième match et troisième composition de défense différente. Boateng est suspendu, Rüdiger retrouve le banc, Hummels revient en patron incontesté accompagné de Sülle et de Kimmich à droite, le seul à avoir fait les trois matchs, et Hector à gauche. Khedira réintègre le milieu après l’échec, et quelle déception, de Gündogan (qui avait remplacé Rudy, blessé), Reus est bien là, Özil revient, et ENFIN Müller ne débute pas le match. Werner est en point, terriblement seul. Je pensais que Müller pouvait sauter pour Gomez, mais non, l’ambition est encore à la maîtrise alors qu’un abordage constant sur les reins coréens aurait été de bon ton.

C’est donc une équipe solide, expérimentée avec des joueurs qui ont des cartes personnelles essentielles à jouer puisque des places de titulaires sont à prendre pour les matchs du second tour. Et d’autres revenants doivent prouver qu’ils ont nécessaires. Incroyable déconvenue. En posant pourtant tous ces défis vitaux pour l’équipe, il est incompréhensible de ne pas avoir vu une fessée allemande lors de cette rencontre.

L’équipe s’est sabordée en ne prenant pas la mesure du gouffre au bord duquel elle s’est approchée depuis novembre 2017 et la fin des qualifications. Elle a cru que le palmarès la défendait de la défaite et la prémunissait contre la honte. Elle a eu tort et la honte doit en être plus forte aujourd’hui que ces champions n’ont agi en sportifs de haut niveau. C’est exigeant, c’est usant, mais ce qui est mal fait se paie un jour. Cette coupe du monde n’a pas été préparé en interne par la sélection mais surtout, elle n’a été remise en question par personne ou aucun organe. Oui vous me direz que les vrais problèmes de notre époque sont ailleurs, mais même en relativisant, aucun warning ne s’est déclenché. L’aveuglement est double : les yeux fermés avant et la trop forte lumière blanche quand les yeux s’ouvrent de surprise et de frayeur. Car la surprise de cet échec laisse évidemment la place au vide et à l’inconnu : qui reste, qui part, qui assume, qui fuit, qui vient, qui donne un nouveau souffle, qui punit, qui relance, qui place la prochaine échéance et l’exigence d’un résultat ? L’équipe d’Allemagne n’a pas l’habitude de ces questions et c’est finalement peut-être sain que périodiquement une purge, une vraie, soit faite.

Attention à la politique de la terre brûlée : certains ont faim et cela s’est vu, certains vont s’appuyer toute leur carrière sur ce formidable moment d’accélération d’expérience, certains vont savoir capitaliser et éviter les écueils du même type lors des prochaines compétitions, il y a trop de talent et encore beaucoup d’envie pour ne pas s’appuyer sur certains écorchés du moment.

Place au match.

Morituri te salutant

 


Le match

Etouffant avec un épilogue tout aussi surprenant que grotesque et lamentable. Faut-il vraiment s’attarder sur un match qui a donné lieu à une parodie de tactique ? Où tout ce qui fait la force d’une grande équipe, le calme, la préparation, le contrôle des événements a été absent ou feint. Du match, on ne retiendra que le score et de la compétition, que l’élimination. Soyons humbles sur une analyse faussée par l’enjeu, l’émotion et la poursuite d’un résultat finalement hors d’atteinte. C’est d’autant plus flagrant qu’aucune analyse n’est réellement faite sur la tactique du match pour une bonne raison, c’est la difficulté de lecture et la certitude pour tout commentateur que si le match était rejoué 200 fois, 200 fois l’Allemagne gagnerait. Le concours de circonstance n’est évidemment pas une explication satisfaisante mais accordons tout le bénéfice de la victoire à une équipe de Corée du Sud qui a su faire de l’opportunisme en fin de match, la signature d’un bel exploit de leur côté. Le score ne reflète en aucune manière la physionomie d’un match secoué par les Allemands qui se sont un à un éclatés sur un gardien coréen en feu et des astres alignés au pays du matin calme.


Les joueurs

Neuer (1/5) : un leadership contesté, contestable mais qui s’est renforcé au fil des matchs. Insuffisant pour insuffler sa force personnelle. S’est pris deux buts de la Corée, imputable certes au collectif, mais le collectif n’a pas les gants.

Hummels (1/5) : avant de prendre l’eau, la défense a tenu. Est monté pour mettre du poids, l’impression qu’il stagne quand même voire régresse gentiment en vivant un peu sur ses acquis et le manque de concurrence en défense allemande.

Sülle (1/5) : seul match du tournoi en remplacement de Boateng. A su montrer son physique solide en contraste avec l’adversaire. Forcément compliqué, et évidemment un échec.

Hector (2/5) : A gagné sa place dans ce naufrage. Espérons que sa saison à venir en deuxième division allemande avec Cologne ne le fera pas disparaître des radars.

Kimmich (3/5) : un des bonhommes du tournoi dans cette équipe. Entreprenant, rapide, un des joueurs sur lesquels la nouvelle équipe devra s’appuyer, il n’a que 23 ans.

Khedria (1/5) : perdu depuis longtemps dans cette sélection. Ne devrait pas résister à l’arrivée d’une nouvelle vague. A bientôt 32 ans, saluons l’un des piliers de cette équipe depuis la révélation de cette génération formidable en 2010.

Özil (3/5) : on attend tellement toujours plus de lui, il traîne une fausse nonchalance qui en fait, footballistiquement, un coupable idéal, malgré des statistiques intéressantes même pour cette défaite, notamment en nombre d’actions créées. Devrait prendre un peu de distance aussi.

Kroos (2/5) : sauveur éphémère du deuxième match, il a encore beaucoup tenté, ses camarades attendaient de lui un coup de patte magique. Cela a failli fonctionner. Un des grands hommes de l’équipe forcément. Risque de payer peut-être un peu ses déclarations sur sa motivation relative.

Goretzka (1/5) : clairement un mauvais choix de coaching de Low. Jeune, trop jeune pour ce match, devrait cela dit avoir un bel avenir en complétant l’aile droite de la sélection avec Kimmich.

Reus (1/5) : pas aussi décisif que son envie, tout aussi impuissant à renverser seul la montagne magique. Avec Kroos, il incarne peut-être les leaders pendant la transition de génération.

Werner (2/5) : aurait dû être soutenu dans le jeu avec un point fixe ou un joueur embarquant davantage de ses vis-à-vis. Bel état d’esprit.

 

Les remplaçants

58e : Gomez remplace Khedira

63e : Müller remplace Goretzka

78e : Brandt remplace Hector

 

 

J’ai même réussi à positiver. Je m’étonne encore. Bon vent à toutes ces nations de tocards qui continuent. Bon courage à ces équipes subalternes qui vont se disputer le droit de nous succéder, nous les seuls et uniques vainqueurs de cette compétition. Car oui nous avons déjà 4 ans d’avance sur vos prochaines désillusions. Nous nous en délecterons et notre victoire n’en sera que plus brillante.

Encore une.

Salut les nases

6 thoughts on “La Klakette Moustache Académie saute la fin de compétition

  1. Maintenant on va devoir se taper Suède Suisse à 16h. Comment je fais pour justifier mes RTT moi ? Je vous remercie pas les Klakette-moustachais.

  2. 4 ans d’avance sur nos désillusions? Cette coupe du Monde est la dernière. Après ce sera autre chose (le Qatar, les 16 poules de 3…). Ce sera ce que vous voulez mais ce ne sera plus jamais la coupe du Monde. C’est la dernière coupe du Monde et vous l’avez foiré comme des tocards.

    Animalement,

    Votre ZOO préféré.

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