Lorient-OM (0-3), La Canebière académie prend des points et perd des pièces

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Ça claque et ça se claque.

Aïoli les sapiens,

La saison est-elle réussie ? Maintenant que nous sommes sûrs de n’y rien gagner : non. La possibilité de nous qualifier en Ligue des Champions reste un enjeu alléchant, et quasi-vital pour ne pas nous faire décrocher un peu plus encore du haut niveau. Mais ce n’est pas un trophée. Alors que cette semaine, nous-mêmes sabotions le plus lamentablement possible notre dernière chance de garnir notre palmarès cette année, Nantes a rejoint le cercle de moins en moins fermé des équipes françaises ayant remporté un trophée depuis moins longtemps que nous. Pour mémoire, celles-ci sont le PSG, Monaco, Lille, Saint-Étienne, Strasbourg, Lyon (à deux semaines près), Bordeaux, Guingamp, Rennes et, donc, Nantes.

Donc non, ces trois derniers matchs ne sont pas même de nous faire conclure « une saison réussie » : il est uniquement de notre devoir de les accomplir du mieux possible pour que le bilan soit, disons, au mieux passable.


Les Longorious Basterds

Mandanda
Rongier  – Saliba – Caleta-Car (Kolasinac, 52e) – Luan Peres
Guendouzi – Kamara – Gueye
Ünder– Bakambu (Dieng, 17e, Luis Henrique, 70e) – Gerson (Lirola, 70e)

Outre ses espoirs et sa dignité, l’OM a perdu contre le Feyenoord Payet, Harit et Milik. Il est même désormais certain que la blessure musculaire contractée par Dimitri signifie pour lui la fin de sa saison. Amine pourrait quant à lui revenir pour les derniers matchs, de même peut-être que Milik (il n’est cependant pas précisé si ce dernier reviendra guéri de son pied bot).

Mandanda reste dans les buts, tandis que Gerson, en l’absence de meneur de jeu, évolue un cran plus haut qu’à l’accoutumée. Bakambu est quant à lui titularisé en pointe.


Le match

Dans sa quête du maintien, Lorient tente de nous appliquer la recette rotterdamoise qui nous avait tant fait souffrir à l’aller contre le Feyenoord : des ballons directs dans le dos de la défense. Mais comme ici on n’est pas chez ces beatniks de Néerlandais, le pressing ardent au milieu de terrain est remplacé par un blocquéquipe cuirassé façon Direction des constructions navales. Le résultat en est immédiat : les Bretons sont totalement inoffensifs. Même soumis à notre dogme de la possession pépère, même après la sortie précoce de Bakambu sur blessure musculaire, la soumission lorientaise est telle que nous sommes bien obligés de nous procurer des occasions.

Notre temps fort est inauguré après la vingtième minute, quand après une belle action collective Kamara lance Luan Peres sur le côté gauche. Le centre parfait du Brésilien trouve à la réception Gerson, qui a bout portant applique sa tête pile là où il ne fallait pas : sur le gardien. Deux minutes plus tard, ce même Dreyer se fend d’une authentique RAIE en parant une tête de Dieng sur corner, Morel se chargeant de contrer la reprise de Gueye. L’OM ne se décourage pas et monopolise la balle dans le camp adverse. Ünder semble retrouver l’efficacité qu’on lui connaissait, et l’on pourrait d’ailleurs en dire autant de notre bon vieux Jérémy Morel : chargé de la relance, notre légendaire fossoyeur de matchs voir fondre sur lui Guendouzi et Ünder, se replie précipitamment et se fait éjecter dans le coin du terrain par une charge virile mais correcte de Cengiz. Aussi spontané que précis, ce dernier centre sitôt le ballon récupéré, Dieng se chargeant au second poteau d’une adroite reprise façon kung-fu (0-1, 39e).

D’une totale impuissance, Lorient nous inflige cependant un avertissement sans frais (autre que de blanchisserie, je veux dire) dans le temps additionnel : sur corner, William Saliba Pol Lirola lâche inexplicablement le marquage de Laporte, seul mais incapable de cadrer sa tête décroisée.


Restons dans l’inexplicable avec cette reprise qui voit coïncider deux événements de l’ordre de l’exceptionnel : un OM qui ne foire pas son début de seconde mi-temps et un Guendouzi adroit devant le but. Gerson se bat ainsi pour gagner la balle dans le camp adverse puis, une fois la situation maîtrisée, fait glisser une petite talonnade pour Luan Peres tout en se roulant un spliff. Précis et lucide, Luan donne en retrait pour Guendouzi qui s’enfume deux défenseurs en un seule contrôle. Mattéo poursuit son incursion dans la surface et la conclut d’un petit tir du pied gauche, face à un gardien qui oublie pour une fois de se prendre pour le onzième avatar de Vishnou (0-2, 48e).

Les habitués de la Commanderie savent que, lorsqu’elle est convoquée pour réaliser de tels miracles, la déesse Erzulie n’est pas du genre à s’exécuter gratuitement. Or, avec tout le respect que nous lui devons, nous sommes bien forcé de trouver notre déesse de l’amour quelque peu grognon en ce moment. Il est vrai qu’il est loin, le temps où André-Frank Zambo Anguissa la comblait de ses faveurs, ce qu’elle lui rendait par un sort de titularisation éternelle d’une puissance jamais vue jusqu’ici. Mais voilà, les hommes et les cyprès passent, et les temps changent. D’une rationalité décevante, les Olympiens invoquent de moins en moins. Seule, à la Commanderie, Erzulie s’ennuie. Son loisir du moment, c’est de jeter des fléchettes au hasard sur des statuettes qu’elle a confectionnées elle-même. Cet après-midi, Erzulie a fait marquer l’OM à la 48e minute, par Guendouzi qui plus est : toute déesse qu’on est, on a bien le droit de s’amuser, merde quoi ? Hop, petite fléchette lancée en l’air, sur qui elle tombe ? Caleta-Car, pourquoi pas.

Sur le terrain, l’OM recule nettement dans l’optique de gérer le match. Après un quart d’heure à ce régime et dans un moment de lucidité ici encore à la limite du surnaturel, les Olympiens se disent que face à des nuls pareils, il serait plus sécure et pas beaucoup plus fatigant de se sortir un peu les doigts pour les presser plus haut. Ünder et Rongier lancent une furieuse charge face à un Lorientais qui leur cède le ballon en criant « maman ». Valentin expédie immédiatement la balle vers Dieng qui, sur le côté droit, travaille gentiment son vis-à-vis avant d’adresser un centre à ras de terre parfait. Gerson conclut avec sa décontraction légendaire (3-0, 67e), une décontraction telle qu’il nous faut en réalité une poignée de secondes pour prendre conscience qu’en réalité, il jonglait salement sa race depuis quelques instants. C’est qu’à la Commanderie, chez Erzulie, on s’amuse comme jamais avec, hop, deux fléchettes de plus jetées derrière les épaules : le passeur et le buteur s’assoient simultanément sur la pelouse pour réclamer le changement. Ne reste plus pour notre déesse qu’à rôder autour de l’infirmerie : si avec tout ce monde appeler à y passer elle ne trouve pas de nouvel amoureux, c’est à désespérer.


La suite nous en dira plus sur l’état de forme des uns et des autres mais, avec la moitié de l’équipe potentiellement sur le flanc (et pas les plus nuls tant qu’à faire), les deux matchs restants s’avèrent pour le moins compliqués. Pour faire bonne mesure, Saliba reçoit quant à lui un carton jaune qui le privera de la réception de Strasbourg.

Ces peurs mises à part, l’après-midi se déroule de la meilleure des manières, avec un OM gérant son avance sans être jamais inquiété. Pour une équipe sortant de deux traumatismes face à Lyon puis Feyenoord, une victoire aussi sereine était presque inespérée.


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Rien à faire à part améliorer ses statistiques de passes réussies. Un peu comme dans Quai d’Orsay, quand le ministre trouve un moment entre deux crises internationales pour expédier le dossier de la guerre de l’anchois.

Rongier (4/5) : Sachons employer les termes corrects : le Rongieur ne se partage pas entre les postes de latéral et de milieu, il se dédouble.

Saliba (3-/5) : « C’est moi ou ils sont nuls, en face ? Attends, je vais en laisser un sans marquage pour voir… ah bah ouais, c’est bien ça, ils sont nuls. »

Caleta-Car (3/5) : Comme péripétie, ça ne vaut pas une passe en retrait à un attaquant, mais ça reste tout de même un petit peu agaçant, cette blessure-surprise.

Kolasinac (52e, 3/5) : Une entrée anonyme, sans même une petite blessure pour réussir à se f               aire remarquer.

Luan Peres (4/5) : Intraitable derrière, efficace offensivement : au 36e match de l’année, il nous est possible de remarquer que Luan prend ses marques comme latéral gauche. Ça tombe bien, c’est justement maintenant qu’il va enfin pouvoir jouer défenseur central.

Kamara (4-/5) : Un match parfait jusque dans les détails, comme par exemple cette petite passe de goret qui force Saliba à recevoir un carton jaune et une suspension : et hop, voilà comment on devient le seul à avoir son ovation à la dernière journée pour son dernier match au Vélodrome.

Guendouzi (4/5) : En relative difficulté ces derniers temps, il a su se faire violence pour que l’OM conserve cette deuxième place à laquelle Mattéo semble tenir plus que tout autre. Il suffit de voir comment Guendouzi se tape des sprints offensifs à 0-3, 85e minute,  ou comme il gueule comme un putois dès que l’arbitre met un dixième de seconde de trop à siffler faute en sa faveur. Chaud comme il est, pour les deux derniers matchs, soit il se fait expulser soit il nous qualifie à lui tout seul.

Gueye (3/5) : Se fait sauver un but par Jérémy Morel, ce qui est toujours vexant mais doit être relativisé : après tout, en finale de coupe de France, les attaquants niçois se sont bien fait martyriser pendant une heure et demie par Nicolas Palourde.

Ünder (4/5) : Au fond du seau ces dernière semaines, cette rencontre des défenseurs lorientais semble lui avoir fait un bien fou au moral. Un petit visionnage du match de Bordeaux pour la partie humour, et Cengiz sera regonflé à bloc en vue des deux derniers matchs.

Gerson (4/5) : En cas de blessure, la plupart des joueurs s’asseyent aussitôt en grimaçant, appellent le kiné à grands cris et sortent les larmes aux yeux ; mais ça, c’est parce qu’ils n’ont pas le cool. Gerson, lui, en cas de blessure, il commence par claquer le troisième but de son équipe, lève le bras pour le célébrer, puis fait une petite moue en tournant les bras pour réclamer un remplacement.

Lirola (70e) : Garde le sac de sa copine en attendant qu’elle revienne sur le dancefloor.

Bakambu (NN) : Quentin Tarantino est un fétichiste du pied notoire. Autant on a un nouveau masseur tout fétichiste pareil, mais avec les ischio-jambiers. Si ça se trouve, dès qu’il voit un ischio-jambier, notre masseur, c’est plus fort que lui, faut qu’il le triture, qu’il le lèche, qu’il ne morde, qu’il monte dessus chaussé de talons-aiguilles. Maintenant que Dimitri Payet est parti se faire masser les ischio-jambiers par des diplômés de médecine, notre masseur a dû se rabattre sur les deuxième plus beaux ischio-jambiers de l’effectif, qui semblent donc être ceux de Cédric.

Dieng (17e, 4/5) : Au bilan : 1°) Un but 2 °) une passe décisive 3 °) des ischio-jambiers apparemment très appréciés de notre nouveau masseur, eux aussi.

Luis Henrique (70e) : Bah désolé de t’avoir tiré de ta sieste, garçon.


L’invité zoologique : Enzo Le Fléebotome

Le phlébotome est un insecte quasi-invisible, dont on ne s’aperçoit de l’existence que lorsque sa morsure nous cause des démangeaisons. Potentiellement graves, les dommages transmis par ce parasite sont cependant très maîtrisables dès lors qu’on le traite avec un minimum de sérieux.
Les autres : pour une équipe supposée jouer sa vie, cette équipe paraît particulièrement passive. Ceci dit, la passivité représente déjà un avantage comparatif, par rapport à d’autres équipes qui courent vers la Ligue 2 comme des lemmings vers une falaise.
Le classement : rototopon, ça y est, nous sommes européens. Au pire, Nice devant encore disputer un match en retard, nous finirons cinquièmes. Monaco, ainsi que Rennes s’ils remportent leur propre match en retard, sont cependant des rivaux plus sérieux.
Coming next : déplacement à Rennes et réception de Strasbourg concluront la saison. Un nul et une victoire sur ces deux matchs nous assureraient de la deuxième place.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Ludovic C. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

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